Le travail a t-il perdu son sens premier qui est, à mon sens, le développement de la société humaine, l'Humanité ?
J'ai depuis quelques heures en tête cette question, cette problématique...
J'étais en train de faire ma vaisselle et, perdu dans mes pensées et l'eau savonneuse, me voilà partis pour disserter mentalement sur la société et ses maux.
C'est alors que je suis "tombé" sur cette problématique.
Tout d'abord, définissons le travail :
Je parle ici du sens originel du travail : le travail qui, dans ses premiers jours, consistait à couper des arbres pour alimenter le feu, fabriquer des abris avec les ressources dont on disposait, cueillir des baies et chasser le Mammouth

Si Wikipédia nous dis : "le travail est l'activité rémunérée ou non qui permet la production de biens et services" (au sens économique, et donc moderne, du terme).
Ma définition du travail, au sens "primitif" du terme, ressemble plutôt à : "le travail est l'activité, en partie ou en totalité humaine, qui permet la production de ressources et de services qui profitent à l'Humanité (et, pourquoi pas, au règne animal et/ou végétal).".
Partant de cette définition, voilà mon raisonnement :
Avec le développement du capitalisme, des marchés et de l'influence de l'argent sur nos vies, le travail est passé de tâche utile aux autres, à la société - bien que pénible... A tâche pénible dont le but, le sens principal et proéminent est celui de gagner de l'argent.
Argent qui nous permettra de survivre, mais aussi de faire survivre nos enfants et plus largement, notre famille.
C'est comme ça que l'on se retrouve aujourd'hui avec des milliers, voire des centaines de milliers de personnes qui vont au travail tout les jours sans la moindre envie, pas la moindre motivation.
(Petit aparté: je conçois que parmi les millions de travailleurs en France et dans le monde, certains aiment leur boulot et s'y attèlent avec plaisir et hardeur. Et tant mieux pour eux.).
Pour moi, cette perte de sens au travail est la conséquence de l'arrivée de jobs tels que caissier, par exemple, sur le marché du travail.
Tenez, prenez deux métiers : agriculteur et caissier.
Qu'elle est la différence majeure entre ces deux métiers ?

La difficulté ?

Le salaire ?

Non, pour moi, la différence n'est pas là : pour moi, c'est le sens de la tâche accomplie :
Alors que le caissier passe, (in)lassablement, les articles des clients sur son tapis et qu'il finit par demander, aimablement et d'une voix enjoué (ça plait au client à ce qu'il paraît), "Ça vous fera 47 euros et 89 centimes...en carte ? D'accord...Voilà votre ticket, au revoir ! Bonjour ! *Bip* *Bip*", etc.
L'agriculteur, lui, se lève tout les matins pour élever, faire pousser, récolter, traire ou encore (malheureusement) gaver, pour nourrir ses voisins, sa famille, mais aussi le boulanger du coin, le bureaucrate dans la ville à une trentaine de borne de son exploitation ou encore les gosses de l'école du village.
Là est la beauté et la force de ce métier qui - malgré l'attrait de l'argent qui est quand même présent, ne nous mentons pas - repose en le travail de ressources premières, brutes, qui serviront à nourrir, habiller et faire vivre les Hommes. Permettre, d'une certaine manière, aux Hommes d'être libre.
Ainsi, on voit une vraie différence entre le métier de caissier, allégorie du job alimentaire, choisis par défaut, parce qu'on a besoin de manger au chaud et avec un toit sur la tête... Et le métier d'agriculteur, dur, qui demande de ne pas compter ses heures. Un métier qui relève plus de la passion que de l'envie de gagner beaucoup d'argent pour vivre dans le confort. Choisir de devenir agriculteur, c'est choisir un métier qui a du sens.
Au final, qui est le plus heureux ? Qui fait le métier le plus épanouissant ?
Être agriculteur semble être un choix, une passion, une décision qui révèle un certain amour de ce mode de vie et de sa simplicité.
Un métier, semble-t-il, épanouissant.
Alors, le métier de caissier n'est-il pas épanouissant ?

Si, il peut.
Si on prend comme exemple les bénévoles des Restos du cœur (et autres associations) qui distribue les vivres aux gens qui viennent s’approvisionner.
Cette action, cette distribution peut s'apparenter à l'action d'un caissier, distribuant des produits choisis par les clients, après que ceux-là ai payés.
Mais, dans son association, le bénévole a une action qu'il sait bénéfique, utile aux autres, utile à la société.
Alors ne serait-ce pas ça, la clé d'une société plus heureuse, plus épanouie et, par opposition, la carence de notre société moderne ?
Le retour du sens au travail.
Le caissier distribuerait les vivres pour réguler les ressources et permettre à tout le monde de pouvoir se nourrir correctement, et non pas pour payer son crédit, épée de Damoclès financière au-dessus de son foyer.
L'électricien créerait et installerait des circuits pour faciliter la vie des Hommes et non pas pour payer ses repas et son électricité.
L'instituteur, lui, formerait, construirait et inculquerait des valeurs aux jeunes individus qui feront l'Humanité de demain, pas pour financer l'essence qu'il brûle pour se rendre à l'école.
Bref, chaque individu aurait sa place et son rôle à jouer pour permettre à la société de progresser.
Rôle et place qui aujourd'hui se sont généralement perdus, remplacés par la motivation proéminente de l'argent qui n'est pas optionnel, mais vital.
J'aimerais savoir ce que vous en pensez. Est-ce que, d'après vous, le sens du travail s'est réellement perdu ?
N'hésitez pas à critiquer mon raisonnement, j'ai soif de débat d'idée

PS : Je m'excuse par avance si tout ça n'est pas très clair
