Poétiquement vôtre
Re: Poétiquement vôtre
Elle contemple le rond de lumière et l’ombre des branches nues sur le mur. Elle se répète : non, non… et puis ses yeux se ferment et elle s’endort, comme on tombe dans un trou, assommée par la fatigue du voyage.
Les heures passent.
La lune disparait de la lucarne.
Il fait d’un coup très noir dans la pièce.
Vers trois heures du matin, la porte s’ouvre lentement, sans bruit. Il est là, plus noir que la nuit. Il glisse sans bruit sur le sol ; il se répand vers elle comme une tache infecte. Il va la saisir, la tuer, et tout sera fini : elle sera morte pour toujours.
Elle hurle. Se débat dans les draps. Se réveille terrorisée. Cherche frénétiquement un interrupteur qui n’existe pas. Ne sait plus où elle se trouve. N’arrive pas à respirer.
Et puis, la mémoire revient : elle tâtonne pour trouver son portable, appuie sur un bouton, l’écran s’éclaire, éclaire la pièce nue et vide. Elle reprend son souffle et ses esprits.
C’est ce cauchemar affreux qui lui revient.
Encore.
Elle attrape la bouteille d’eau minérale sur la table de chevet, avale une gorgée d’eau, la repose à côté du smartphone. C’est alors qu’elle remarque un message, posté à 22h13.
C’est sa mère : « Les enfants vont bien. Le père reste à l’hospice, toujours dément. Et, toi, ma fille ? Que fais-tu exactement en France ? »
Sans répondre, elle soupire et se rendort après avoir éteint l’appareil.
Le reste de la nuit passe, sans laisser de trace.
Elle est réveillée à 6h précises par une rumeur inouïe : le tintement d'une clochette qui se rapproche, puis le boum-boum de pieds qui courent à travers l'étage avant de dévaler l'escalier de secours.
Tina Rudel ouvre des yeux étonnés : un peu de lumière filtre de dessous la porte, chambre 105, au domaine de Saint-Branchs, sur les bords de l’Indre. Bien sûr ! Elle y est arrivée hier, en fin d'après-midi : Mokusho-Ji, le « Temple de l’Éveil Silencieux ».
Il lui reste trente minutes avant le premier zazen.
Les heures passent.
La lune disparait de la lucarne.
Il fait d’un coup très noir dans la pièce.
Vers trois heures du matin, la porte s’ouvre lentement, sans bruit. Il est là, plus noir que la nuit. Il glisse sans bruit sur le sol ; il se répand vers elle comme une tache infecte. Il va la saisir, la tuer, et tout sera fini : elle sera morte pour toujours.
Elle hurle. Se débat dans les draps. Se réveille terrorisée. Cherche frénétiquement un interrupteur qui n’existe pas. Ne sait plus où elle se trouve. N’arrive pas à respirer.
Et puis, la mémoire revient : elle tâtonne pour trouver son portable, appuie sur un bouton, l’écran s’éclaire, éclaire la pièce nue et vide. Elle reprend son souffle et ses esprits.
C’est ce cauchemar affreux qui lui revient.
Encore.
Elle attrape la bouteille d’eau minérale sur la table de chevet, avale une gorgée d’eau, la repose à côté du smartphone. C’est alors qu’elle remarque un message, posté à 22h13.
C’est sa mère : « Les enfants vont bien. Le père reste à l’hospice, toujours dément. Et, toi, ma fille ? Que fais-tu exactement en France ? »
Sans répondre, elle soupire et se rendort après avoir éteint l’appareil.
Le reste de la nuit passe, sans laisser de trace.
Elle est réveillée à 6h précises par une rumeur inouïe : le tintement d'une clochette qui se rapproche, puis le boum-boum de pieds qui courent à travers l'étage avant de dévaler l'escalier de secours.
Tina Rudel ouvre des yeux étonnés : un peu de lumière filtre de dessous la porte, chambre 105, au domaine de Saint-Branchs, sur les bords de l’Indre. Bien sûr ! Elle y est arrivée hier, en fin d'après-midi : Mokusho-Ji, le « Temple de l’Éveil Silencieux ».
Il lui reste trente minutes avant le premier zazen.
- PointBlanc
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Re: Poétiquement vôtre
Ce sont des extraits d'un travail déjà bien avancé, ou simplement des scènes indépendantes, écrites au hasard de l'inspiration et qui attendent encore d'être incluses dans un récit plus ambitieux ?
J'attends de lire le premier Zazen, du coup
J'attends de lire le premier Zazen, du coup

Vous qui vivez qu'avez-vous fait de ces fortunes ?
Re: Poétiquement vôtre
Hors-sujet
je sais que la prose peut être poétique, mais je me demandais si un fil spécial pour des extraits de textes non poétiques serait pas un plus?
Re: Poétiquement vôtre
Bien sûr, [mention]Unesoprano[/mention] c'est envahissant, pardon.
Un vide insondable,
Rien de sacré.
Des paroles de fer,
Mais, dans le rouge blanc de la fournaise,
Tout fond comme neige.
Alors je te demande,
Toi qui voulais partir,
Où es-tu retourné ?
Au pays des noyés,
Dans les profondeurs,
Sous les grandes vagues vertes,
Quelle lune regardes -tu ?
Un vide insondable,
Rien de sacré.
Des paroles de fer,
Mais, dans le rouge blanc de la fournaise,
Tout fond comme neige.
Alors je te demande,
Toi qui voulais partir,
Où es-tu retourné ?
Au pays des noyés,
Dans les profondeurs,
Sous les grandes vagues vertes,
Quelle lune regardes -tu ?
Re: Poétiquement vôtre
[mention]hosen[/mention] , non ce n’est pas en ce sens que je posais cette question, mais vraiment parce que je pensais que cela pouvait être un plus, et que peut-être plus de personnes pouvaient avoir envie d’y participer.
Re: Poétiquement vôtre
L'arc d'Orion sur l'horizon
Véga si bleue si brillante,
Comme on n'a jamais vu
Une lune si fine et pure
Au ciel de cristal et d'hiver
Et les étoiles les étoiles
Ah
Où es-tu
Véga si bleue si brillante,
Comme on n'a jamais vu
Une lune si fine et pure
Au ciel de cristal et d'hiver
Et les étoiles les étoiles
Ah
Où es-tu
- Pascalita
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Re: Poétiquement vôtre
Invité a écrit : ↑sam. 9 mars 2019 07:43Hors-sujetje sais que la prose peut être poétique, mais je me demandais si un fil spécial pour des extraits de textes non poétiques serait pas un plus?
Invité a écrit : ↑sam. 9 mars 2019 12:56 Vite
Pour la suite
Petit Salon
Vos Créations
Nom d'un nom !

Merci hosen ! J'ajoute le lien, c'est plus clair : En prose
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Re: Poétiquement vôtre
Pourquoi dans le petit salon ?
C'est dommage, moins de gens pourront lire (dont moi) et j'aime beaucoup ce qu'écrit hosen (et d'autres)...

C'est dommage, moins de gens pourront lire (dont moi) et j'aime beaucoup ce qu'écrit hosen (et d'autres)...
Re: Poétiquement vôtre
[mention]PointBlanc[/mention]
Elle avait pris place dans le coin le plus obscur du dojo, couverte de son plaid qu’elle avait remonté sur cou.
Lui s’était assis selon l’usage, près de l’entrée, afin de pouvoir sortir sans déranger les autres, d’abord entre les deux zazen, pour vérifier la cuisson du riz, puis pour diriger la mise en plat et le service, tandis que se déroulait la cérémonie. À peine aperçut-il un vague désordre, à la périphérie de son champ de vison, en fin de première séance, parce qu’elle ignorait les coutumes du temple et qu'elle s’était trompée de sens pour circuler autour de l’autel.
Il ne la vit pas au réfectoire ce matin-là, ni au repas de midi, qu’il prenait après les autres. Comme il se remettait généralement très tôt en cuisine, pour prendre un peu d’avance sur le menu du lendemain, il n'eut pas l'occasion de l'apercevoir dans l’après-midi, malgré qu'elle s'active tout près, à lessiver le sol de la grande salle à manger.
Cependant, elle l’avait repéré.
D’abord, lors du premier repas dont le rituel l’avait interloquée. Elle était athée, née de parents luthériens que l’après-guerre avait rendus parfaitement incroyants. Aussi, la chorégraphie précise et solennelle qu’il avait exécutée avec le chef de temple, au rythme d’une clochette au tintement aérien, l’avait carrément saoulée.
C’est quoi tout ce binz pour une soupe ?
En même temps, ce ballet tiré au cordeau l’avait aussi fascinée.
Super. Exotisch. On dirait du théâtre Kabuki.
Elle avait suivi les courbettes mains jointes, les pas mesurés et les demi tours réglés comme au défilé ; et ce bâtonnet d’encens qu’ils se passaient délicatement, comme si c’était un bâton de la dynamite ou une baguette de cristal. Elle avait dissimulé son sourire. Pourtant, quelque chose l’avait touchée, sans qu’elle sache trop quoi. Leurs vêtements ? Leurs gestes ? Leur dignité?
Peut-être, une sorte de noblesse.
Lui, elle l’avait trouvé beau.
Il avait de jolies mains, et le gruau de riz qu’elles avaient préparé l’avait rassasiée, réchauffée. Plus encore, sa saveur simple et délicate, rehaussée par un accompagnement de légumes salés et épicés, l’avait régalée.
C’est toujours ça : on mange bien ici, c’est sain.
Ensuite, en fin d'après-midi, alors qu'elle s'en revenait au dojo pour la séance du soir, elle l’avait trouvé tranquillement assis près de l’entrée. Sa posture l’avait complètement impressionnée : droite, immobile, comme une falaise face à la mer, et pourtant vivante et pleine d’énergie. Rien à voir avec ce qu’elle avait vu dans d’autres centres de méditation ou de mindfulness.
Et puis surtout, selon la tradition qu’elle ne connaissait pas encore, il avait chanté à la fin du zazen d’une voix forte et légère, dont le timbre naturel tranchait sur l’habitude masculine, qui s’efforce toujours vers le grave, probablement pour conforter l’idée que se font les hommes de leur propre virilité.
C’était une sorte de poème qui l’avait profondément touchée :
« Amis de bien, je vous en prie, rappelez-vous que la vie est courte, que le temps file comme une flèche, et que la mort arrive avec une terrible vitesse. Aussi, s’il vous plaît, ne passez pas votre existence en vain. »
Or, ces paroles inouïes avaient une intonation si juste, une expression si sincère, qu’elle en avait frissonné, que ses yeux s’étaient mouillés de larmes.
« Purée, avait-elle pensé en français, il me donne la chair de poule, ce mec. »
Elle avait pris place dans le coin le plus obscur du dojo, couverte de son plaid qu’elle avait remonté sur cou.
Lui s’était assis selon l’usage, près de l’entrée, afin de pouvoir sortir sans déranger les autres, d’abord entre les deux zazen, pour vérifier la cuisson du riz, puis pour diriger la mise en plat et le service, tandis que se déroulait la cérémonie. À peine aperçut-il un vague désordre, à la périphérie de son champ de vison, en fin de première séance, parce qu’elle ignorait les coutumes du temple et qu'elle s’était trompée de sens pour circuler autour de l’autel.
Il ne la vit pas au réfectoire ce matin-là, ni au repas de midi, qu’il prenait après les autres. Comme il se remettait généralement très tôt en cuisine, pour prendre un peu d’avance sur le menu du lendemain, il n'eut pas l'occasion de l'apercevoir dans l’après-midi, malgré qu'elle s'active tout près, à lessiver le sol de la grande salle à manger.
Cependant, elle l’avait repéré.
D’abord, lors du premier repas dont le rituel l’avait interloquée. Elle était athée, née de parents luthériens que l’après-guerre avait rendus parfaitement incroyants. Aussi, la chorégraphie précise et solennelle qu’il avait exécutée avec le chef de temple, au rythme d’une clochette au tintement aérien, l’avait carrément saoulée.
C’est quoi tout ce binz pour une soupe ?
En même temps, ce ballet tiré au cordeau l’avait aussi fascinée.
Super. Exotisch. On dirait du théâtre Kabuki.
Elle avait suivi les courbettes mains jointes, les pas mesurés et les demi tours réglés comme au défilé ; et ce bâtonnet d’encens qu’ils se passaient délicatement, comme si c’était un bâton de la dynamite ou une baguette de cristal. Elle avait dissimulé son sourire. Pourtant, quelque chose l’avait touchée, sans qu’elle sache trop quoi. Leurs vêtements ? Leurs gestes ? Leur dignité?
Peut-être, une sorte de noblesse.
Lui, elle l’avait trouvé beau.
Il avait de jolies mains, et le gruau de riz qu’elles avaient préparé l’avait rassasiée, réchauffée. Plus encore, sa saveur simple et délicate, rehaussée par un accompagnement de légumes salés et épicés, l’avait régalée.
C’est toujours ça : on mange bien ici, c’est sain.
Ensuite, en fin d'après-midi, alors qu'elle s'en revenait au dojo pour la séance du soir, elle l’avait trouvé tranquillement assis près de l’entrée. Sa posture l’avait complètement impressionnée : droite, immobile, comme une falaise face à la mer, et pourtant vivante et pleine d’énergie. Rien à voir avec ce qu’elle avait vu dans d’autres centres de méditation ou de mindfulness.
Et puis surtout, selon la tradition qu’elle ne connaissait pas encore, il avait chanté à la fin du zazen d’une voix forte et légère, dont le timbre naturel tranchait sur l’habitude masculine, qui s’efforce toujours vers le grave, probablement pour conforter l’idée que se font les hommes de leur propre virilité.
C’était une sorte de poème qui l’avait profondément touchée :
« Amis de bien, je vous en prie, rappelez-vous que la vie est courte, que le temps file comme une flèche, et que la mort arrive avec une terrible vitesse. Aussi, s’il vous plaît, ne passez pas votre existence en vain. »
Or, ces paroles inouïes avaient une intonation si juste, une expression si sincère, qu’elle en avait frissonné, que ses yeux s’étaient mouillés de larmes.
« Purée, avait-elle pensé en français, il me donne la chair de poule, ce mec. »
- Aarkan
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Re: Poétiquement vôtre
Grandir super pouvoir universel
A tous, imposé car éternel
Le temps laisse douces séquelles
Jamais ne reposent nos ailes
Et nous pousse à grandir, a changer
A ne pas trahir, même pour manger
A devenir celui que l'on a toujours été
Par l'expérience des choses passées.
A tous, imposé car éternel
Le temps laisse douces séquelles
Jamais ne reposent nos ailes
Et nous pousse à grandir, a changer
A ne pas trahir, même pour manger
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Re: Poétiquement vôtre
Elle est dans ma tête à chaque instant
Vole plus haut que les cerfs-volants
Me montre le chemin par diversion
Par divers messages et citations
Car elle m'a vue arriver et a succombée
M'a parlé dix minutes et j'ai cru tomber
Reconnaisance aisée comme des semblables
Échanges libres et purs sans voir d'entraves
Mais nos chemins sont différents
Différents, lointains pour le moment
Et sont à toujours et jamais connectés
Deux flammes s'embrasent pour mieux briller
Vole plus haut que les cerfs-volants
Me montre le chemin par diversion
Par divers messages et citations
Car elle m'a vue arriver et a succombée
M'a parlé dix minutes et j'ai cru tomber
Reconnaisance aisée comme des semblables
Échanges libres et purs sans voir d'entraves
Mais nos chemins sont différents
Différents, lointains pour le moment
Et sont à toujours et jamais connectés
Deux flammes s'embrasent pour mieux briller
- Youpla
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Re: Poétiquement vôtre
Je tourne sept fois sur moi-même avant de m'ouvrir.
Un jour on me mord, un autre on me lèche.
Je n'aime pas ça.
Je tourne, je tourne, je tourne encore,
creusant un trou avec les pieds,
pour m'y cacher.
Un jour on me mord, un autre on me lèche.
Je n'aime pas ça.
Je tourne, je tourne, je tourne encore,
creusant un trou avec les pieds,
pour m'y cacher.
Re: Poétiquement vôtre
Le vieux cormier rêve, non loin de la rivière.
Au delà des saisons, des années, des siècles, il voyage dans le temps.
Rien n’est fait d’autre chose, rien ne fait mieux don de soi, et rien n’est plus conforme à la nature que le temps. Ainsi, bon gré mal gré, chaque chose a le temps, et toute chose possède son temps, et le temps fait don de soi à toutes les existences.
Par cette raison, le soleil fait don de sa lumière, la pluie fait don de son eau, la terre fait don de tout ce qu'elle possède, la lune et les étoiles font don de leur mystère. Et le vieil arbre transmet ce mystère à chaque bourgeon, à chaque fleur, à chaque fruit. Il est ce souvenir très ancien, imprimé dans chacune de ses cellules, qu’il perpétue depuis toujours, depuis que la lumière, la terre, le ciel et l’eau tissent la trame insaisissable où la vie prend forme.
L’existence n’est que ce rêve, que cette mémoire transmise.
Ainsi dit-on : voir la graine ; voir l’esprit.
Au delà des saisons, des années, des siècles, il voyage dans le temps.
Rien n’est fait d’autre chose, rien ne fait mieux don de soi, et rien n’est plus conforme à la nature que le temps. Ainsi, bon gré mal gré, chaque chose a le temps, et toute chose possède son temps, et le temps fait don de soi à toutes les existences.
Par cette raison, le soleil fait don de sa lumière, la pluie fait don de son eau, la terre fait don de tout ce qu'elle possède, la lune et les étoiles font don de leur mystère. Et le vieil arbre transmet ce mystère à chaque bourgeon, à chaque fleur, à chaque fruit. Il est ce souvenir très ancien, imprimé dans chacune de ses cellules, qu’il perpétue depuis toujours, depuis que la lumière, la terre, le ciel et l’eau tissent la trame insaisissable où la vie prend forme.
L’existence n’est que ce rêve, que cette mémoire transmise.
Ainsi dit-on : voir la graine ; voir l’esprit.
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Re: Poétiquement vôtre
Beau texte 
J'ai bien aimé ton poème aussi, Youpla.

J'ai bien aimé ton poème aussi, Youpla.
Vous qui vivez qu'avez-vous fait de ces fortunes ?
- Youpla
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Re: Poétiquement vôtre
Hors-sujet

ça me fait très plaisir, surtout venant de toi

- Léo
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Re: Poétiquement vôtre
Bon... mon papier n'est pas le bon et la plume accroche et fait des pâtés alors je me suis énervée. Demain je vais racheter le papier qui va avec cette plume... j'ai mes petites habitudes. J'écris aussi sur l'ordi. Les deux se complètent mais l'écriture se construit différemment selon l'outil. Mon autre travail d'écriture est rarement en "vers".
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
"Soudain, la jeune fille, le plus tranquillement du monde, entreprit de se curer le nez avec les doigts." Witold Gombrowicz
Re: Poétiquement vôtre
Rien n'est abimé
Surprise
L’esquif vogue
Vers l’horizon fuyant
La houle cogne
Follement
Sous les grains éparpillés
L’invisible germe
Dehors dedans
Tout est beauté
Surprise
L’esquif vogue
Vers l’horizon fuyant
La houle cogne
Follement
Sous les grains éparpillés
L’invisible germe
Dehors dedans
Tout est beauté
- Riffifi
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Re: Poétiquement vôtre
merci hosen
Où que tu sois, creuse profond. En bas, c’est la source.
Laisse les hommes noirs crier : « En bas, c’est toujours l’enfer".
(merci Friedrich)
Laisse les hommes noirs crier : « En bas, c’est toujours l’enfer".
(merci Friedrich)
- nemo
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- Âge : 43
Re: Poétiquement vôtre
Et s'annonce un silence à venir,
Réveillant l'oubliée.
Impuissant, je l'observe grandir.
Je ne peux l'arrêter.
Les fondations cèdent, livrant à l'abîme
Les joies, le sens, les rêves de sublime.
Tombent les espérances et coulent les larmes.
La solitude a repris mon âme.
Réveillant l'oubliée.
Impuissant, je l'observe grandir.
Je ne peux l'arrêter.
Les fondations cèdent, livrant à l'abîme
Les joies, le sens, les rêves de sublime.
Tombent les espérances et coulent les larmes.
La solitude a repris mon âme.
Re: Poétiquement vôtre
[mention]nemo[/mention]
Elle l’avait quitté sans un mot, sans un signe.
La blessure de l’abandon s’infectait de vieux germes narcissiques.
Tout s’envenimait : il se remémorait l’amour, imaginait son corps dont il chérissait les parties ; il redonnait des traits à son visage disparu, revoyait ses expressions, son sourire, tout ce qu’il voulait garder d’elle, mais qui s’effaçait sans cesse.
Tandis qu’elle le rayait du quotidien en changeant de maison, de vêtements, de meubles, d’école pour les enfants, tandis qu’elle reportait toute son attention à sa famille, à son travail, à sa psychothérapie, à son développement personnel, lui, de son côté, avait fait de sa mémoire un atelier du souvenir, du temps passé près d’elle.
Il y sculptait une statue de rêve, de désir et de regrets.
C’était une cire définitivement perdue, une forme sans être et sans matière.
Un trou béant dans son cœur.
[mention]Youpla[/mention]
Il faut écrire encore
Elle l’avait quitté sans un mot, sans un signe.
La blessure de l’abandon s’infectait de vieux germes narcissiques.
Tout s’envenimait : il se remémorait l’amour, imaginait son corps dont il chérissait les parties ; il redonnait des traits à son visage disparu, revoyait ses expressions, son sourire, tout ce qu’il voulait garder d’elle, mais qui s’effaçait sans cesse.
Tandis qu’elle le rayait du quotidien en changeant de maison, de vêtements, de meubles, d’école pour les enfants, tandis qu’elle reportait toute son attention à sa famille, à son travail, à sa psychothérapie, à son développement personnel, lui, de son côté, avait fait de sa mémoire un atelier du souvenir, du temps passé près d’elle.
Il y sculptait une statue de rêve, de désir et de regrets.
C’était une cire définitivement perdue, une forme sans être et sans matière.
Un trou béant dans son cœur.
[mention]Youpla[/mention]
Il faut écrire encore
- altima
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- Inscription : mer. 18 mai 2011 14:42
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Re: Poétiquement vôtre
Il en est du vide comme des saisons: elles se succèdent l'une à l'autre si bien qu'on ne peut s'y attacher indéfiniment.
Se concentrer sur une seule pensée par peur du vide, serait-ce aussi la seule façon d'avancer vers un but inavoué? Chaque jour recommencer, araser la surface tumultueuse. Je déblaie les scories des anciens incendies, je n'enterre pas. Il est plus doux de les laisser s'envoler au vent qui passe et d'imaginer qu'elles planteront dans la terre une trace quelconque capable de renouveler l'inspiration et la croissance d'une plantule grêle et obstinée.
Il y a tout un monde encore, entre ma pensée et le monde autour.
Se concentrer sur une seule pensée par peur du vide, serait-ce aussi la seule façon d'avancer vers un but inavoué? Chaque jour recommencer, araser la surface tumultueuse. Je déblaie les scories des anciens incendies, je n'enterre pas. Il est plus doux de les laisser s'envoler au vent qui passe et d'imaginer qu'elles planteront dans la terre une trace quelconque capable de renouveler l'inspiration et la croissance d'une plantule grêle et obstinée.
Il y a tout un monde encore, entre ma pensée et le monde autour.
- Léo
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Re: Poétiquement vôtre
Cette imbécile demeure recroquevillée dans l’enfant que j’ai après avant après avant à peu près oublié de respirer Au mois de juin Dans une essoreuse le ventre est têtu Craquement de pendu puis mollesse Blague à part Au demeurant ce qu’il faut de souplesse est surtout ridicule
"Soudain, la jeune fille, le plus tranquillement du monde, entreprit de se curer le nez avec les doigts." Witold Gombrowicz
- Youpla
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Re: Poétiquement vôtre
Une larme creuse ta joue jusqu'à l'os
Tu trembles de ne plus savoir rire
Du rire qui secoue le ventre des enfants
Ne t'inquiète pas
L'enfant ne reviendra pas
Il n'est jamais parti
Tu trembles de ne plus savoir rire
Du rire qui secoue le ventre des enfants
Ne t'inquiète pas
L'enfant ne reviendra pas
Il n'est jamais parti