Je rebondis sur plusieurs choses, du coup ça part un peu dans tous les sens… Les idées générales sont 1/ on manque d’interlocuteurs qui connaissent bien les diverses pathologies et qui ont le temps de nous écouter ; 2/ si le monde du travail était plus « vivable » pour tout le monde, on n’aurait pas autant besoin d’avoir un diagnostic pour ensuite espérer avoir une RQTH et l'adaptation au poste qui peut s'en suivre...
Je vais sans doute hérisser le poil de pas mal de monde, mais j’ose quand même…

Un homme de mon entourage présente un TSA SDI (trouble du spectre autistique sans déficience intellectuelle, je préfère désormais utiliser cette terminologie plutôt que celle d’Asperger). Il ne s’est pas fait diagnostiquer car il n’en ressent pas le besoin, ayant trouvé un équilibre dans sa vie pro et perso. Alors, me direz-vous, comment puis-je affirmer qu’il présente un TSA ? Ben, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, c’est tout. Un peu comme on dirait de quelqu’un à qui il manque visiblement un bras que c’est un manchot. Alimentation hyper restreinte, mouvements répétitifs irrépressibles, contact oculaire difficile, intérêt spécifique original et très marqué, « la règle c’est la règle »... Le genre de personne qui n’aurait sans doute pas besoin d’un bilan approfondi pour que le TSA puisse être identifié.
Je rappelle à ce propos que la réalisation de bilans par les CRA est destinée aux personnes pour lesquelles le médecin ou le psychiatre consulté n’est pas en capacité de donner un avis (c’est du moins ainsi que j’interprète ceci :
« réaliser des évaluations et des diagnostics fondés sur les données acquises de la science pour des situations et des cas complexes de trouble du spectre de l'autisme » https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decr ... D/jo/texte).
Le seul bémol que je mettrais à mon « diagnostic sauvage » c’est cette petite phrase que l’on retrouve un peu partout dans la DSM :
« ces troubles ne sont pas mieux expliqués par… ». Là, je m’incline… peut-être qu’un ou d’autres troubles peuvent mieux expliquer toutes ces particularités. Je pense que c’est pour cela que plusieurs professionnels peuvent être sollicités pour faire le diagnostic. Des professionnels chacun dans leur branche, mais aussi (je l’espère) des professionnels qui connaissent bien les autres pathologies avec lesquelles le TSA peut être confondu… ou additionné. Mais d’une part je ne pense pas que tous les cas soient diagnostiqués de manière « pluridisciplinaire » (je n’ai pas encore cherché d’éléments là-dessus, c’est donc juste une supposition de ma part, qui s’appuie sur le cas mentionné plus haut : j’imagine qu’un psychiatre qui voit cette personne n’éprouvera pas le besoin de lui faire passer des tests), et d’autre part je doute que la réalité soit aussi "belle" que ce qui est prévu théoriquement.
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Ce que j’aimerais, c’est pouvoir échanger avec un professionnel qui serait en capacité de me dire (parce qu’il a vu des centaines de personnes concernées et non concernées) si toutes les particularités auxquelles je pense sont du domaine de la normalité ou d’un trouble, quel qu’il soit.
Par rapport à la personne dont je parlais plus haut, je n’ai aucune « chance » d’être repérée d’emblée comme ayant également un TSA. Et pourtant, si je reprends les critères officiels, je peux trouver des exemples de mon propre vécu à mettre dans toutes les "cases", même si ceux-ci étaient beaucoup plus visibles pendant mon enfance et mon adolescence.
La difficulté est de savoir si ces « particularités » sont liées ou non à un éventuel TSA. Et c’est là que l’auto-diagnostic se complique : on ne connaît bien que soi, et les personnes qui font partie de notre « référentiel de la normalité » (principalement : famille et conjoint.e) ont potentiellement les mêmes particularités, donc c’est difficile de se faire une idée. Les chiens ne font pas des chats.
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Quand j’essaie de glaner des infos pour comparer mes propres particularités à celles prises en compte dans un diagnostic
(j’aurais trop honte qu’on me dise au cours du bilan que je finirai par passer un jour ou l’autre que franchement, j’ai abusé d’en demander un, que je fais perdre du temps à tout le monde etc… donc en gros j’aimerais savoir avant de passer le bilan
), ben je galère… ne serait-ce que parce que les témoignages de personnes uniquement auto-diagnostiquées ou en questionnement sont légion et viennent polluer le reste, qui reste ma foi assez discret (comme le dit une célèbre publicité « C’est ceux qui en parlent le moins qui en mangent le plus » ?).
Parfois j’essaie de classer les éléments relevés en me disant, bon, tel truc ça peut être aussi simplement un tic, ou ce machin-là, c'est juste lié au TDAH… mais il y en a qui ne rentrent dans rien d’autre (que je connaisse ou croie connaître) que le TSA.
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Je ne cache pas que si je demande un diagnostic, l’un de mes objectifs derrière est de demander une RQTH, qu’elle me serve ou non par la suite.
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Comme tout change tout le temps dans ma boîte, je ne suis absolument pas certaine de rester très longtemps dans ce service (qui par ailleurs ne me convient pas, mais la charge mentale y est moins pesante pour moi que précédemment) et/ou avec cette cheffe. Or je ne me vois pas du tout retourner dans celui d’avant, bien trop énergivore pour moi (j’y étais épuisée au bout seulement d’une heure de taf car il y a énormément d’interactions sociales et d'inconnu à gérer)… mais vu le contexte, mon petit doigt me dit que c’est ce qui risque d’arriver… C’est là qu’obtenir le diagnostic d’une part et la RQTH d’autre part me permettrait de dire que je ne suis en capacité de faire telle ou telle chose que si telle et telle conditions sont réunies... et c'est là que je rejoins ce qu'a évoqué [mention]TourneLune[/mention] plus haut : le gros problème c’est que pour la plupart de mes collègues, ces conditions seraient également les bienvenues. C’est sans doute l’organisation actuelle (et le fonctionnement en sous-effectif qui est désormais la norme) qui fait que la souffrance est là, plus que mes propres particularités.