Artober 2019

[Holi]

#16 sauvage

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#16 sauvage.jpg

[sandrinef]

16. Wild.

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Jour spécial pour moi aujourd'hui, alors petite explication:

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C'est l'anniversaire de ma fille aujourd'hui, je lui dédicace donc mon "wild". Elle qui aime tant jouer à être un lion, ça s'est un peu imposé à moi du coup...

[O'Rêve]

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[sandrinef]

Merci!

[Youpla]

Hors-sujet

Oui moi aussi je craque !

[InMedio]

[/alignleft]#16 Wild

Attention, je préfère prévenir, c'est pas choupi.

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Petit à petit, mon environnement me revint.

Il y avait les cris de victoire et de protestation, le bruit aigu des balles sur les raquettes, un peu moins aigu sur la table en bois un peu pourri, et au loin des sons similaires, mais sur une table en béton. Des sons qui avaient fini par me plaire, mais qui maintenant se sont tus. Remplacés par un large silence stupéfait et un gémissement, un seul, témoin de deux douleurs insoutenables et de deux peurs. Mais les miennes sont silencieuses. Je suis appuyé sur la table en bois des deux mains que je regarde, mes dents n’ont jamais été aussi serrées, mon souffle aussi court, ma tête si chaude, irradiant littéralement de haine pure et sourde.

Alors que je desserrai lentement ma main de ma raquette et reprenai mes esprits, la main puissante du conseiller principal d’éducation s’était posée sur mon épaule, comme si elle s’attendait à une réaction violente qui n’est jamais venue. Mes yeux cherchèrent hagards autour de moi l’adversaire terrassé, ne trouvant d’abord à la ronde que des regards apeurés dont certains se teintaient d’une envie de vengeance au moment de croiser le mien, certains semblaient me dire “merci”, mais je ne sais pas si j’avais vraiment récupéré toute ma tête à ce moment. Lorsque je le trouvai enfin, ce fut assis, les jambes à peine pliées, tenant contre son ventre son poignet meurtri que ni lui ni moi à ce moment ne savions cassé. Il allait passer des mois dans un plâtre, ce poignet, mais ni lui ni moi n’en étions là, à cet instant. Il pleurait et gémissait, car maintenant il ne pouvait plus tellement faire autre chose. Oh, autre chose… Comme ce qu’il avait pris l’habitude de faire : organiser mes défaites systématiques, me rabaisser, m’insulter, tout ce qu’il avait vu fonctionner pour se faire une place dans cette jungle : trouver le faible et l’abattre. Alors que je montais ces mêmes marches sur lesquelles j’avais passé mes premières récréations prostré, comme un animal domestique dans une jungle qui n’est pas la sienne —si tu bouges, tout le monde voudra te bouffer— alors que j’entendais vaguement des discours tentant de ma raisonner sur le chemin du bureau du CPE, de m’expliquer à quel point ce que j’avais commis était une faute, je me disais exactement le contraire. Nulle raison de m’avait poussée à maintenir ce poignet d’une main sur cette table en bois ni à l’exploser à coups de raquette de l’autre, la raison avait déserté pour laisser la place à la haine. De la haine pure et simple qui s’était concentrée pendant de longues récréations d’humiliation obligatoire dans ces mains qui venaient de briser avec une force que je ne leur connaissais pas encore, de jeunes os aux noms compliqués. Rien dans mon corps ne regrettait ce qu’il avait jugé nécessaire à sa survie, rien dans ma tête ne doutait que c’était bien nécessaire à ma survie. Il avait été le faible. Parfois la faiblesse n’est pas là où on l’imagine et tous, moi compris, avions été surpris d’apprendre à quel point un poignet est une petite chose de fragile à ne pas laisser trainer sur une table en attendant narquoisement son tour pour mettre à exécution une manœuvre à peine fomentée tant elle était commune : lever la balle pour faire éliminer le suivant, lui interdisant l’amusement auquel presque tous s’adonnaient pendant le reste de la récréation. Par ce geste, je venais de faire mienne cette jungle en y imposant ma place avec fracas. Aux récréations suivantes, tous l’avaient compris, il faudrait désormais faire attention à moi, car j’étais devenu sauvage.

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Pour qui aura compris, c'est quasiment autobiographique. Comme tout souvenir raconté, forcément un peu embelli, stylisé, mais en écrivant aujourd'hui je me suis replongé dans les sensations de l'époque de cet évènement et ça a été éprouvant d'aller jusqu'au bout.
L'effet "gros pavé dur à lire" est volontaire, aussi.

[Miss souris]

In Medio, j'ai trouvé ça plus libérateur que pas choupi. Ca fait du bien à lire. Et professionnellement j'approuve cette attitude... tu as bien fait ! et de faire, et d'écrire...(mais chut c'est un secret)

[nemo]

Oui ça fait du bien à lire

[Fanetys]

Difficile de passer après ce texte

Jour 16 : wild

[Mikirabelle]

Ahhh... y’a trop de trucs, pas assez de temps... j’arrive pas à suivre. On peut avoir une dérogation pour savourer, féliciter et participer disons... jusqu’à la fin de l’année ?

[Napirisha]

La fin de quelle année? Fais gaffe, dans 11 mois et demi ça recommence

(:hug: au passage à IM)

[Armie]

#15 Wild
Le dessin est inspiré d'une BD de Lou Lubie ("Goupil ou face").
Mikirabelle, tu as tout le temps que tu veux! IM:
Et Sandrinef:

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Artober_Wild.jpg

[sandrinef]

Merci InMedio,( j'écris pas IM, pour moi ça veut dire intramusculaire... ).
Ton texte est très beau, libérateur, merci de nous l'avoir offert.

Allez, on se relâche pas, on continue!

Merci à vous pour vos encouragements, c'est super motivant!

[O'Rêve]

[mention]Armie[/mention] : il me parle ce renard. Et le graphisme du dessin est très plaisant.
[mention]InMedio[/mention] : ton texte est empoignant.

[wallcreeper]

wild.jpg

à défaut du crayon, le coeur y est !

[cherubim]

Wild

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Silhouette et empreintes du sanglier
Daprès AXINAMU, Pittau, Gervais, Les Grandes Personnes

[Judas Bricot]

J'ai pris un peu de retard ces jours ci, que je vais rattraper progressivement.
Pour commencer, deux mots en un texte: 14#overgrown / 16#wild

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Les dernières lueurs du crépuscule étirent l'ombre de son corps. Rapides, ses pas empruntent un chemin souple pour sa foulée. Un léger souffle d'air rafraichit sa peau ; il frissonne et par réflexe accélère sa cadence. Le temps qui file lui paraît imperceptible dans la lumière du couchant.
Dans les herbes hautes elle marche, comme drapée de grâce et de dignité. Elle avance et ne l'a pas perçu encore.
Il se dit qu'il aime ses temps de face à face avec lui même. En respirant, il semble se respirer lui même. Le chemin fait un inflexion qu'il amorce avec facilité.
Elle le voit. Elle s'arrête et le fixe, l'évalue.
Il fait de même, le souffle court et le corps immobile. Surtout, ne pas lui faire peur, pour laisser une chance à ce moment de prendre son temps.
Elle est sublime. Il contient son désir d'avancer pour la contempler de plus près. Parfois, même si la beauté subjugue, il faut savoir rester loin pour la voir mieux...
Son regard noir l'absorbe complètement. Il n'a pas l'impression de lui faire face. C'est pour lui un moment de contemplation. Comment peut-on parler d'animal sauvage à la vue d'une telle douceur ? Il s'assoit doucement à proximité d'un fossé. Comme pour lui répondre, elle s'approche en un pas de lui et franchit d'un bond léger le chemin.
Elle gagne la futaie et se retourne vers lui. Les lueurs orangées percent la végétation, éclairant son départ. Puis elle disparaît à tout jamais.

[O'Rêve]

Pour #Wild, j'ai aimé l'ensemble de vos propositions. Une journée sous l'émotion. Merci!
[mention]Judas Bricot[/mention] , magnifique texte également!

[Pascalita]

#ornament

Au crépuscule
arbres en robes du soir
cousues de fils d’or


(Mais je crois que ce n'est pas tout à fait le sens du mot anglais...)

[Anatole]

Ah zut, il semble que mon précédent message ne soit pas parti !
Du coup je suis en retard.
En voici donc deux d'un coup.

#15 - Legend

15-legend.jpg

#16 - wild ?

16-wild.jpg

[Dark Vadrouille]

#Day16 - Wild

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De ses griffures
Se mesure notre passion
Liberté chérie

[Holi]

#17 ornament

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#17 ornement.jpg

[Anatole]

#17 - Ornament

17-ornament.jpg

[Troglodyte-mimi]

Pris un peu de retard alors voici Wild la naissance d'un bébé otarie :

P1010105.JPG

je voulais aussi mettre le son mais je n'arrive pas à l'extraire de la vidéo qui du coup est trop lourde...

Maintenant voici ornament :

En partant pour la Sierra
J'ai contemplé des bijoux de rois
chaque ville était un diamant
les routes des fils d'or et d'argent

Beauté pure de ces colliers
routes et villages éclairés
rivières de diamant
à taille de Géant
Diadèmes brillants
Dignes d'orner des titans

Comme la terre est belle
Vue du ciel

[Troglodyte-mimi]

Anatole a été plus vite que moi :-p je comptait mettre cette photo :

P1140141-1.jpg