Sujet très intéressant.
J'ai lu avec beaucoup d’intérêt vos retours.
Ma contribution
Je cherche à comprendre depuis pas mal de temps. Voici mes résultats.
J'ai parfois le sentiment que mon cerveau est un ensemble d'unités de traitement spécialisées, que je qualifie de réseaux neuronales automatiques (qui se créent selon les besoins), et d'unités génériques, que je qualifie de réseau neuronal profond : "la ruche".
Et au milieu pour faire le liant, l'imagination, l'esprit, ce que vous voulez
Il y a deux états de mon côté.
Etat 1:
Un premier, passif. C'est l'état que je qualifierai de standard. Les ressources de base sont utilisées pour la partie sociale, qui demande une constante adaptation (comme si il m'était impossible de créer un réseau neuronale automatique, comme pour la conduite par exemple). Je déteste ce gâchis, mais pas moyen de faire sans.
Dans cet état passif, j'ai tout le temps une musique en tête (même à 3h du matin lorsque mon fils me réveil pour changer la couche), et des images qui défilent très vite, mon esprit vagabonde, imagine, etc. J'ai un accès direct aux réseaux automatiques (dialoguer, conduire, bouger, etc.).
On retrouve effectivement des raisonnements en diagrammes/arbres dynamiques, et parfois linéaires, dans la partie automatique. Comme des ASIC (Application-Specific Integrated Circuit).
Mais il y a aussi la sensation que derrière le capot une véritable ruche bourdonne en permanence.
Parlons donc de la ruche maintenant.
Lorsque je rencontre quelque chose à traiter non apte aux réseaux automatiques, (disons par exemple une nouvelle architecture à créer dans mon job, ou alors un énième projet à la maison, ou des choses même très simples comme "je dois acheter un truc, je prends quoi ?"), il y a comme une phase de collecte des données. Le stockage semble sous forme d'images, mais aussi de mots/phrases (visuels), et de sons. Un format type archive donc.
Une fois les données collectées, chaque tâche est envoyée dans la ruche et vie sa vie. Je n'ai absolument aucun contrôle sur ce qu'il s'y passe...
En fonction de la complexité de la chose, la solution revient traitée de suite, mais parfois resurgit beaucoup plus tard (souvent dans un moment de calme, comme lors d'une douche). Avec selon la complexité et la solution trouvée parfois un véritable sentiment d’excitation, surtout s’il s'agit de quelque chose de novateur.
Donc ni du linéaire, ni un arbre, ni un diagramme. Du multi process/threads autonome. La façon dont les données sont traitées dans la "ruche" par contre, alors là... aucune idée. C'est une espèce de nébuleuse, je n'ai pas réussi à comprendre.
Les taches s'estompent avec le temps, et ressurgissent parfois pour fournir une réponse alors qu'il me semblait les avoir oubliés. Rien de binaire donc, le cerveau est selon moi analogique, ou autre chose que binaire dans tous les cas.
Etat 2:
Un état de semi-hypnose, que j'ai appris à partiellement apprivoiser avec le temps. Plus dur à utiliser, car dans ces conditions je perds une grande partie du contact avec le monde extérieur, et certaines conditions sont nécessaires pour y parvenir.
Dans cet état, il me semble prendre le contrôle, ou du moins suivre en temps réel l'une ou plusieurs des taches en cours, et de lui/leur attribuer beaucoup plus de ressources (mais ici encore une partie me reste cachée, frustrant).
J'ai aussi remarqué que mon rythme cardiaque augmente considérablement dans cet état, la dopamine semble affluer, et il me faut environ 15-20min une fois terminée pour retrouver le calme.
Par contre le travail achevé dans cet état est vraiment hors norme.
Je n'ai compris ce fonctionnement qu'il n'y environ 3-4 ans. Je ne comprenais pas pourquoi durant mes études il m'arrivait de ne pas comprendre un cours et pourtant réussir haut la main l’examen : je passais involontairement en état 2 durant le dis examen.
Voilà grosso modo l'état de mon étude. Et comme vous tous, je pense être loin d'avoir fait le tour du propriétaire...
Quelques remarques aussi :
- L'écran semble figer mon cerveau. L'écran me rend "stupide", je "bug". Idem lorsque je lis. Pourtant j'en ai besoin.
- J'ai de grandes difficultés à suivre des conversations longues lorsque je suis fatigué. Mon esprit vagabonde en permanence ailleurs et je "décroche" très souvent, mais mes interlocuteurs ne semblent heureusement pas s'en rendre compte. Idem si j'ai fait une "découverte" récemment, difficile de rester connecté au monde car mon esprit explore les implications possibles.
- Je tente en permanence de respecter les trois lois de Clarke, et ne condamne jamais une idée, même absurde. Cela forge une partie de mon architecture cérébrale je pense.
Ma contribution donc

Ce qui est certain, c'est que nous sommes tous différents, et c'est une force.
Désolé pour le pavé...
