Je vais participer, mais pas en mode débat argumentatif (enfin... pour le moment

, parce que ça m'évoque plein de trucs : un de mes micro sujets d'études l'année dernière était sur l'impact du numérique sur les processus cognitifs... et ça avait été jusqu'au cyborg child, et à l'appellation "prothèse numérique" pour les smartphones.. ceci dit je pourrais vous la balancer direct, elle ne fait que deux pages!). A titre perso il n'y a pas de réelle dichotomie virtuel versus réel, tout ça c'est une immense boîte à outils et j'y pioche ce qui m'intéresse. Pour mes nains, je suis un peu plus vigilante, parce que justement ils baignent dedans. Mais voilà donc pour ma petite contribution, j'ai écrit ça il y a... 3 ou 4 ans? (ça va faire presque 15 ans que je pratique les amis-en-ligne.)
"Je n’aime pas toujours rencontrer des gens. Le mot qui vient spontanément, l’intérêt politiquement correct pour une nouvelle personne, parfois joué, puisque jamais garanti, m’est un exercice particulièrement ardu. Non, pas ardu, c’est un bien grand mot, mais mon caractère partisan du chemin le plus court s’accommode mal de ces singeries, quand elles doivent en être. Pour imaginer le pire, la perspective d’un pince-fesse perchée sur talons hauts avec force serrage de paluches me fatigue d’avance, vous voyez (ou démange furieusement mon côté provoc’, selon les circonstances).
Et pourtant, j’ai un intérêt sincère pour les gens. Je les regarde. Ils me plaisent ou me hérissent, m’intriguent ou m’indiffèrent. Ils me touchent, souvent. Mais je préfère en être dans un premier temps une observatrice, plutôt que de devoir jouer ma partition. Je n’ai pas toujours l’énergie pour passer les vagues de faux semblants et rituels imposés par la bonne conduite avant d’arriver aux échanges intéressants (faux semblants, dont paradoxalement, je vois l’intérêt social et humain). Bref, je préfère quand l’interaction suit l’intérêt, et non pas l’inverse, même si en pratique, on est d’accord, c’est pas évident.
Alors, forcément, le grand méchant ouèbe fut une bénédiction pour ma sociabilité relative. Affranchie de tous les salamalecs obligatoires, pouvant être là sans qu’on me voie, pouvant discuter avec qui je veux et choisir mes interlocuteurs sans paraître mal élevée. Formidable.
Mes derniers amis trouvés, je dis bien amis, de ceux qu’on compte sur les doigts des deux mains, de ceux sur lesquels on peut s’appuyer, ils me sont venus par la toile. Tous. J’ai jeté mes textes, mes aventures comme autant de bouteilles à la mer, et des rivages où elles se sont échouées me sont venus des gens. Ou des bouteilles sont venues à moi, pleines d’humour, de mots délicats et d’authenticité et c’est moi qui y ai répondu…
Lorsque j’ai découvert leurs voix, leurs expressions, leurs quotidiens… ceux-là étaient déjà mes intimes. Nous étions déjà allés à l’essentiel, sans tricherie, dépouillés des singeries superflues et états d’âme inutiles. Et mes dernières confrontations au réel d’esprits à forte connivence pressentie ont donné de bien jolis prémisses…
Décidément, j’aime ces années, qui refont la part belle aux mots et aux esprits."