La prostitution en question

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
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Alséidès
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Re: La prostitution en question

Message par Alséidès »

*mode triste monde tragique ON

Arf, pendant un moment j'ai épluché tout ce que je trouvais sur la psychologie des prostituées et des actrices de porno( forme de prostitution indirecte), j'en ai conclu qu'on ne pourra jamais abolir dans la réalité. Il y en aura toujours pour profiter de la misère des autres en se donnant le rôle de bienfaiteur compréhensif.

Les prostituées qui "s'assument", c'est un peu comme les actrices de porno, tant qu'elles y sont, elles le défendent corps et âme. Une fois sorties, les langues se délient et l'envers du décor et couvert de vomi, de drogues, de sang et d'autres sécrétions pas du tout excitantes (sauf pour certains aux goûts disons... Spéciaux O_o ) mais c'est mauvais pour le business, on les fait taire ou on les taxe de folles ou encore de sainte ni touche judéo-chrétienne. Il est évident qu'enchainer plusieurs pénétrations par jour, comme c'est le cas de la majorité des prostituées, (ou des actrices pendant un tournage) n'ai pas sans séquelles sur un corps de chair et pour l'esprit qu'il renferme. Mais quand il s'agit d'assouvir ses pulsions, l'empathie du consommateur cède sa place. Qui se soucie de savoir ce que deviennent ces personnes une fois leur corps usés? On s'en fout, le marché se renouvelle sans cesse.

Alors en ce qui me concerne, c'est un débat stérile car il renvoie à la nature humaine... Qui n'est pas prête de changer.

*mode triste monde tragique OFF

Melokine
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Re: La prostitution en question

Message par Melokine »

Je viens de lire ça sur le blog (j'avais déjà lu l'article sur Rue89), merci pour ce lien, Shun.

C'est à la fois explicite, cru* et sobre, et assez violent, je dois dire.
Ce texte a quelque chose de nécessaire...


* Pas dans le sens "sexe".

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Za
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La prostitution, un mal nécessaire ?

Message par Za »

Malgré tout ce que la prostitution peut entraîner en termes de violences, de trafics humains, d’horreurs en tout genre, un postulat perdure : c’est sans doute un mal, mais un mal nécessaire. Il n’est de société sans prostitution, c’est donc que la société ne peut s’en passer et qu’elle lui est, d’une manière ou d’une autre, utile. Par conséquent, nous devons nous attacher à combattre les dérives liées à la prostitution, non la prostitution elle-même ; nous devons l’encadrer, la réglementer, etc.
Ce postulat, je l’admettais aussi (à contrecoeur) jusqu’à tout récemment. Or il me semble désormais que c’est peut-être lui qui devrait être remis en cause.

En fait, j’ai été confrontée il ya peu à un point de vue tout nouveau pour moi sur la prostitution, en assistant à une pièce de théâtre (un monologue) inspiré du roman autobiographique « Putain » de Nelly Arcan. Ce livre, ainsi que la pièce qui en est tirée, parle de son vécu d’ «escort girl» (comprenez : prostituée haut de gamme, puisque moi aussi je croyais à la légende du sexe en option), métier qu’elle a choisi d’exercer de son plein gré alors qu’elle était étudiante en fac de lettres. Au-delà de la pièce que franchement j’ai eu un peu de mal à supporter, malgré une comédienne fantastique, ce texte m’a amenée à de nouvelles interrogations, en tant que femme et en tant que citoyenne (si l’on peut dire, mais c’est un autre sujet…).

Une de ses thèses est la suivante : se prostituer n’est finalement qu’aller jusqu’au bout de la logique qui vous est imposée par la société en tant que femme : plaire, séduire à tout prix, se conformer à l’image de la Femme telle qu’elle est fantasmée par les hommes.
Dans ce sens, la prostitution, même "volontaire", ne peut selon moi être vue que comme une exploitation de l'autre, qui s'apparente à un esclavage, avec comme par hasard des arguments assez proches de ce dernier ("Comment, abolir l'esclavage ? mais mes esclaves seraient bien en peine de se retrouver libres, ils sont heureux comme ça !"- oui. sauf que la question n'est pas là...)

D’ailleurs les avis de clients recueillis par Nelly Arcan sont assez parlants : malgré tout le « respect » que ces hommes pouvaient lui porter ( !), aucun n’aurait supporté de voir sa fille faire de même. N’est-ce pas là faire l’aveu d’un comportement intolérable ?

Qu’est-ce qui motive, aujourd’hui, la pérennité de ce système ?

Le cœur de mon interrogation est finalement le suivant :
La prostitution peut-elle être vue comme une dérive issue de l’image de la femme dans la société, toujours plus ou moins reléguée au statut d’objet du désir masculin ? Dans ce cas, serait-il possible d’ « abolir » la prostitution par un changement profond de cette image ? Et enfin, cette disparition serait-elle, au final, souhaitable ?
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Re: La prostitution, un mal nécessaire ?

Message par Keegane »

On dit que la prostitution est le plus vieux métier du monde. Pour ceux qui côtoient le monde du TP, ces derniers rétorquent que c'est le leur puisqu'il faut bien des routes pour tapiner. Je sais, je sors ...

Je ne pense pas que l'abolition de la prostitution soit possible, de même que l'abolition de quoique ce soit. Le débat est plus ou moins biaisé aussi du côté de la prostitution. C'est un sujet qui revient fréquemment sur le tapis, et le site internet d'informations de ma région en parle de façon ponctuelle. La porte parole des prostituées de Lyon prend la parole à travers de nombreux articles, et elle n'y demande pas l'abolition mais que l'on écoute la voix des principal(e)s concerné(e)s. Et ça, on l'a rarement, à mon sens ...

Je ne vois pas spécialement la prostitution comme une dérive issue de l'image de la femme : pourquoi pas une dérive tout court ? Il n'y a pas besoin d'être une catin pour être reléguée au statut d'objet de désir masculin, ou simple bout de viande. Les agressions sexuels et le viol me paraissent des états de fait bien plus probants à cet égard. Je pense qu'il y a d'autres dérives qui peuvent expliquer que l'on entre dans le métier de la "prostitution". Pour tout, il y a mille et un facteurs.

Je ne suis donc pas pour son abolition, mais plutôt pour une réglementation. Ça ne sert à rien de se dire que ça n'existe pas à côté de chez soi, ou que c'est mal , ou autre généralité ... Après tout, la prostitution "légale" a disparu au XXème siècle, et avant ça les maisons closes étaient répertoriées dans les préfectures. Les prostituées devaient même passer des examens de santé (au niveau de la médecine de l'époque) et étaient fichées également. Ce n'est pas un secret d'alcôve, donc ça ne "s'effacera" pas.

Après, je suis d'accord avec l'auteure sur cette histoire d'image de la femme, mais c'est une façon de voir parmi tant d'autres ! Et après, si je suis son raisonnement, quelle est la différence entre une prostituée et la femme qui se doit d'être parfaite pour son travail ?

Ce que les autres ne peuvent changer pour les femmes, c'est à elles de le mettre en oeuvre. On n'est plus des petits êtres fragiles, à la disposition d'aucun mâle ou autre pair...
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Re: La prostitution, un mal nécessaire ?

Message par Mlle Rose »

http://adulte-surdoue.fr/actualites/pro ... t2353.html

Déjà quelques éléments de réflexion ici ;)
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Re: La prostitution, un mal nécessaire ?

Message par Za »

@Keegane : j'étais entièrement de ton avis. Mais ce point de vue, très partial aussi c'est vrai, m'a donné à réfléchir de nouveau, notamment sur ces assertions qui reviennent tout le temps, du type "la prostitution est le plus vieux métier du monde" ou, donc, "c'est un mal nécessaire", qui justifient sans vraiment justifier. L'ancienneté d'une pratique la valide-t-elle toujours ? Et nécessaire, mais pourquoi ? et pour qui ?
Je ne fais que m'interroger, je n'ai pas de réponse, j'essaye juste de voir l'équation sans la donnée "la prostitution existera toujours".
Et si la comparaison avec l'esclavage me paraît importante, c'est que justement cette pratique qui semblait immuable a (quasiment) disparu de notre société. Et, surprise, on s'en passe. Beaucoup n'y croyaient pas pourtant.

Je ne veux pas porter non plus de jugement de "bien" ou de "mal". Simplement, ces femmes sont dévalorisées de fait même si parfois on prétend le contraire. Je me souviens d'une phrase du texte qui m'avait marquée : "si tu acceptes de baiser la fille d'un autre, pourquoi refuses-tu qu'on baise la tienne ?". Or, une pratique qui ravale certains êtres humains à un rang inférieur me semble de fait condamnable. Même si c'est pour le bien de la société !! Mais, autre piste, peut-être que l'effort à faire doit porter sur le tabou de la sexualité?
Keegane a écrit :Ce que les autres ne peuvent changer pour les femmes, c'est à elles de le mettre en oeuvre. On n'est plus des petits êtres fragiles, à la disposition d'aucun mâle ou autre pair...
Je suis bien d'accord, c'est en quelque sorte une prise de conscience collective. Le problème, c'est qu'aujourd'hui encore l'image de "petit être fragile à la disposition des mâles" est bel et bien véhiculée, voire assénée, sur toutes les chaînes et toutes les affiches, jusque dans les jouets pour enfants (enfin pas tout le temps, mais trop en tout cas)... A nous de nous en affranchir...
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Re: La prostitution, un mal nécessaire ?

Message par Keegane »

@Za : Je comprends ce que tu veux dire. Je ne sais pas si elle est nécessaire, mais je la vois mal disparaître, et encore pire qu'on la mette dans un coin en croyant qu'elle n'existe plus. Que l'esclavage n'existe plus chez nous, je veux bien te l'accorder mais c'est pas encore le cas partout. Je pense que le problème de la prostitution a toujours été éthique et morale, et du coup ça passe avant tout le reste. Je ne crache ni sur les prostituées, ni sur les clients.

Mais pour le coup, réduire l'image de la femme à la prostitution, ça ne me convient pas. En revanche, la plupart des sociétés ont un modèle paternaliste et c'est dur de changer les mentalités. Je suis bien plus choquée qu'une femme ne soit pas payée de la même façon qu'un homme pour le même poste, ou qu'elle ait à choisir entre famille/carrière/etc. C'est un mal d'autant plus grave que la prostitution en elle même.

C'est une activité à réglementer, mais pas à faire disparaître. Plus tu interdits, et plus ça se propage : et là les problèmes graves commencent ... On ne peut pas ignorer une chose, alors il vaut mieux la connaître, la cerner, la comprendre et l'accompagner.
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Re: La prostitution, un mal nécessaire ?

Message par amalia »

et la prostitution masculine ?
Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson.''Rebecca West

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Re: La prostitution, un mal nécessaire ?

Message par Za »

@amalia, c'est une question qui m'est venue, en effet. Du coup dans mon esprit ça rapproche encore plus la prostitution d'une forme d'esclavage : l'exploitation d'êtres humains par d'autres êtres humains. Se prostituer, soit parce qu'on y est clairement obligé, soit parce qu'on y est poussé par l'image d'"objet" (homme ou femme) qu'on nous a attitré. Je vais essayer de trouver plus de témoignages, et notamment masculins (c'est pas toujours facile).

@Keegane, je me demande si la réglementation et l'accompagnement sont plus efficaces que l'interdiction (après, l'accompagnement, ce serait magnifique, mais, hélas.............). Parce que, au final, réglementer consiste à interdire certains aspects : proxénétisme, trafic humain, prostitution de mineur(e)s... or comme tu le dis, ça ne marche pas (ou en tout cas pas bien). Et le problème, c'est que ces dérives là me semblent franchement intolérables.
Alors, même si la société n'y est clairement pas prête pour le moment, pourquoi ne pas viser encore plus haut ?
Il ne s'agit pas de mettre tout ça dans un coin, plutôt d'aller contre cette idée de nécessité qui est brandie comme une vérité absolue... je me méfie des "c'est comme ça", et des "de toute façon on n'y peut rien"... c'est souvent ce raisonnement qui fait qu'on finit par mettre une réalité gênante sous un mouchoir.

Par rapport aux inégalités homme/femme au travail par exemple, j'ai l'impression que tout ça participe du même mécanisme au final, simplement à des degrés très différents.
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Re: La prostitution, un mal nécessaire ?

Message par Mlle Rose »

(non mais la modo peut aussi s'occuper de faire une fusion, continuez ;) )
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Re: La prostitution en question

Message par Keegane »

@Za : Alors ça ne marche pas, oui et non. Je te dirai que l'on préfère écarter la prostitution du débat de tous les jours (question de moral ou autre bêtise injustifiée) et que du coup, effectivement les débordements existes. Ces dérives me paraissent également intolérables. Après à chaque fois, LA grande question c'est : mais comment ces "filles" en sont arrivées là ? (si tu fais bien attention, la plupart des quidams mettent emphase ce mot, un peu comme s'il fallait prendre des pincettes). C'est là qu'il est difficile de se faire une réelle idée : en général, c'est une question d'argent "facile" (là pour le coup c'est moi, je ne trouve pas que ce soit de l'argent facile à gagner...)

La prostitution, au delà de pouvoir être nécessaire (la misère sexuelle ça existe, et je préfère défendre la prostitution que le viol), est une conséquence économique. Je trouve que c'est encore plus marquant aujourd'hui avec le cas des étudiant(e)s qui se prostituent pour continuer leurs études.

Après je ne sais pas ce que tu veux viser encore plus haut ? Si tu veux des renseignements sur la prostitution, des pays adjacents au notre pratiquent une forme de prostitution réglementée. Sinon, je peux essayer de retrouver les articles de la porte parole des prostituées de Lyon (différents articles sur rue89 et également celui d'un "escort boy").
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Re: La prostitution en question

Message par Za »

Keegane a écrit :@Za : Alors ça ne marche pas, oui et non. Je te dirai que l'on préfère écarter la prostitution du débat de tous les jours (question de moral ou autre bêtise injustifiée) et que du coup, effectivement les débordements existes.
C'est clairement vrai. Mais si, dans un monde utopique, on était soudain capable d'encadrer, d'accompagner, d'essayer de comprendre, est-ce qu'on ne découvrirait pas tout simplement que la grande majorité des gens qui se prostituent voudraient s'en sortir, si elles le pouvaient...?
Keegane a écrit : la misère sexuelle ça existe, et je préfère défendre la prostitution que le viol
Là je ne te rejoins pas du tout. Je ne pense pas que la misère sexuelle engendre le viol (mais c'est un autre débat). On ne viole pas quelqu'un "parce qu'on ne peut pas se retenir" (enfin pas seulement). Il faut un regard, un état d'esprit très particulier sur sa victime pour la violer. Par ailleurs les prostituées sont en première ligne parmi les victimes de viol... (avec (tiens tiens) les femmes qui se font violer par leur propre mari ou compagnon, on osera pas dire que c'est parce qu'ils étaient en manque quand même ?).
Alors cet argument, pour moi ça sonne comme "mieux vaut que ce soit elles que nous (je ne dis pas ça contre toi Keegane !!!).

Alors après pour ce qui est des témoignages... je constate que, franchement, j'ai pas les épaules pour ça. Ou alors il ne m'en faut pas trop à la fois. On ne sait jamais sur quoi on va tomber, et là parfois, ben c'est vraiment trop dur ce que j'ai pu lire. Je fais une pause technique :sad: ...
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Re: La prostitution en question

Message par Keegane »

Je ne trouve pas à ça outrageant de gagner sa vie avec son cul, pour le dire vulgairement. M'enfin on est pas dans un monde utopiste où ça pourrait être une façon honnête d'être un gagne pain.

La misère sexuelle peut engendrer le viol. Elle n'est pas l'unique raison du viol mais elle en fait partie, et je ne suis pas sûre que ce soit les prostituées qui sont en première ligne. Là pour le coup, on ne se rejoint pas :) Et effectivement, l'exemple des maris et compagnons, il y a un désir de domination, d'assouvissement de l'autre par le biais de l'acte sexuel. Mais ça sort du débat. Et je ne pense pas que ce soit plus elles, que nous, on est toutes des proies (d'une certaine façon) et c'est pas ton métier ou ta condition qui y change quoique ce soit. Les prostituées bossant dans la rue ont plus de risque mais crois moi que tu te ballades à Pigalle la nuit, c'est pas là où il y a le plus de viol, bien au contraire.

Les témoignages ne m'ont pas paru cru, mais je te dirai que peu de choses me choquent et le glauque du quotidien est l'une des dernières choses qui m'interloque. Par contre la bêtise humaine me surprendra toujours :p
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Re: La prostitution en question

Message par Za »

Keegane a écrit :JEt je ne pense pas que ce soit plus elles, que nous, on est toutes des proies (d'une certaine façon) et c'est pas ton métier ou ta condition qui y change quoique ce soit. Les prostituées bossant dans la rue ont plus de risque mais crois moi que tu te ballades à Pigalle la nuit, c'est pas là où il y a le plus de viol, bien au contraire.
Ce n'est pas leur lieu de travail qui fait qu'elles sont victimes de viol, mais le regard qu'on porte sur elles (ou eux d'ailleurs). C'est un fait, les prostitué(e)s sont trop souvent victimes de viol. Parce que "c'est une pute, elle est là pour ça".
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Re: La prostitution en question

Message par Keegane »

Alors là, je te trouve vraiment réductrice ... Wow. Tout le monde n'a pas cette vision de la prostituée ... et heureusement ! Elles ne se font pas toutes violées, c'est pas un rite de passage ...
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Re: La prostitution en question

Message par Za »

Bien sûr que non, heureusement ! sauf que quand tu es prostituée, tu en croise pas mal, des gens. Et c'est une réalité, le risque de se faire violer quand on se prostitue est important, même si heureusement ce n'est pas tous les jours !
Je crois qu'on connaît trop peu la réalité du terrain, l'une comme l'autre, pour discuter de quoi le quotidien d'une prostituée est fait. On n'a visiblement pas lu les mêmes choses.
Trouvé au hasard sur google : http://leplus.nouvelobs.com/contributio ... ution.html

Pour ma part je continue juste à m'interroger sur la prétendue nécessité de la chose.
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Re: La prostitution en question

Message par Keegane »

Le risque de se faire violer quand on est une femme tout simplement est important. Et il y a des mecs qui se font violer aussi ... C'est comme dire que les homosexuels mâles ont le plus de risque d'attraper le sida (à l'heure actuelle, ce n'est plus/pas le cas, et je crois que la consommation de drogue à partir de seringues est d'autant plus un facteur de risque).

Quant à l'auteure de l'article, je ne suis pas sûre que ce soit une prostituée et je sais pas si elle peut s'ériger ainsi en porte parole de la "profession".
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Re: La prostitution en question

Message par Za »

Cet article ne brille sans doute pas par sa qualité mais ne cherche pas à porter la parole des prostituées. Il a juste le mérite de donner les résultats d'études menées dans ce domaine.

"Au Canada et en Allemagne, le pourcentage de prostituées déclarant avoir été violées plus de cinq fois au cours de leur activité est de 67% et 50% (Ibid.)." (extrait de l'article ci-dessus)
Je ne pense pas que ce risque soit le même pour nous toutes quand même ! Et par contre, on doit s'en approcher pour les prostitués hommes. Le problème est donc bien que la profession elle-même te ravale au rang d'objet sexuel, homme comme femme.
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Re: La prostitution en question

Message par Keegane »

Je me méfie des études comme de la peste. J'ai lu des portraits d'hommes "prostitués", j'ai vu moins souvent le terme de viol apparaître, voire pas du tout. Comme je le dis souvent, la prostitution n'est que le reflet d'une conscience collective que l'on ne veut pas forcément voir. Et il n'y a pas que la prostitution ...

Enfin, on ne peut pas la faire disparaître, donc autant la regarder bien en face et tenter de la "comprendre".

Edit : trouvé ça ce soir dans un article sur la sexualité au moyen-âge
«Jouir en payant, c’est jouir sans péché», pense-t-on encore au XVIe siècle. Au Moyen Age, la prostitution est bien tolérée dans la société. «Dans la cité du second Moyen Age, autour de l’île des relations légitimes, conjugales et sacralisées, s’est constamment étendu un océan de fornication tarifée», constate Jacques Rossiaud. On pense que c’est un moindre mal : il vaut mieux que les hommes se satisfassent avec une prostituée plutôt que de corrompre leur femme, de risquer de prendre les filles des autres ou, pis, de se satisfaire eux-mêmes.

Les prostituées officient dans des bordels, des maisons de tolérance, des bains et même des établissements publics. Ces endroits d’immunité conjugale sont aussi des lieux d’éducation sexuelle pour les jeunes garçons qui viennent apprendre «à chevaucher» pour se préparer à une saine conjugalité. Et l’Eglise dans tout ça ? Pas de quoi s’inquiéter de sentences divines puisque «les ecclésiastiques eux-mêmes ne sont pas les derniers à fréquenter le lieu. Ils forment, à Dijon au XVe siècle, 20 % de la clientèle des étuves et des bordelages privés».
La plus grande erreur de l'Homme, c'est de penser qu'un jour il n'aura plus besoin d'apprendre. - XXI-Dyë

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Za
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Re: La prostitution en question

Message par Za »

Revenons un peu sur le sujet qui, décidément, divise tout le monde même les prostitués eux-mêmes...
C'est vrai que l'"éradication" est clairement inenvisageable, parce qu'il y aura toujours une demande et, partant, une offre. C'est clair aussi que le milieu de la prostitution est trop laissé de côté comme "tabou" et devient le nid des pires dérives.
Dans tout ce fouillis que j'ai du mal à mettre au clair, quelques nouvelles interrogations me sont venues. Je crois que comme dans tout débat, il n'y a pas de vérités, il n'y a que des questions.

-Si les prostitués sont des femmes ET des hommes, la demande est par contre quasi-exclusivement masculine. Cela m'évoque de façon inquiétante une forme de "dominance" de la sexualité masculine. C'est d'ailleurs très visible Keegane dans ton extrait sur le Moyen-Age (soit dit en passant, le fait que ce soit une pratique bien acceptée au Moyen-Age n'est pas gage de sa légitimité !!) : "Ces endroits d’immunité conjugale sont aussi des lieux d’éducation sexuelle pour les jeunes garçons qui viennent apprendre «à chevaucher» pour se préparer à une saine conjugalité." Comme c'est réjouissant ! Et les femmes là-dedans (les leurs, et les prostituées) ? Est-ce qu'on peut imaginer plus misogyne ???

-Quand je demande à qqun quelle serait sa réaction si une de ses proches se prostituait, le résultat est marrant : pour les femmes c'est plutôt : "même si ce serait sans doute difficile à vivre, si c'est voulu et que ça lui permettait de s'épanouir, alors pourquoi pas..." alors que pour les hommes, c'est plutôt clairement impensable !!! Pourquoi ? Et je me demande si ce n'est pas parce que les hommes savent bien mieux que nous quel regard un homme porte généralement sur une prostituée, même s'il reste correct, courtois...

-On voit beaucoup de comparaisons avec les personnes qui sont exploitées au travail, comme quoi se prostituer, finalement, c'est sans doute "moins pire" que ça. Mais l'exploitation au travail, on est tous d'accord que c'est un fléau parfaitement injustifié non ? alors si la prostitution y est sans cesse comparée, même si elle est considérée comme "moins dégradante", est-ce qu'on ne reconnaît pas derrière ça qu'il y a quand même dégradation de la personne ?
Au point où j'en suis, je me demande si on ne peut pas voir la prostitution comme ça : une dégradation (volontaire ou non) de la personne, parmi tant d'autres. Peut-être pas la plus grave, mais quand même.

-Il est clair que pour légiférer sur la profession, ce sont les prostitués eux-mêmes qui sont les mieux placés pour faire avancer les choses. Mais au fil des lectures, je vois qu'il reste de grands absents dans le débat !!!!... les clients !
Ben oui, ils sont après tout la moitié du problème, alors pourquoi ne les entend-on pas (ou juste au travers de la voix des prostitués, ce qui n'est pas suffisant à mon sens), ou alors pas en qualité de clients ? Et pourquoi ne cherche-t-on pas à les entendre ??? Qu'est-ce que ça cache, ce comportement ? que nous apprendraient-ils qui apparemment nous gêne tant ?... C'est tellement hypocrite de faire comme s'ils n'existaient pas, ou comme s'ils n'avaient rien d'intéressant à dire...
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Re: La prostitution en question

Message par Za »

juste une petite précision : je pense que cette impression de dégradation de la personne ne vient pas de ce que les prostitués font, mais de l'image que la société nous en donne. Si cette profession était valorisée, mieux connue, et aussi, je pense, s'il existait une meilleure symétrie hommes/femmes des deux côtés, alors ce serait bien différent ! mais il semblerait que nous soyons bien loin de cela...
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Re: La prostitution en question

Message par arizona »

Je viens de tomber dans votre débat...

Za, tu parlais des clients comme étant une partie du problème - oui, problème il y a, je suis bien d'accord, dans la façon dont est gérée la prostitution dans notre société, mais est-ce vraiment un problème en soi ?

Beaucoup d'hommes sont seuls, beaucoup dans les villes, mais aussi dans les campagnes, et la prostitution leur offre un ' service' non négligeable, celui de passer un peu de temps en compagnie d'une femme.
D'autre part j'ai pas mal de mes connaissances qui vont régulièrement voir des prostituées, et pourtant ce sont des hommes pas mal du tout, qui ont le contact facile, et séduisent tout aussi facilement.

Ce que la prostituée offre, c'est : pas de questions, pas de séduction à mettre en place, de drague, de semi-mensonges, de promesses, de repas, de blablabla. Pas de numéro de téléphone, pas de compte à rendre, etc.
Parfois les hommes sont prêts à payer pour cette tranquillité, et franchement, je peux les comprendre.
Le regard que ces hommes ont sur ces femmes, n'est ni un regard de mépris, ni de compassion. Souvent même, ils vont revoir la même femme, et d'une certaine façon, ont de la tendresse pour elle.

Le monde est tout de même dirigé par l'argent, et le sexe. Je trouve que c'est se voiler la face que de refuser de le voir.
Je connais des prostituées, pas en Europe, c'est vrai, qui mènent leur ' client ' par le bout du nez, à se demander qui est l'esclave de qui.

Je connais aussi pas mal de femmes qui sont mariées à un homme qu'elles n'aiment pas, mais qui restent avec lui parce que ben.... c'est lui qui ramène l'argent à la maison. Et elles pendant qu'il va bosser, elles vont prendre le thé, faire du shopping, et se faire draguer par le prof de tennis.

L'homme qui ne voudrait pas voir sa fille en prostituée mais qui approuverait de la voir mariée à un homme qu'elle méprise, qu'elle utilise, juste pour assurer une position sociale, ou un toit sur la tête, eh bien ma fois, qu'il aille se faire voir, et je ne vois pas pourquoi on se préoccuperait de savoir ce qu'il pense.

Je suis plutôt d'avis qu'il faut voir ce que les prostituées elle-mêmes pensent, et respecter leur choix de vie.
Pourquoi interdire ? Et sous quel motif ?
Et si on sort avec un homme, qu'il paye tout dans la soirée, le dîner cher, la sortie dans une boîte de jazz bien cher, et puis qu'on finit la nuit avec lui, est-ce que on s'est prostituée ? Ou pas ? Si on accepte un cadeau, c'est de la prostitution ? Si il paye le petit week end à la mer parce que ' ben attends, je gagne 4 fois plus que toi, garde tes sous....'
La ligne est assez difficile à définir...
Et on en revient toujours à cette même question, combien faudrait-il te payer, pour que toi-même tu bascules dans la prostitution ? ( ne le prends pas personnellement, hein ? c'est un tu général ) Et cet homme qui juge, combien de c... il a léché dans sa vie, sous couvert de moralité, de raisons sociales ou professionnelles, par lâcheté....

Certaines femmes n'ont aucun problème à vendre leur corps... Leur corps n'est qu'un corps, rien d'autre. Ce n'est ni leur âme, ni leur émotions, ni leur sentiments. ( je n'arrive pas à déterminer, là dans l'instant, si je dois mettre un s à leur, ou pas.)

Elles pensent que l'esclave, c'est celui qui va travailler 45 heures semaines pour 1300 euros pour un petit chef arrogant qui va leur pourrir la vie. Faire un boulot déprimant qui va tout juste lui permettre de survivre. C'est ce qu'elles gagnent en 10 heures de travail.
Elles pensent que l'esclave, c'est la femme qui s'est soumise à son mari.
Elles pensent que l'esclave, c'est Nabilla, qui certes, ne se prostitue pas, ( enfin pas qu'on sache ) mais qui s'est totalement soumise à cette image de la femme dont tu parlais plus haut.

Personnellement, j'ai extrêmement difficile à interdire un mode de vie ou de pensée parce que ce n'est pas le mien, tant qu'il ne fait de mal à personne. Et la prostitution en soi, ne fait de mal à personne.
Ce qui fait mal, c'est la façon dont sont traitées les femmes, c'est le viol, c'est la traite des femmes, c'est le non-encadrement, c'est la non-réglementation, c'est le proxénétisme, c'est la violence.

Pour le reste, je pense que chacun fait ce qu'il veut de son corps.... et Za, comme tu dis dans ton dernier post, c'est le jugement, qui dévalorise la prostitution. Ce sont les bien-pensant, qui savent mieux que personne montrer les gens du doigt. Et ce sont souvent eux qui vont chercher à offrir leur fille à marier à l'industriel du coin...
Si on était un peu moins coincés, un peu moins dans cette morale judéo-chrétienne qui rejette le corps dans son ensemble, on n'y verrait aucun mal, juste une détente, un amusement, une nécessité.
( On est bien d'accord que là je ne parle absolument pas des femmes qui n'ont pas choisi cette profession, et qui elles, sont réellement esclaves ).

J'ai bu un ou deux petits verres alors j'ai du mal à m'arrêter, mais... il me semble avoir vu quelque part une expérience avec des singes.
Le singe doit acheter sa nourriture. Pour l'acheter, il doit gagner des jetons. Toutes les nourritures n'ont pas le même prix, et tous les ' exercices ' à faire pour gagner des jetons ne rapportent pas le même nombre de jetons.
Eh bien... il n'a pas fallu longtemps pour que les femelles ne fassent aucun exercice, mais se fassent payer en jeton pour... devinez quoi. Et les mâles de multiplier les exercices pour pouvoir payer les femelles. L'idée de l'expérience, c'était de voir si les singes pouvaient comprendre le concept de l'argent. Je pense qu'ils l'ont assez vite compris.
Maintenant, j'aimerais vraiment bien retrouver où j'ai vu, ou lu cette expérience....
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Miss dans la lune
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Re: La prostitution en question

Message par Miss dans la lune »

La plupart des prostitués que je vois sur le bord des routes ont l'air de filles de l'est, notamment pas mal de roms, ou des petits groupes d'africaines (=réseau probable);

Mais la prostitution peut-être réalisé par des femmes (j'ai pas de chiffre mais bon des femmes surtout) qui se disent volontaires (là encore est-ce un vrai choix, ou est-ce alimentaire; et si je me prostituais j'intellectualiserais surement mes actes en une pensée convergente de sorte à me convaincre de leur bien-fondé), et nous sommes dans une société libérale fondé sur la liberté individuelle.
Il y a une limite à cette liberté, et en droit français c'est l’arrêt de cassation sur "le lancé de nain" ( dans une fête foraine un nain se faisait lancer le plus loin possible: résultat la cour a interdit cette pratique pour trouble de l'ordre publique, parce qu'elle portait atteinte à la dignité humaine en elle même).
Au nom de la liberté, le corps peut-il être réduit à un objet?

Personnellement je pense que certaines choses n'ont pas de prix parce que justement elles ont une trop grande valeur.

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arizona
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Re: La prostitution en question

Message par arizona »

Bon je veux quand même préciser encore une fois que je ne parle que de la prostitution volontaire.

( Je pense que là est le point de départ d'une solution aux problèmes de la prostitution. Que ce sont ces femmes là qui ont les solutions, parce que elles savent. Elles savent quels sont les besoins, quels sont les dangers, quels sont les recours nécessaires. Et que une des façon de casser les réseaux, c'est de donner accès à d'autres femmes, légalement. Ce n'est pas toute la solution, mais déjà un bon début. )

Je ne comprends pas quand tu dis : il y a une limite à cette liberté.
Où est cette limite ? Qui va la définir ? Au nom de quoi ? Et est-ce que quelqu'un viendra poser une autre limite, par exemple.. celle de l'image d'un corps nu ? Parce que ça aussi c'est dégradant ? Et on s'arrête où ?

La liberté justement, pour moi, c'est ça : ne pas définir à la place de l'autre ce qui a de la valeur dans sa vie, et ce qui n'en a pas.

Ce qui me fait peur à moi, ce n'est pas de devoir peut-être un jour vendre mon corps, c'est que quelqu'un me dise que je n'ai pas le droit de le faire.

Oui, au nom de ma liberté, j'ai le droit de faire ce que je veux de mon corps.
Et j'ai le droit aussi de le faire sereinement, dans un contexte protégé, avec des lois pour me défendre.

Il y a atteinte à la dignité humaine lorsqu'on utilise le corps de l'autre. Comme dans ton exemple avec le nain. Ou dans le cas de la traite des femmes.
Ma dignité à moi, je m'en charge toute seule.

Quant au vrai choix, ma foi.. je n'ai pas vraiment d'opinion la dessus. Fais-tu, et moi, le vrai choix de penser ce que tu penses, et moi ce que je pense, ou bien ce n'est que la résultante de nos gènes plus notre éducation notre milieu blablabla, je n'en sais rien.
Quant au nombre de gens qui font un métier purement alimentaire et qui y laissent leur enthousiasme, leur joie de vivre, leur liberté, et leur âme...

Tu parlais de choses qui n'ont pas de prix parce qu'une trop grande valeur, certainement pour moi ma liberté d'action vient en tête de liste.
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Za
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Re: La prostitution en question

Message par Za »

Je comprends ton point de vue arizona, et quand je parlais de "problème" cela signifiait bien sûr "sujet d'interrogation" !
J'ai un peu exagéré volontairement les points que je développe... un peu pour faire contrepoids, parce que c'est aussi un peu simple de dire que les prostituées "volontaires" font bien ce qu'elles veulent de leur corps. Dans la réalité, c'est toujours plus compliqué -cf le post d'Alséidès :
Alséidès a écrit : Les prostituées qui "s'assument", c'est un peu comme les actrices de porno, tant qu'elles y sont, elles le défendent corps et âme. Une fois sorties, les langues se délient et l'envers du décor et couvert de vomi, de drogues, de sang et d'autres sécrétions pas du tout excitantes (sauf pour certains aux goûts disons... Spéciaux O_o ) mais c'est mauvais pour le business, on les fait taire ou on les taxe de folles ou encore de sainte ni touche judéo-chrétienne. Il est évident qu'enchainer plusieurs pénétrations par jour, comme c'est le cas de la majorité des prostituées, (ou des actrices pendant un tournage) n'ai pas sans séquelles sur un corps de chair et pour l'esprit qu'il renferme. Mais quand il s'agit d'assouvir ses pulsions, l'empathie du consommateur cède sa place. Qui se soucie de savoir ce que deviennent ces personnes une fois leur corps usés? On s'en fout, le marché se renouvelle sans cesse.
Bon là aussi bien sûr c'est un peu forcé.

Mais du coup je suis allée glaner sur internet des avis de clients, souvent croisés avec ceux des prostitués, et un fort aspect qui ressort c'est... l'argent. Tu en parles d'ailleurs. Si je schématise c'est en gros :

-Putes "de luxe", dans les bars à hôtesses, clients riches, on y ressent une idée de prestation quasi-artistique, dans des conditions relativement correctes.
-Putes du coin de la rue = travail sordide, femmes à la dérive avec le corps et la tête en lambeaux, des clients qui finalement ne trouvent pas ce qu'ils cherchent et se sentent un peu mal par rapport à ça. Même dans le cas de prostitution "volontaire". J'imagine aussi que c'est aussi dans ce milieu qu'il y a le plus de problèmes de viols (parce qu'il ne faut pas oublier que c'est un risque assez élevé qui me paraît tout de même inacceptable dans quelque métier que ce soit). Autre chose : les clients pensent savoir reconnaître si une pute est "volontaire" ou non, mais les prostituées pensent que ce n'est pas vraiment possible.

C'est vraiment en gros hein ! Et je n'ai pas trouvé d'infos sur, par exemple, les étudiantes qui se prostituent épisodiquement. Mais le ton est donné : le mec avec plein d'argent et la jolie jeune fille - dans la prostitution comme dans la vie, dans tous les métiers en fait, et jusqu'aux singes dont tu parlais arizona ! C'est terriblement humain. J'en reviens donc toujours à ça : la prostitution comme le sommet de cette image ancestrale de la femme, à la merci des désirs de l'homme pourvu qu'il ait de l'argent. C'est l'injonction perpétuelle de la société : pour les femmes, soit belle et tu trouveras un homme pour remplir la marmite ; pour les hommes, gagne de l'argent et les femelles tomberont à tes pieds. C'est clair que c'est une relation à double sens, et que chacun y trouve son compte !!! Mais est-ce satisfaisant pour autant ? Est-ce qu'on est pas en droit de rêver à autre chose ?

Je précise un aspect dont parlait un de ces clients : les filles qu'il avait rencontrées avaient quasiment toujours, selon ses dires, été "exposées à la libido masculine trop tôt". Bref, on leur a sans doute assez vite exposé leur condition d'objet de désir. Se développer dans cette idée, ça peut être très jouissif (on a un réel pouvoir sur les hommes), mais pas forcément constructif.
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J. Prévert

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