Napirisha a écrit :Pour moi, ce n'est pas indifférent qu'un homme fasse un commentaire sur la poitrine de sa secrétaire et que ce soit normal et "pour rire", alors que ce serait "choquant" de ma part de commenter le physique d'un homme.
Là il s'agit clairement de sexisme, et dans certains milieux, pour certaines personnes, ils ne se rendent même pas compte, ce qui est encore plus terrible

Je ne sens jamais aussi mal au boulot que lorsque des collègues masculin interrompent une discussion que nous avons dans le couloir juste pour "matter" (plus ou moins discrètement en plus). Je ne sais comment réagir, je ne sais que dire sinon un "mais vous n'avez pas honte" quand la discussion reprends.
Par contre, j'ai déjà également vu l'inverse, et entendu des femmes commenter le physique d'hommes (cela reste très très rare), et cela m'a fait sourire, cela équilibre un peu.
la "solution" n'est certainement pas que les femme deviennent aussi "lourdes" que les hommes, mais si c'est un moyen pour qu'ils se rendent compte combien c'est déplacé ....
Il reste une différence notable : Chez les hommes, cela vire vite et souvent dans le graveleux, dans l'irrespectueux. Et cela fait basculer les chose d'irrespectueux à insupportable.
Napirisha a écrit :Dans un tout autre genre, c'est très sympa que quelqu'un me propose de l'aide pour porter un truc, si je suis en difficulté. Au pied d'un escalier avec une valise trop lourde pour moi, par exemple

Personnellement, et je le déplore, j'en suis arrivé à ne plus proposer mon aide, même lorsque manifestement elle pourrait être utile. Parce que désormais, lorsque j'ose le faire (la confiance en moi n'étant pas mon point fort, j'ai vraiment du mal a aller vers des inconnus, et oui, je ne mets pas de e car le sexe desdits inconnus n'entre pas en ligne de compte), me prendre dans les dents "ca va hein, ce n'est pas parce que je suis une femme que je ne peux pas y arriver", et bien cela m'ajoute un petit caillou dans ma hotte.
J'ai fait un effort, qui pour moi est un effort pas simple, d'aller vers quelqu'un pour proposer mon aide sincère, sans arrière pensée, et l'on m'en prête. Je précise, car c'est important, je ne le fais que lorsque je sens que la personne est "en difficulté", pas juste "c'est un peu lourds mais ça va". En général il y a des signes qui ne trompent pas ^^
J'ai mis plus longtemps à cesser de proposer mon aide pour les femmes que pour les hommes, qui eux te regardent tout de suite comme si tu mettais en doute leur virilité, même lorsqu'ils doivent s'arrêter toutes les trois marches parce que ce qu'il porte est juste super lourd... Alors que moi, à leur place, je pense dans ma tête "Mais y' a pas quelqu'un qui va penser à m'aider ?!?"
Et non, ce n'est pas du sexisme, juste que les mecs me sortait systématiquement un "c'est bon, je n'ai pas besoin d'aide", alors que les femmes l'acceptait, ce qui est de moins en moins le cas.
J'avoue que désormais, dans bien des cas, je ne sais plus comment me comporter.
Exemple bête : A la cantine, nous sommes tous avec notre plateau, et on arrive à la caisse. Parfois, on arrive en même temps que quelqu'un, l'un doit donc céder la place. Ma tendance naturelle est de toujours laisser passer, homme comme femme.
Et bien désormais, maintenant avec les femmes, je ne sais plus. Parce que selon les jours je me suis pris des réflexion du genre "c'est bon, c'est pas parce que je suis une femme qu'il faut me laisser passer", à "ce n'est pas la galanterie qui l'étouffe" si je ne laisse pas passer.
Moi ce dont j'ai vraiment marre, c'est que l'on me prête des intention que je n'ai pas. Non ce n'est pas parce que je dis bonjour, que je tiens la porte, que je propose d'aider, que j'ai une idée derrière la tête, que je veux montrer "ma supériorité".
Donc pour ne plus ajouter de caillou dans mon sac, que je ne sais pas vider, j'évite de proposer. Mais cela à d'autres effets : durant 5 à 10 minutes après n'avoir pas proposer mon aide, je m'en veux, je me dis que je suis "pas quelqu'un de bien".
Je suis conscient que mon discours est celui d'une infime minorité, mais ce qui me frappe là dedans, c'est que mon ressenti est semble-t-il équivalent de celui vécu par l'autre côté de la barrière.
Et j'imagine que la plupart devez vous dire "Mais pffff, c'est ridicule, il se complique la vie".
Ben oui, mais ce que je ressens dans ces moment là, c'est la même chose que lorsque Grabotte dit "je ne comprends pas comment l'on ne peux voir ces comportement sexistes qui eux me sautent aux yeux". Alors oui, il est un argument imparable, celui de me dire que mon comportement est un "sexisme bienveillant que je colporte à l'insu de mon plein gré". Mais je m'inscris en faut : ce que je prends en compte pour tenir la porte / proposer mon aide n'est jamais le sexe, mais uniquement :
- Pour la porte "la distance" : il ne faudrait pas que la personne se la prenne dans la figure si je la lâche ^^ et si je suis peu pressé, cette distance est plus "longue".
- Pour aider : la difficulté perçue rencontrée par la personne.
Moi ce qui me saute aux yeux donc, c'est que ce n'est pas si simple, que chaque situation est singulière.
Napirisha a écrit :Ce qui fait la différence pour moi avec une situation qui me gêne un peu, c'est quand on arrive à un traitement différencié pour des raisons qui ne sont pas objectives, et qui part d'un présupposé global de faiblesse/besoin de protection de la femme.
Je pose également la différence là.
Le problème est qu'il est très difficile de faire la différence lors d'un cas particulier. Mais comme il faut bien réagir à chaque fois "dans un cas particulier", alors on fait chacun avec ce que l'on est, ce que l'on traîne comme à priori, ce que l'on ressent, et notre humeur du moment.
Alors oui, il faut briser le stéréotype de la "faible femme", c'est une évidence. Peut-être faut-il apprendre aux gens à se poser la question "est-ce que je fais cela uniquement parce qu'il s'agit d'une femme, dans ce cas, abstient toi".
Mais sincèrement, j'espère que nous n'arriverons jamais à un monde où à force de se dire, sur quelque sujet que cela soit, qu'il "ne faut pas car c'est oppressant / véhicule des notions d'infériorité", que nous arrivions à un paroxysme d'individualisme ou en toute circonstance on ne pense qu'à soi, et que l'on ne prête plus attention au voisin.
Hors-sujet
Alors j'ai lu "l'étude"... Alors tenant à éviter la polémique, je vais juste faire un parallèle : Elle me rappelle nombres d'études que j'ai vu sur les jeux vidéos et leur effets cognitifs, et ces dernières disent tout et leur contraire.
Cela fait au moins deux dizaines d'années que le débat faire rage sur ces derniers, et personne n'a encore été capable de se prononcer.
Attention: je ne dis pas cela pour dire que le sexisme n'existe pas, qu'il n'a pas d'effet, je dis qu'il faut savoir garder un esprit critique face aux études qui vont dans notre sens. Il faut toujours être vigilant face au biais de confirmation, qui est un des plus difficile à éliminer.
En raison du manque d’intérêt suscité, la journée de demain est annulée (Ministère du nihilisme)
Pour raison d'économies, la lumière du bout du tunnel va être éteinte (Ministère du budget)