Je voulais avoir votre avis à propos de cet article :
http://www.lemonde.fr/sport/article/201 ... _3242.html
Voilà, on parle souvent de l'élitisme français. La France, bien connue pour la pléthore de ces concours, dans tous les domaines.
Pour ne parler que des concours au niveau des études supérieures, les étrangers ne comprennent pas la complexité de notre système universitaire. En général, dans les autres pays la sélection se fait avant l'entrée dans telle ou telle filière et sur dossier, plus ou moins entretien.
L'avantage -soit-disant- des concours c'est l'"égalité des chances". Quelle blague!!!
Sur le papier oui, c'est vrai. Mais en réalité -attention, là je vais parler d'un domaine que je connais bien, donc mon raisonnement ne peut probablement pas être étendu à tous les autres- il n'en est rien. Pour les concours parmi les plus sélectifs il y a souvent des boites pour préparer tel ou tel concours. Bien évidemment ce sont des boites privées, et qui dit privées dit coûts élevés. Donc accessibles qu'à ceux qui peuvent payer... Egalité??

Je ne dis pas que de telle entreprises sont indispensables à la réussite des concours, loin de là, à l'opposé même, mais voilà, ça existe. Il y aura toujours des défenseurs et des détracteurs...
De plus, souvent -une fois de plus dans des domaines que je connais- le mode de sélection à ces concours, pour des filières ou des emplois assez précis, ne sont pas du tout adaptés.
Bon, ok, je vais prendre "mon" exemple.
Je vais parler des 2 concours des études de médecine.
Le 1er, à la fin de la 1ère année, qui détermine la véritable entrée dans cette voie, ou non, est fac-dépendante. Il s'agit de QCM pour la majorité des matières. Et qui dit QCM, dit questions très précises sur de tout petits détails. Mais sont-ce ces petits détails (savoir que le codon d'ARN GGU code pour l'acide aminé Glycine) qui feront de nous un meilleur médecin???
Pour le 2è, anciennement appelé Internat, il est national et obligatoire. La modalité d'examen a changé il y a 8 ans maintenant : des QCM on est passé aux dossiers cliniques, rédactionnels. Mais une fois de plus, on "juge" les personnes, on les classe selon leur capacité à apprendre "bêtement" par coeur des tas de bouquins, sur leur capacité à les restituer comme des "singes savants", c'est-à-dire comme c'est demandé. Et là c'est difficile car même si on les connaissances, on a beau essayé, quand on n'arrive pas à rentrer dans le moule, c'est mort...
Pareil pour le concours du CAPES/agrég, comment savoir si telle ou telle personne sera un bon prof, attentif à ces élèves, pédagogue, ... sur des connaissances pures?
Enfin voilà, les concours, c'est nul (quand y'en a trop). Ce n'est pas du tout juste et ne font pas une bonne sélection.
Donc, j'en reviens à l'article que j'ai mis en lien plus haut.
Il m'a interpellée dans le sens où, et c'est un fait, la France n'a pas beaucoup de sportifs de Haut Niveau, de Très Haut Niveau, capables de gagner des JO, championnats du monde. Comme il est écrit dans l'article et comme le disait notre cher baron "l'important c'est de participer" (soit dit en passant, ce n'était pas l'état d'esprit de PdC lorsqu'il a rétablit les JO dans notre ère moderne, il cherchait à favoriser la performance) est un état d'esprit qu'on retrouve assez souvent chez nos sportifs nationaux "bah, 2è c'est déjà bien". Certes, mais quand on entend un Américain le discours est tout autre, le seul but, pour eux, c'est gagner. Etre 2è est un échec.
Evidemment les systèmes sportifs, les moyens mis en oeuvre (argent, personnel, entraineur, médecin, diététicien, kiné, ...) ne sont pas les mêmes, ne sont pas comparables.
Mais comme je le disais plus haut, je pense que c'est surtout l'état d'esprit qui fait qu'on ne se bat pas jusqu'à la "mort". Ce qui, pour des sportifs selon moi, est bien dommage.
Il n'y a qu'à voir l'équipe de France de foot. Encore un remue-ménage lors de l'Euro. Ces dernières années on parle plus de l'équipe de France de foot pour ses frasques que pour ses résultats (quoique, ils sont tellement pitoyables...). Enfin bref, leur objectif était d'aller en 1/4 de finale. Une fois atteint -et les 100000 euros de prime promis

Assez surprenant cette différence entre cet élitisme et ce "désengagement" des sportifs, paradoxe...
Bon, allez, j'en reviens à l'article. Celui-ci constate qu'en France le sport est plus vu comme un loisir, développer pour la masse, et non "réservé" à une élite.
Effectivement, pour gagner des médailles, concentrer les moyens financiers et humains, sur un petit nombre d'individus est la meilleure solution.
Mais, et voilà où je voulais en venir, après maintes et maintes digressions (mais nécessaires selon moi pour développer mes arguments) :
je ne supporte pas cet élitisme : favoriser un petit nombre de personnes, soit disant les meilleures (quelque soit le domaine), pour les faire progresser encore plus, et laisser sur le bas-côté le reste de la populace, ceux qui ne méritent pas qu'on les aident, qu'on leur enseigne des choses, qu'on les soutienne...
Pour moi c'est anti-naturel (oui, je connais la Loi du plus fort...), car si on veut élever le niveau de la population, ce n'est pas en favorisant les 5% les plus élevés déjà qu'on va y arriver, le mieux et le plus facile à faire, c'est d'aider les plus "faibles". Pour eux, la marge de progression est bien plus grande, et bien moins coûteuse.
Donc voilà, j'espère que c'est à peu près clair.
Je sais que d'autres sociétés le sont et probablement plus (comme les USA par exemple, rien qu'à voir leur système universitaire).
Mais vous, que pensez-vous de la tendance des sociétés occidentales à l'élitisme?