A vous qui avez passé le test: comment l'avez-vous vécu?

[Pilisos]

Pilios: le besoin d'en parler est fort compréhensible, pas de soucis
Tu dois pouvoir éditer ton message pendant 24H donc essaie de le modifier en imaginant t'adresser à une personne qui ne l'a pas encore passé!

Voilà c'est fait, j'espère que c'est plus conforme et encore une fois désolée !!!

[Tab]

Merci Tournesol d'avoir réagi... Ton post Pilios faisait vraiment flipper... Quelqu'un comme moi qui n'a aucune confiance en soi et qui déteste les "contrôles" a lu ton post en grimaçant du début à la fin !!

J'ai senti que tu avais vécu ce test comme on doit vivre un concours... Être le meilleur.

Donc je tente de ne plus penser à tout ce que tu as écrit et je suis les conseils des anciens : je ne vais pas "saboter" le test en me forçant à faire travailler ma mémoire ou en m'entrainant à toutes ces choses que tu as citées. Je veux le passer en étant moi-même actuellement afin de comprendre qui je suis. La peur d'être sous-douée est présente plus que jamais...

Pensez à ceux qui ne l'ont pas passé, vraiment merci pour eux.

[TourneLune]

Je doute que tu sois sous-douée Tab, alors keep cool.

Chacun a sa façon de le vivre mais la plus part des gens le vivent comme un jeu. Et il n'y a pas besoin de s'entraîner, c'est inutile et ça n'a pas de sens. Accessoirement, il est assez difficile de s'entraîner, dans l'ensemble, ils ont bien du y penser les bougres ^^

[Shea]

Bonjour à tous, voici mon expérience

Tout d'abord, c'est ma psy qui m'a convaincu de passer la WAIS car : "faire une thérapie avec quelqu'un de HPI, ce n'est pas la même chose que faire une thérapie avec quelqu'un qui n'est pas HPI parce que....."

Elle a cherché (ça a duré pas mal de temps) quelqu'un qui faisait passer la WAIS en qui elle aurait confiance (elle elle fait passer seulement le WISC, le test pour enfant/ado). Elle a trouvé quelqu'un, a échangé avec elle, a vérifié que l'autre psy était en accord avec elle : "ce qui est important ce n'est pas le chiffre, c'est de voir ou sont vos points forts et vos points faibles, s'il y a des choses sur lesquels ont peut travailler, d'avoir des pistes pour vous comprendre".

Elle m'a trouvé une psy qui faisait passer la WAIS 4 pour 200 euros. J'ai pris rendez vous, et je l'ai vu deux semaines plus tard.

Pendant le test

- J'ai rencontré la psy, nous avons discuté, elle a voulu savoir pourquoi je souhaitais passer le test. Je n'ai pas su trop quoi répondre. à chaque fois que je disais quelque chose elle me répondait "oui mais c'est le cas de tout le monde, ça arrive à tout le monde, ..." bref, nous avons commencé le test, parce que quand même, si je viens, c'est pour passer le test.

- Pendant un des tests chronométrés j'ai oublié quelle était la consigne, j'étais perdue. La psy a cru que je n'y arrivais pas, a voulu m'aider, ça m'a agacé car j'avais pas besoin d'aide pour résoudre le problème mais pour comprendre ce qui était demandé.
Donc conseil : si vous êtes de nature un peu étourdi(e) (ou beaucoup comme moi), dites bien à la psy de vous rappeler précisément la consigne vous vous sentez perdu à un moment, histoire de vous ramener sur terre. Avant de faire le test, c'est bien de lui parler de vous, pour qu'elle puisse au mieux vous accompagner pendant la passation.

- Après quelques tests chronométrés, j'ai fait un test non chronométré (à savoir les matrices) ou j'étais un peu stressée et je culpabilisais de voir le temps passer sans donner de réponse et j'ai laissé tomber.
Donc conseil : Le test est VOTRE MOMENT, prenez le temps qu'il faut pour le faire. si vous avez besoin d'aller faire pipi, allez y, si vous avez besoin de souffler, soufflez !
Après tout, vous payez pour faire le test, autant vous donner les moyens de le faire bien !
Et il faut vraiment que la psy aussi soit attentive, et surtout qu'elle pose les choses, les consignes, le temps, le cadre...

- Lors d'un autre subtest chronométré, je me suis rendue compte au milieu que la psy m'avait pas bien expliqué la consigne, (ambigue, elle avait pas expliqué "en entier"...)
Donc conseil : assurez vous de bien avoir compris ce qui est demandé !

- Sinon, pas de panique, les chiffres ne sont pas si importants.
- Que vous ne réussissiez pas bien les trucs chronométrés ce n'est pas grave non plus.

- J'ai trouvé que la partie QIV mettait à l'aise. On a tout son temps, pour parler des détails, des petites ambiguïtés, par contre, la aussi je ne suis pas vraiment sure d'avoir bien compris la consigne..

- Nous avons presque pu tout faire la première séance, mais comme nous parlions aussi beaucoup le temps passait et nous avons fixé un autre rendez vous la semaine d'après pour faire le dernier subtest.

- Une semaine plus tard, j'ai fait le dernier subtest. Elle a fini de coter, et m'a proposer de revenir m'installer au bureau.

Après le test

La psy : - Bon, vous connaissez la courbe de QI ? oui, d'accord, alors, vous vous situez dans cette zone (elle montre QI>130).
Est ce que ça vous étonne ?

gloups. J'ai pas répondu, cela me paraissait absurde. J'ai posé plein plein de questions, et la dernière, un peu gênée :

- Et mon bilan vous allez me l'envoyer par la poste ?

- ah, vous voulez un bilan ?



- oui...
(La, j'étais furieuse. Si vous passez le WAIS vous avez le droit à un bilan !!!!!!!!!!!! )

- Bon d'accord, mais alors pas avant deux semaines car j'ai beaucoup beaucoup de tests à faire passer ces prochains temps.

- Si vous n'oubliez pas tout... c'est d'accord....

Finalement

Je suis un peu à coté de la plaque, alors pour les histoires de consignes et concentration peut être que ça vous concerne pas. Avec cette psy on a aussi beaucoup parlé de moi. Et elle a pu voir un peu comment je fonctionnais. A la fin elle a posé son "diagnostique" et elle avait l'air sure d'elle.
Ce test m'a beaucoup apporté car je suis introspective, mais j'attends toujours mon bilan... (il devrait arriver cette semaine)

Pas de panique si vous passez le test, restez cool !

[Tab]

Super ton compte-rendu Shea !! voilà qui rassure les prochains à passer le test

Tu as tout bien détaillé, on comprend bien que c'est la manière de répondre qui est analysée, donc même si on ne comprend pas bien la consigne ce n'est pas catastrophique... même si on est complètement paniqué ce n'est pas catastrophique...

Merci pour ton partage !!

[Sphax]

Oui très bon témoignage, merci. Et c'est très constructif.

Pendant le test il ne faut effectivement pas hésiter à poser des questions et demander des précisions sur les consignes. Déjà parce que c'est normal de bien chercher à comprendre pour réussir à bien répondre et au pire le psy vous répondra qu'il n'a pas le droit de vous le dire (ca m'est arrivé quand j'ai posé une question sur la manière dont le subtest allait être corrigé pour savoir comment il valait mieux que je l'aborde) donc mieux vaut poser trop de questions que pas assez. Et puis parce que justement vous êtes là pour un diagnostic et l'intérêt d'être face à un psy c'est qu'il pourra noter tous les éléments périphériques qui ne sont pas directement dans les scores et dans ces éléments on va retrouver le fait d'avoir besoin de précisions (ca peut montrer un problème de perception des implicites) le fait de percevoir des approches du subtest qu'on ne voit pas habituellement, un manque de confiance en soi et probablement d'autres éléments encore. Si on garde pour soi tout ce qui n'est pas les réponses aux questions, on perd une grande partie des avantages de passer un test face à une personne plutôt que devant un ordinateur, donc n'hésitez pas à parler, poser des questions, commenter et faire des remarques, voire raconter ce qui se passe dans votre tête pour aider le psy à mieux vous comprendre.

[saliaskim]

Ce que ton témoignage relève, c'est surtout qu'il faut bien choisir sa psy. Ce que tu rapportes au niveau des consignes mal expliquées, de l'entretien préalable (inexistant ?), le sentiment de te presser... c'est peut-être l'idée que je m'en suis fait en te lisant, mais ce qui me reste après lecture c'est la sensation qu'elle n'a pas l'habitude de faire passer ce type de test.

Sinon tes conseils sont excellents, notamment sur le fait de prendre son temps. Sans vouloir rajouter de pression, je considère (Sphax aussi il me semble) qu'on a qu'une chance de passer ce test sans le biaiser, c'est la première, parce qu'il est évident qu'on réussit mieux en y étant préparé.

Pour le bilan rédigé ça ne m'étonne pas, j'ai eu le choix de demander le mien ou pas, et le temps de sa rédaction est payant sur le même prix que les corrections et les entretiens.

[Lamygos]

Bonjour,
Je suis directeur d'école et j'ai des élèves Eip donc je connaissais déjà les psys qui faisaient passer les tests. J'ai choisi un psy que j'avais entendu dans des conférences, qui ne fait que cela. J'ai passé le test sans trop de stress car nous nous étions vu 2 heures en entretien et elle avait peu de doutes sur le résultat. Néanmoins j'ai horreur des épreuves chronométrées en général et là elle me fait commencer par cela. Puis à chaque épreuve j'avais l'impression d'être lent et mes commentaires étaient toujours négatifs sur mes performances. Enfin j'arrivais au bout, ou plutôt la psychologue m'indiquait que c'était fini. Elle m'a alors demandé ce que j'en pensais et je lui ai expliqué avoir été lent parce que j'avais peu dormi mais que sinon c'était plutôt simple. Elle me dit alors qu'elle n'avait jamais vu quelqu'un terminer le test en 1h10.. j'ai rendez-vous 2 semaines plus tard pour le bilan. Sans trop de stress encore. Mais je m'attendais a un résultat autour des 130. En fait je me retrouve avec un QI de 153 avec une vitesse d'exécution assez incroyable d'après elle. Le bilan a été très complet, oral puis écrit. J'ai même le certificat pour m'inscrire au Mensa ce que je n'ai pas fait. Je ne regrette pas de l'avoir fait car je suis tout de même assez transformé. D'abord j'ai eu confirmation que je devais changer de job car je meurs d'ennui. Ensuite j'ai de nouveau des projets, j'avais abandonné toute initiative, jusqu'à la dépression, les antidépresseurs comme beaucoup parce que je ne savais pas. Maintenant j'envisage d'arrêter tout cela sérieusement. Je suis heureux d'appartenir a un groupe, je n'éprouve aucun sentiment de supériorité juste que j'apprécie mes différences après en avoir tellement souffert. Comme je l'ai dit dans la présentation c'est une deuxième vie qui s' ouvre pour moi.

[zwip]

Comme beaucoup d'autre personnes ici, la découverte des spécificités de la douance m'a fait l'effet d'un doigt mis dans un engrenage : l'hypothèse d'en être s'est rapidement transformée en question obsédante, je me suis donc vite décidée à passer le test (mais il a fallu 1 mois et demi avant que cela se concrétise : je voulais attendre que mon fils finisse son propre bilan, qui s'est quelque peu éternisé). Même si l'état de bouillonnement interne qui se maintenait depuis le début s'est un peu calmé avec la prise du rendez vous (15 jours avant le test), j'ai connu la dernière semaine des bouffées d'émotions variées (me suis occupée autant que possible afin d'éviter qu'elles ne deviennent envahissantes). Pour peu qu'il soit possible de faire le tri entre anxiété et excitation, je dirais que c'était cette dernière qui dominait, et qui a pris le pas sur tout le reste la nuit précédant le test : couchée tôt - ce qui n'est pas mon genre -, je suis parvenue tard à un demi sommeil particulièrement haché, et au lever, à 6h ce vendredi 2 mai, je me sentais le cerveau en alerte mais les yeux piquaient, piquaient...

Jour J, donc

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Une douche et deux cafés plus tard j'étais sur la route, des km de ruban gris bien droit entre des champs monotones (la Champagne... la Brie...), avec en tête, malgré moi et en quasi boucle, un vieux jingle publicitaire des années 80 ("J'aime les routes bleues, les routes bleues, Citroëeen !"). Quelques exercices de respiration en chemin pour me tenir en éveil et m'oxygéner le cerveau, une barre de céréales, la cigarette électronique pompée et re-pompée et les 30 derniers kilomètres à apprécier le changement de paysage : enfin un peu de forêt, et puis un rond point, un village, un lotissement, une plaque dorée de psy, un place de parking en face.
Il est 9h20, j'ai 10 mn d'avance. Je m'envoie une deuxième barre de céréales, encore un peu de nicotine, de l'eau, puis je sonne au portillon. Une allée longe un petit jardin, la salle d'attente est au bout, porte fenêtre et rideaux à fleurs, déco aussi désuète que proprette, draps à motifs sur vieux fauteuil et canapé, un tableau pas beau au mur, quelques jouets dans un bac, une bibliothèque avec livres et encyclopédie pour enfants et ah, Alexandre Vialatte dans un coin, je dois être dans une bonne maison.
Je me pose sur le fauteuil. Je me demande une fois de plus ce que je vais raconter à la psy durant l'entretien préalable. Il est prévu qu'il ne soit pas long et ça me paraît difficile de faire synthétique. On verra, on verra... que j'me dis. J'aborde ce rendez-vous décidée à me faire confiance, à essayer de ne pas douter de mes réponses, de ne pas "survérifier". La porte s'ouvre sur une personne dont l'allure moderne contraste avec le contexte. Elle a la cinquantaine peut-être, l'air aimable.

On entre, on s’assoit, on commence

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Elle pose une question très ouverte (du genre "Alors ?"), je réponds un truc vague (quelque chose comme "baah, beuuuh, bon..."). Elle m'aide un peu, et on en vient vite à évoquer la possible précocité de mon fils qui m'a amenée sur cette piste pour moi-même. Elle me demande si j'avais pensé à la douance avant et je lui dit que non, que je ne me sentais ni concernée ni intéressée par l'a priori que j'en avais jusqu'alors. Lorsque j'enchaîne sur un "je ne vois pas bien comment justifier ma propre démarche", elle me répond que je n'ai pas à la justifier. C'est tout ce que nous aurons échangé à mon sujet, mais quitte à devoir faire court, ça me va. On reparle ensuite un peu de mon fils, de son bilan mal fait par un psy incompétent, et elle propose très gentiment que je lui envoie le CR afin qu'elle me donne son avis. Ça me fait du bien, je la sens très humaine, aidante, à l'écoute et naturelle (celui qui a testé mon fils me semblait surjouer le psy et ça ne me plaisais pas).

Le test

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On débute par les cubes : pas de difficulté, du plaisir même, malgré mes mains qui tremblent beaucoup (je le lui fait remarquer, même s'il est impossible que ça lui ait échappé. Elle me dit avec un sourire que ça va passer. Elle a raison). Un seul me donne du fil à retordre : celui-là j'ai voulu l'attaquer méthodiquement et non intuitivement - à tort -, alors je démonte en partie mon assemblage, reprend au feeling, y parvient, dans les temps. Ouf, voilà qui me servira de leçon, me re-convaincant de me faire confiance, de ne plus hésiter pour la suite (j'arriverai cette fois à m'y tenir, et si je crois que ça m'a desservi pour les suites logiques - je n'ai jamais vérifié mes réponses avant de les lui livrer, et pense que dans le speed j'ai dû me planter quelquefois -, pour le reste il me semble que ça m'a été surtout bénéfique).

Les subtests liés au verbal ne me posent pas de problème, mais j'ai l'impression de donner, dans l'ensemble, des réponses bof bof, bien que la psy me dise à chaque fois, avant de passer à la suivante, que c'est ok, et ne me demande de préciser qu'à une ou deux reprises (dont une où je suis consciente de préciser mal. Mais sachant d'expérience que lorsque je manque de sommeil je perds mes mots, ne pas me trouver au top ne me surprend ni ne m'alarme).

Je me surprends par contre pour les exercices de mémoire (ma mémoire me paraît au quotidien très imparfaite et surtout indomptable : j'engrange des choses sans intérêt, comme les jingles publicitaires, mais oublie souvent ce que je voudrais - ou devrais - retenir) : je trouve ce subtest fatiguant car la concentration est intense (je fixe intentionnellement le pan de mur beige en face de moi, interdisant à mon regard de monter jusqu'au tableau qui est au dessus, une nature morte aux piments - ou poivrons ?), pourtant je vais jusqu'au bout, constatant qu'une fois sur les rails mon cerveau tourne comme une machine, il me semble presque observer le phénomène sans vraiment y participer.
Ma mémoire me surprendra également pour les questions de culture générale, car dans des domaines où je suis habituellement défaillante des réponses exactes me viennent du tac au tac. Ce sont de véritables réminiscences, ces notions étaient là, dans je ne sais quels replis de mon cerveau... Je vois tout le bénéfice de ne pas se brider : se concentrer, c'est essentiel, mais ensuite laisser venir (j'en tire un grand enseignement pour le reste de ma vie ).

Les tests de rapidité ne me paraissent pas stressants, je considère qu'il n'y a pas vraiment d'enjeu là-dedans, je parle même parfois avec la psy en même temps que je coche ou griffonne. Quand elle me dit après, l'air malicieux, que ça a semblé m'ennuyer, je lui laisse entendre que peut-être un peu, mais sans plus : pour moi c'est à rapprocher du tricot : une maille à l'endroit, une maille à l'envers, rien de rebutant mais on fait ça sans passion.

[Je fais trop long, passons donc les subtests de logique et d'observation, d'arithmétique (je confirme juste pour celui-ci que le niveau n'est pas très élevé et que l'indispensable me semble de réussir à se concentrer à l'écoute de l'énoncé).]

Environ une heure trente pour l'ensemble et je me rends compte à la fin que mes jambes, croisées dès le début, n'ont pas changé de position. C'est passé vite et ne m'a pas paru difficile, rares sont les exercices sans saveur et certains sont même très plaisants. Je me sens toutefois soulagée que l'on en ait fini, mon corps s'amollit un peu sur le fauteuil.

Brève discussion ensuite

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La psy me demande que j'ai préféré, si j'ai des choses à dire sur le test en général, envie d'en parler... Pas plus que ça, en fait. On échange finalement encore un peu sur mon fils, sur ma fille, envisager le test pour elle ou non ? Après diverses considérations sur le sujet j'entends au détour d'une phrase : "déjà son frère qui l'est peut-être, et puis vous qui l'êtes - parce que oui, vous l'êtes, il n'y pas de doutes, vu le test (moi, dans un souffle : Ah bon ?), oui je ne sais pas de combien, pour ça faut que je calcule, mais vous l'êtes" (là intérieurement ça fait pffffiiouuuuu...).

Je devrais avoir les résultats chiffrés ces jours-ci et la restitution aura lieu lundi prochain. Après le premier soulagement de l'annonce orale la moulinette cérébrale s'est rapidement remise en route : besoin irrépressible de connaître les détails. Aujourd'hui j'ai une décharge d'adrénaline à chaque nouveau mail - qui n'est jamais le CR - qui arrive dans ma boîte. Par ailleurs l'impression qu'au fond de moi une "réaction chimique" est en cours : un lointain bourbier qui commence à frémir, avec lentement de grosses bulles épaisses et marron qui montent à la surface, blop... blop... blop. En résultent des bouffées d'émotions, mais qui restent contenues : sourde envie de pleurer, puis de rire, en alternance. Je préférerais pleurer un bon coup et puis exploser de rire. J'aimerais bien réussir à formuler quelque chose, extraire une ou deux idées maîtresses, mais rien ne se précise au delà de cette image de marécage ou de macération (il y a certes "enfance" qui surnage, d'ailleurs je sens qu'il me cache quelque chose. Ce n'est sans doute pas pour rien que depuis vendredi je me sens toute petite).

[arthur]

Hello,

Pour ma part je nourrissais beaucoup d'appréhension, j'étais hyper stressé. En fait, c'était surtout ce que ça représentait. Si c'était oui, ça me permettait beaucoup de choses de ma vie, si c'était non... en fait j'essayais de ne pas trop y penser. Car si c'était non, je me disais que tout allait devenir encore plus compliqué, incompréhensible. J'ai essayé de ne pas trop le montrer car ma fille aînée passait les tests le même jour et je ne voulais pas qu'elle hérite de mes peurs. J'ai mal dormi, je me suis posé plein de questions pendant la nuit.

Le jour J, j'accompagne ma poussinnette puis je file à mon entretien. Elle a eu beau m'expliquer et me dire de me détendre, ça a été compliqué. Au milieu des tests, j'ai voulu tester la psy et du coup sur un ou deux exercices, j'ai fais juste n'importe quoi, mais de façon visible... la psy n'a rien vu (j'explique après pourquoi). A un autre moment j'ai du expliquer certains mots et sur l'un d'eux la psy attend visiblement X et Y comme mots-clés pour attribuer des points. Problème, je connais très bien le sujet et je me dis que c'est comme ça qu'il faut l'expliquer, du coup je me lance dans mes explications et bim, elle conclut que je n'ai pas trouvé les mots qui correspondait. Ca m'a énervé et j'ai du très vite trouver une parade pour pouvoir continuer les tests.
J'arrive à la fin des tests sans autres problèmes ou points bloquants particuliers. Elle les conclut en me disant que je suis HPI et que j'aurai les détails lors de la restitution.

Du coup, c'était reparti sur l'attente, je voulais une position définitive. Deux semaines après la restitution. Elle commence par m'expliquer les résultats d'un test, j'avais 98 réponses sur 100. Pour moi c'était un échec, je n'avais pas réussit à finir l'exercice, je pensais donc qu'elle allait revoir son jugement. Et quand elle a commencé à m'expliquer, c'est là que j'ai ouvert les yeux et commencé à comprendre les autres. En fait, 98/100, c'est beaucoup, surtout quand elle m'annonce que la moyenne n'est pas à 50, mais en dessous.
Ce qui m'a été le plus bénéfique dans la restitution, ce n'est pas tellement qu'elle détaille mes points forts et points faibles, mais plus qu'à chaque fois elle m'explique comment je me situais par rapport aux autres. Pour moi, c'était vraiment important et du coup j'ai eu l'impression de comprendre beaucoup de choses par rapport aux gens.

La déception est venu sur les parties que j'avais "saboté", elle a juste conclut que je n'étais pas très bon ici et là. A aucun moment elle ne s'est posée de question, alors que franchement, j'avais modifié mon attitude, les yeux dans le vague, je comptais les livres de sa bibliothèque... Bref j'en ai conclut qu'elle n'était pas un "animal à rayures qui court dans la savane"

Et avec tout ça, j'étais tout de même THQI.

[fleueenn]

Bonjour tout le monde,
En ce qui me concerne, pendant les tests je me suis profondément ennuyée. Je trouvais ça très enfantin. Je trouvais que c'était d'une simplicité déconcertante. J'aurais préfère qu'on me pose des questions beaucoup plus complexes. Pas vraiment l'impression a l'époque d'avoir passe un test d'intelligence. Surtout la meme chose chaque annee! Burrr... Ça date d'une quarantaine d'année pil poil.

[A.O.Barnabooth]

Impressions à chaud :
J'en reviens à la fois déprimé et en colère. Parce que :
- je n'ai pas aimé le test, sa nature ; je ne comprends pas sa validité ; cela m'a rappelé l'horreur des examens où je trouvais les exercices sans intérêt, avec souvent l'impression que la réponse attendue est trop bête
- je pense avoir complètement planté certaines parties ; c'est désagréable de se dire après-coup que j'aurais dû répondre autrement, ou faire répéter quand cela m'était permis, ou prendre quelquefois un peu plus de temps ; au lieu de ça j'ai souvent bâclé, pas pris la peine de vérifier
- j'aurais aimé un entretien préalable
Je préfère donc me persuader à l'avance que je n'en suis pas, avec l'amertume de ne pas trouver encore de réponses à mes problèmes. Je ne sais pas si la semaine d'attente sera difficile, je me sens capable d'oublier tout ça. On verra bien.
Je reste quand même étonné d'avoir a priori réussi dans ce qui m'inquiétait le plus, et de quelquefois mieux réussir quand ça devenait plus difficile.

[Sphax]

La raison de ta colère n'est pas à chercher dans le test mais en toi, dans les raisons pour lesquelles tu y es allé. On ne peut pas réussir un WAIS comme on ne peut pas le rater, c'est comme de faire une radio de la jambe, on ne peut que avoir une image de qui on est.

Le test n'est pas trop simple ou sans intérêt, il est fait pour mesurer ce qu'il doit mesurer et comme le disait la psy qui m'a fait passer les tests, l'intelligence c'est savoir faire simple, pas savoir faire compliqué. Et je crois que dans ton cas il a joué parfaitement son rôle en pointant par exemple ce qui pourrait être un soucis avec les examens ou une propension à chercher trop compliqué et à aller trop vite. Au final c'est à ca que ca sert le test.

[Shea]

Bonsoir A.O.Barnabooth

J'aimerai te rassurer ou t'apaiser.

Tout d'abord c'est un peu paradoxal mais ce test mesure de façon quantitative quelque chose de qualitatif... dans le cas ou c'est la douance que l'on recherche (donc dans ton cas).

Le test WAIS c'est aussi une "performance", ce n'est pas quelque chose de "brut", un quotient intellectuel brut, non !

La psy est la pour voir, pour analyser, pour observer. Et c'est pour cela qu'on parle d'un bilan, pas seulement d'un test de QI.

Si la psy est une bonne psy, elle ne va pas se laisser berner. Et tu sais, on est nombreux à être ressortis un peu frustrés...
Mais même si tu as l'impression d'avoir raté des subtests peut être que tu en as parfaitement réussi d'autres qui mesurent en partie la même chose. La psy est la pour voir les incohérences, en quoi ton état à fait chuter/augmenter la performance...

Je te conseille bien de te mettre en tête que ce test mesure une performance et pas quelque chose de brut, que c'est un outil qui sert au diagnostique mais que ce n'est pas tout. Laisse ça de coté jusqu'à la prochaine rencontre avec la psy, qui est censé voir plus loin qu'un chiffre. En plus, pour l'instant tu n'as pas idée du chiffre. Si ça se trouve, tu as fait mieux que beaucoup de gens...

tu as un joli chat en photo de profil !
ça me fait penser au chat botté. belle histoire... Ce chat, si malin, si talentueux (mais qui est pourtant considéré comme le moins intéressant des "legs" et dont on a pas idée au départ de sa valeur), arrivera, avec son intelligence, à de grandes choses !

[TourneLune]

Arthur: j'avoue que j'ai du mal à comprendre l'intérêt de vouloir berner la psy en plantant exprès des subtests ni comment tu voulais qu'elle devine que la modification de ton comportement venait d'une volonté de la tester et non d'un réel problème ou désintérêt pour le subtest en question... Rien à voir avec le fait qu'elle soit surdouée ou pas (et à la rigueur on s'en fout), juste qu'elle est en mode "j'observe un comportement" et pas en mode "j'essaie de deviner où il me piège"...

Comme dit ci-dessus, les questions ne sont pas "trop simples", c'est un test pour tout le monde, simplement...

[Joebar]

Je préfère donc me persuader à l'avance que je n'en suis pas, avec l'amertume de ne pas trouver encore de réponses à mes problèmes.

Etre surdoué n'est pas une réponse à des problèmes... Par contre la passation de la WAIS pourrait mettre le doigt sur les causes de tes problèmes, tout du moins sur des pistes, surdoué ou non. Pourrait parce que toutes les causes de problèmes ne sont pas forcément d'ordre cognitives.

[A.O.Barnabooth]

Pour commencer, Sphax, je te trouve indélicat ou maladroit. Tu dis que l'intelligence c'est savoir faire simple et que j'ai fait compliqué : la conclusion du syllogisme n'est pas très plaisante... Mais je te contredis dans tes deux affirmations. Je n'ai jamais dit que j'avais cherché compliqué. Au contraire même, décontenancé par ce que je percevais des attentes, notamment dans la partie verbale - on me l'a d'ailleurs conseillé dès ma première réponse : contentez-vous de..., mais comment pourrais-je me contenter - en être satisfait - de répondre si pauvrement ? -, je me suis limité à de l'extrême simplicité, ce qui n'était pas évident et que je n'ai pas aimé. La définition de ton psy - "l'intelligence c'est savoir faire simple" - montre une grande intelligence... selon cette définition-même que je trouve, pour ma part, d'une grande bêtise : c'est simpliste, cela manque de nuances... et d'autre part c'est en contradiction avec une caractéristique souvent relevée dans la littérature sur la douance : préférer la complexité.
Également simpliste et sans grand intérêt, la conclusion selon laquelle le test me révélerait que j'ai un problème avec les examens... (je précise que cela ne me concerne plus depuis longtemps, la comparaison s'imposait, c'est tout). S'il ne m'apprend que ça, et que j'aurais une tendance à chercher compliqué et à aller trop vite, les concepteurs du test ont eux-mêmes fait bien compliqué pour si peu (et en partie à côté de la plaque) (évidemment je blague, mais, dans le doute, j'en pense à peine moins - on verra bien ce que le psy m'apprendra...).
Pour finir, permets-moi de douter de ton idée selon laquelle l'expertise du test est fiable à 100% et de ta comparaison avec une radiographie... Il y a là à mon sens une confiance excessive ou - ce qui est peut-être la même chose - un confort de pensée. Il m'apparaît évident qu'on peut rater le test et, plus encore, que le test peut rater sa mission, passer à côté de nombreux "HP". Si le test est une photographie, elle peut être mauvaise, pour tout un tas de raisons...

@ Shea : merci pour toutes ces nuances et tes paroles de réconfort.
L'image de mon avatar représente un chat, découvert au XVIe siècle, qui avait « les piés contournés en ligne Spirale ». Il n'aurait pas pu mettre de bottes...

@ Joebar : « Être surdoué n'est pas une réponse à des problèmes... », dis-tu. Là encore, désolé de te contredire. D'après tout ce que j'ai lu sur le sujet, il semble bien que le diagnostic positif est souvent vécu comme une réponse aux problèmes. Ce qui ne veut pas dire que ce soit une solution, seulement le début d'une réponse, et c'est au moins une valorisation dont on a bien besoin : cela peut changer beaucoup de choses.

Tout cela déborde peut-être le sujet, mais cela aurait été dommage que je ne réponde pas, d'autant plus que j'ai eu ces pensées avant et durant le test autant que dans l'après-coup.

[saliaskim]

Dis-moi, tu aurais pas un problème avec les implicites toi C'était maladroit de te demander de répondre simplement dans un contexte où on recherche à diagnostiquer un surdoué. Pour le reste, attend la conclusion. Ce que je sais de ce test, c'est qu'il est très imparfait et j'adhère à la plupart des points que tu cites, mais étonnant en même temps. Laisse toi le temps d'attendre une semaine

[Dok]

Je dis ça en passant mais le but du topic est de permettre aux testés de coucher sur clavier leur vécu quant à la passation du test. Remettre en question ce qu'un autre perçoit en son for intérieur n'a pas vraiment de sens et crée des tensions évitables.

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Wouais, chui en mode "médiateur" . Peace

[Joebar]

Bien c'est pas parce que c'est souvent vécu comme une réponse que ça l'est forcément. Et si ça n'est pas la solution, bah la réponse est fausse. C'est un début de chemin certes pour trouver des solutions mais ça n'est pas forcément le seul.
Je dis ça parce que ça peut être dangereux de trop attendre du diagnostic de la douance, ou de la prendre comme la cause de tous les problèmes, afin de t'éviter quelques déboires.
Maintenant ce n'est qu'un conseil que j'essaie de te donner, donc ne sois pas désolé de me contredire, tu le prends bien comme tu veux.
Comme le dit tournesol, remettre en cause le test ou la psy ne donnera pas d'excuses quant au bilan, du moins cela ne t'avancera pas, et comme le dit saliaskim laisse toi le temps d'attendre, de digérer

Edit:
En fait pour faire simple, le but n'était pas de te faire changer d'avis ou d'argumenter contre toi mais simplement de dire:
"Attention à ne pas trop attendre d'un diagnostic de surdoué ! "
Voilà, j'aurais p'têt' dû commencer par ça
\Edit.

[TourneLune]

Euh j'ai pas tout à fait dit ça et je parlais à Arthur.

Quoi qu'il en soit, comme dit Dok, c'est un sujet pour exprimer un ressenti donc il est important de ne pas se sentir jugé et personne n'a à le remettre en cause. Même si les conseils peuvent être judicieux, c'est peut-être pas le meilleur endroit... (Et ça s'applique à moi aussi d'ailleurs)

[Loupiote]

@A.O.Barnabooth : J'ai lu que tu as noté qu'il n'y a pas eu d'entretien préalable au passage du test. Ceci explique peut-être (pure hypothèse) ta déstabilisation face au test. Peut-être un petit debriefing juste après aurait pu être utile aussi, pour permettre au psy d'interpréter au mieux les résultats.
Quant au fait que tu as l'impression d'avoir complètement échoué à certains subtests, moi aussi j'avais cette désagréable impression, et ce sont finalement ces tests là que j'ai le mieux réussis.

[Shea]

Et bien, de mon coté, il y a eu un entretien de 10 minutes avant le test, et après le test elle était étonné que je demande un bilan (Alors que ma psy avait bien parlé avec elle au téléphone pour lui dire qu'il fallait me donner mes points forts/faibles pour que j'ai une meilleure idée de mon potentiel). Après un mois je l'attends toujours ce fameux bilan... dans ma boîte mail !
Tout cela va à l'encontre de la déontologie. Normalement il y a un bilan et remis en main propre.
Avant de passer le test assurez vous d'avoir bien fixé toutes les étapes avec la psy, de savoir comment ça va se passer.
Pour ma part je suis extrêmement déçue.

[A.O.Barnabooth]

@ Loupiote : Je suis content que tu relèves ce que je notais de l'absence d'entretien préalable, car effectivement cela a joué dans le fait que j'ai été déstabilisé. Je comptais beaucoup, en y allant, sur l'occasion que j'aurais de présenter mes motivations à passer ce test, de parler un peu de moi et de mon parcours. Ne serait-ce que 10 mn. Justement dans l'idée, qu'on m'a rappelée ici, que le test ne sert pas qu'à mesurer un QI, et que pour pouvoir interpréter au mieux les difficultés qu'il révélerait, il faudrait me connaître un peu. Au lieu de ça, j'ai eu pour seule question : "Quel travail exercez-vous ?" Je déteste cette question, isolée. Comme si le métier qu'on exerce était une information suffisante ! Bien sûr, j'aurais pu forcer les choses mais, d'une part, je n'aime pas m'imposer ; d'autre part, je me suis dit : après tout, si elle ne veut rien savoir, c'est qu'elle juge que le test est suffisant pour me connaître - évidemment, me disant ça, j'avais un gros doute.
J'aurais dû en dire un peu plus en exprimant mes impressions à chaud.
J'y allais avec mon épouse qui, elle, avait déjà passé le test et avait rendez-vous pour sa restitution. Quand j'avais téléphoné à la psy pour lui demander si c'était possible, comme nous venions de loin, que je sois testé le même jour que le bilan de mon épouse, elle avait accepté en me proposant que je passe aussitôt après. Ce qui m'avait étonné car son rendez-vous était à 10h, ce qui impliquait que je ferais mon test à l'heure de la pause méridienne. Elle avait même eu la réflexion au téléphone : "Nous avons du pain sur la planche !"
Absence d'entretien + heure du test + enchaînement des subtests très rapide, sans pause ou prendre la peine de s'informer si ça allait = j'ai eu la très désagréable impression qu'elle était pressée, ce qui a forcément induit à quelques moments mon bâclage.
A l'issue de la séance, elle m'a juste demandé quel subtest j'avais préféré... Je me suis dit qu'elle avait pensé que nous faisions ce test, sans motivation profonde, juste comme ça, pour vérifier parce que notre fils était supposément précoce.
Même si j'en doute - sans inquiétude -, j'espère que le moment de la restitution sera un moment bien intéressant.

@ Saliaskim : ça me parle à moitié, cette question des implicites : est-ce encore le signe d'un problème avec les implicites ?

[RandolphCarter]

C'est enfin fait, je suis sorti du cabinet de la psy hier à midi, j'aimerais passer à autre chose mais, n'y arrivant point, je m'attelle au compte-rendu de passage tant que c'est encore frais. Je crains d'ailleurs que ça ne reste frais un moment, je n'arrête pas de revivre des portions de test depuis hier midi, quoi que je sois en train de faire. Trois semaines à attendre la restitution, je sens qu'elles vont me paraître longues ces trois semaines.

Depuis une semaine il me semblait avoir évacué une énorme partie de l'appréhension du passage, mais la veille au soir l'anxiété est un peu revenue. Le jour même je me suis réveillé une heure avant que le réveil ne sonne, après quatre petites heures de sommeil, avec un début de mal au crâne auquel j'aurais sans doute bien fait d'envoyer de l'aspirine. Deux thés verts non sucrés et quelques dizaines de pages du roman en cours plus tard j'enfourchais mon fidèle destrier pour galoper jusqu'au point de rendez-vous. Bon, en vérité j'y suis allé en véhicule motorisé, de toute façon j'ai peur des chevaux, lesquels n'ont en outre jamais l'option lecteur de cd. Or prendre la route sans musique, c'est absolument impensable.

Arrivé avec un quart d'heure d'avance, on ne sait jamais ce qui peut se passer, mieux vaut prévoir, je m'assieds à une terrasse, au soleil, et ajoute un café, également non sucré, à mon petit-déjeuner si copieusement liquide et peu calorique. Je n'ai même pas eu le temps de faire les cent pas dans la salle d'attente, tout au plus une cinquantaine, la psy est venue me chercher très vite. Elle me demande si ça va. M'ouaip', m'bof', j'ai mal à la tête et j'suis bien fatigué. Un peu angoissé ? Ben curieusement oui, un peu quand même, c'est bizarre non ? C'est normal, rassurez-vous ça va bien se passer. J'espère, et j'embraye sur la discussion que j'ai eue avec mes parents quand nous nous sommes vus fin avril, et que bien entendu je n'avais pas relayée par mail (cf là). Autre chose à ajouter avant de commencer ? Non.

Et c'est parti. Je ne vais pas détailler ici mon ressenti subtest par subtest, en revanche je n'ai pas hésité à le faire avec la psy durant les sept quarts d'heure de passage de wais, entrecoupés de deux toute petites pauses pour boire un verre d'eau, vaines tentatives de juguler mon intense dessèchement buccal. Trois subtests ont été une véritable épreuve pour moi. Mon mal de crâne n'ayant cessé de s'amplifier au fil du temps il m'est arrivé de décrocher complètement, et de l'exprimer, six fois la psy m'a dit : tout va bien, allez on y retourne, concentrez-vous. J'ai trouvé un des subtests glauque, et la psy était d'accord avec moi, je précise qu'elle avait démarré ce subtest en disant qu'elle n'aimait pas le faire passer. Six subtests, que j'ai trouvés particulièrement ludiques, m'ont procuré un réel plaisir en dépit de la douleur. Les subtests restant je n'ai éprouvé aucun plaisir ou déplaisir particulier à les passer, j'ajoute que j'ai eu droit à tous les optionnels.

Comme je viens de l'écrire j'ai beaucoup verbalisé mes impressions pendant le passage, je n'ai pas hésité à dire parce que ça me semblait important :
- que je n'avais pas compris un énoncé qui ne pouvait être répété parce que j'avais décroché à cause de la douleur, de la fatigue, ou parce que j'avais focalisé sur une rupture dans le rythme de l'énoncé
- que je n'avais pas envie de faire ce qui était attendu parce que je n'aime pas me mettre dans la peau de quelqu'un que je ne suis pas
- que je rencontrais certaines de mes limites, essentiellement en terme de vocabulaire et de mémoire, et que ça m'était désagréable
- que tel subtest était plaisant, déplaisant, amusant, glauque...
- que je trouvais frustrant qu'elle ne me fournisse pas la réponse quand je ne trouvais pas
- que j'avais fait une erreur ou que j'avais enfin la réponse à une question, d'immédiatement à plusieurs subtests antérieures, et que je me sentais con

Avant de régler et de prendre rendez-vous pour la restitution je lui ai demandé s'il était normal de se sentir stupide une fois que c'était terminé, elle m'a donné une réponse de Normand et je n'ai pas insisté, de toute façon mon mal de tête était devenu insoutenable et j'étais pressé de rentrer avant de me sentir incapable de prendre le volant. Quatre heures plus tard en revenant du collège j'ai comparé mes impressions avec ma fille, sentant que ça la gênait j'ai très vite proposé à ma femme que nous arrêtions, mais elle m'a répondu qu'elle comprenait que j'en avais besoin et qu'elle pouvait surmonter sa gêne. Jusqu'à ce que je me couche hier soir, relativement tôt, après une trop tardive aspirine, et dès ce matin au réveil, bien plus tôt qu'il n'était raisonnable, je n'ai cessé, comme je l'ai écrit au début de ce compte-rendu, de revivre des portions de test, de dénicher de nouvelles erreurs ou réponses non fournies à temps, de me trouver de moins en moins intelligent, heureusement ça a commencé à se calmer depuis que j'ai conduit ma fille au collège.

J'ai terminé le compte-rendu il y a une bonne heure, je viens de le relire avant de le poster, il me faut ajouter que je suis sorti, vraiment sorti désormais, du test. J'éprouve maintenant un immense soulagement, c'est fait, enfin fait, le compte à rebours de trois semaines a commencé.