Chansons et textes poétiques sur le sentiment de différence

[O'Rêve]

Je créé ce sujet, car j’ai le sentiment que les textes poétiques et la musique peuvent transmettre autant…que des explications.
Ce que je trouverais intéressant dans ce fil, c’est de faire un post par texte/chanson, pour prendre le temps de regarder, d’écouter, de s’imprégner des mouvements, mots, phrases des textes et chanson partagées.
Aussi, l’idée est de partager à la fois
-le titre du texte/chanson,
-le nom de l’auteur,
-de mentionner la différence soulevée, ses particularités
-de livrer un passage du texte ou des paroles (celui qui nous parle le plus sur le sentiment de différence ou d’étrangeté)
-et de partager un lien vers la musique (s’il en est)

[O'Rêve]

Toucher l’instant-Grands corps malade

Le sentiment de différence du poète

« …C'est un phénomène puissant, je ne te parle pas d'inspiration
Mais d'un souffle plus profond comme une seconde respiration
On voit et on entend l'encre devenir vivante
On goûte et on sent la saveur d'une rime errante
On touche du doigt l'instant qui nous enveloppe de sa puissance
C'est sans cesse la renaissance de l'essence même de nos cinq sens…

…On a trempé notre plume dans notre envie de changer de vision
De prendre une route parallèle, comme une furtive évasion
On a trempé notre plume et est-ce vraiment une hérésie
De se dire qu'on assume et qu'on écrit de la poésie… »

https://www.youtube.com/watch?v=Hg08SSGkUpM

[O'Rêve]

Déguisé en moi-Dionysos

Sur le sentiment de différence et les masques que l’on met pour se faire accepter.

« J'ai fabriqué les déguisements
Dégrisements pour essayer
D'accepter l'idée effrayante
De me faire accepter

J'ai vécu si vite
Maintenant j'ai envie de me déguiser en moi
Comme c'est compliqué
D'être seulement soi
Déguisé en moi
Déguisé en moi »

https://www.youtube.com/watch?v=P3QQvNYEnSQ

[O'Rêve]

Loterie-Fauve

Sur la normalité...

"...Par exemple / moi / pendant longtemps je me suis acharné à me ranger dans une boîte / à avoir une vie normale / sans accrocs / sans risques / sans drames
Avoir un métier normal / un salaire normal / des sentiments normaux / une femme normale / une mort normale / etc, etc.
Mais j'ai pas pu / c'était trop pour moi / j'étais pas assez endurant / alors à la place j'ai cherché une feinte pour vivre dignement et aujourd'hui je me saigne

Pour essayer d'aider les miens de la bonne façon / d'agir selon des nobles fins / et un jour enfin donner tort à cette voix qui me répète :

« ...Tu seras dominant ou noyé / écrasant ou écrasé / carnassier ou dispensable / gagnant ou donnée négligeable
Tu seras semblable à tes semblables / comme tout le monde ou dégradable / plus malin ou trou du cul / tortionnaire ou corrompu
Tu seras battu et silencieux / ou bien cruel mais victorieux / rigoureux ou inutile / féroce ou détail futile
Tu seras ce qu'on te dit / tu discutes pas / ici-bas c'est comme ça
T'as compris le jeu petit merdeux ? C'est la roulette / tu choisis pas »

Ah ouais ? Tu crois ça ?
Et bah écoute / je sais pas pour toi / mais pour moi / ce sera
La tête haute / un poing sur la table / et l'autre en l'air / fais-moi confiance avant de finir six pieds sous terre
J'aurai vécu tout ce qu'il y a à vivre et j'aurai fait tout ce que je peux faire
Tenté tout ce qu'il y à tenter / et surtout et surtout j'aurais aimé

De ma fenêtre, je vois un bout de l'enceinte de l'hôpital
Si je penche un peu la tête / je peux peut-être arriver à voir le bâtiment des consultations
Je repense à toutes ces fois où on m'a dit : « T'es trop sensible / mais ça va aller / fais pas cette tête… Bon OK ce sera pas tous les jours la fête »
Et le docteur de la tête / qui me répète / que c'est comme ça / qu'il faut que je l'accepte / que c'est comme le diabète / qui faut vivre avec
Alors j'essaie / chaque jour que Dieu fait / et j'ai pas dit mon dernier mot / t'inquiètes / y a rien d'écrit / et nique la voix qui me dit :

« Tu seras schizo / bipolaire / trop fragile / suicidaire / tyrannique / incurable / repoussant / pas regardable
Tu seras sadique / narcissique / voyeur / pervers / égocentrique / destructeur / dépressif / obsessionnel compulsif
Tu seras damné / condamné / étendu sur la chaussée / déformé / mal branlé / démoli / trois fois rejeté
Tu seras ce qu'on te dit / tu discutes pas / ici-bas c'est comme ça
T'as compris le jeu petit merdeux ? C'est la roulette / tu choisis pas »

Ah ouais ? Tu crois ça ?
Et bah écoute / je sais pas pour toi / mais pour moi / ce sera
La tête haute / les couilles sur la table / le poing en l'air / fais-moi confiance avant de finir six pieds sous terre
J'aurai vécu tout ce qu'il y a à vivre et j'aurai fait tout ce que je peux faire
Tenté tout ce qu'il y à tenter / et surtout on m'aura aimé

https://www.youtube.com/watch?v=MzFWlWbfUBo

[Cyrielle]

Joli sujet !
J'ajoute cette chanson qui m'accompagne : "C'est ta chance", JJ Goldman :

Il faudra que tu sois douce, et solitaire aussi ; il te faudra gagner pouce à pouce les oublis de la vie
Oh, tu seras jamais la reine du bal vers qui se tournent les yeux éblouis
Pour que tu sois belle, il faudra que tu le deviennes, puisque tu n'es pas née jolie

Il faudra que tu apprennes à perdre, à encaisser ; tout ce que le sort ne t'a pas donné, tu le prendras toi-même
Rien ne sera jamais facile, il y aura des moments maudits
Oui, mais chaque victoire ne sera que la tienne, et toi seule en sauras le prix

C'est ta chance, le cadeau de ta naissance
Y a tant d'envies, tant de rêves qui naissent d'une vraie souffrance qui te lance et te soutient
C'est ta chance, ton appétit, ton essence, la blessure où tu viendras puiser la force et l'impertinence qui t'avancent un peu plus loin

C'est ta chance, ta force, ta dissonance ; faudra remplacer tous les "pas de chance" par de l'intelligence
C'est ta chance, pas le choix
C'est ta chance, ta source, ta dissidence : toujours prouver deux fois plus que les autres assoupis d'évidences
Ta puissance naîtra là !

[Miss souris]

Tout pareil Cyrielle !

Je crois qu'il en manque un bout : Toi t'es pas très catholique, et t'as une drôle de peau, chez toi les fées soi disant magiques ont loupé ton berceau ( trou de mémoire itou ... )

Et mon ami Google nous fournira la suite : ...
La voilà : tu seras sûrement jamais notaire, pas de privilège hérité... mais si t'as pas les papiers pour être fonctionnaire , tout seul apprend à fonctionner


Mais bon, ces temps ci je trouve même de la profondeur à Elle met du vieux pain sur son balcon... Je dois avoir un accès de sensiblerie ...

[O'Rêve]

Cali-Différent

Sur la transsexualité

"Elles se tenaient là, à dix pas
Toujours derrière le même arbre
Peut-être passaient-elles leur vie à m'observer
J'entends rire toujours
Derrière ce grand arbre
Passeront-elles leur vie de moi à se moquer?

Suis-je si Différent? Si Différent?

J'ai passé tous tes costumes papa
Mais je trouve plus doux de maman les dessous
Et le rouge à lèvres, et les hauts talons bleu nuit
Les culottes de soie, l'odeur de son vernis

Suis-je si Différent? Si Différent?..."

https://www.youtube.com/watch?v=uxYPaI3KDDQ

[Cricri]

Sur la fatigue de vivre..

Ridan "J'en peux plus"

Moi j'en peux plus,
De moi j'en peux plus...

Je sais j'ai mille raisons pour m'sentir bien,
Pourquoi j'ai ce goût amer
Qui me vient de loin.
J'la vois leur vie en rose
Mais j'y crois plus,
Au fond j'crois que je suis comme toi
J'en peux plus.
A me demander chaque jours
Ce que je f'rai demain,
A me demander encore si c'est l'bon chemin.
Mais où est-ce qu'elle va
Cette route nous mène à rien.
Mes doutes et mon destin j'en peux plus.
De mes doutes et de mon destin
J'en peux plus.
Au fond j'crois que je suis comme toi
J'en peux plus...
J'en peux plus.

{Refrain :}
Moi j'en peux plus,
Moi j'en peux plus...
De moi j'en peux plus,
Et toi, et toi ?

Souvent on pense courir après la vie.
Finalement c'est d'la mort
Que l'on se rapproche.
On se dit qu'on est plus fort et qu'on oublie
J'usqu'au moment où nous passerons le porche.
Derrière à ce qu'il parait y'a ces lumières,

Qui ne réchauffent plus les coeurs
Des gens sur Terre.
J'espère que là-haut au moins
Il fera bon vivre,
Parce qu'ici nous sommes ivres
Et j'en peux plus.
Ici nous sommes tous ivres
Et j'en peux plus.
Moi, de moi j'en peux plus...
J'en peux plus.

{au Refrain}

Au coin de mon épaule il n'y a plus cet ange,
J'me sens comme une boussole
Sans le mondre pôle.
Et on me demande encore ce qui me dérange,
J'suis comme Pierre Paul ou Jacques
Et Jean peux plus.
Regarde nous souvent nous sommes les mêmes,
Sans le moindre grain d'amour
Pour que l'on s'aime.
C'est quand la dernière fois
Que j'ai dis je t'aime ?
Au fond j'crois que je suis comme toi
J'en peux plus.
Je suis comme Pierre Paul ou Jacques
et j'en peux plus.
Moi, de moi je m'aime plus...
J'en peux plus.

{au Refrain}

Et toi comment te sens-tu ?

PS: désolé pour l'absence de lien, impossible d'y avoir accès du boulot...!

[O'Rêve]

Le lien au boulot, je l'ai!
https://www.youtube.com/watch?v=diUhxN3 ... N3cYgA#t=0

Cyrielle, Miss souris, Cricri : ben merci pour ces partages d'intimité, entrevue derrière des textes partagés!

[Cricri]

Merci O'Rêve !
Je suis ton obligé !

[O'Rêve]

Ecrire-Aznavour

Les mouvements, élans, émotions qui traversent celui qui écrit

Rêver, chercher, apprendre
Ne voir que l'écriture et pour maître et pour Dieu
Tendre la perfection à s'en crever les yeux
Choquer l'ordre établi pour imposer ses vues
Pourfendre, choisir, saisir, comprendre
Remettre son travail cent fois sur le métier
Salir la toile vierge et pour mieux la souiller
Faire hurler sans pudeur tous ces espaces nus
Surprendre, traverser les brouillards de l'imagination
Déguiser le réel de l'ombre d'abstraction
Les enchaîner le trait par mille variations
Tuant les habitudes, changer, créer, détruire
Pour briser les structures à jamais révolues
Prendre les contre-pied de tout ce qu'on à lu
S'investir dans son œuvre à cœur et corps vêtus
Écrire, de peur, de sueur, d'angoisse
Souffrant d'une étrange langueur
Qui s'estompe parfois mais qui refait bientôt surface
User de sa morale en jouant sur les mœurs et les idées du temps
Imposer sa vision des choses et des gens, quitte à être pourtant maudit
Aller jusqu'au scandale
Capter les sans sujets, la moindre variation
Explorer sans relâche et la forme et le fond
Et puis l'œuvre achevée, tout remettre en question, déchiré d'inquiétudes
Souffrir, maudire, réduire l'art à sa volonté, brûlant d'énergie
Donner aux sujets morts comme un semblant de vie
Et lâchant ses démons sur la page engourdie
Écrire, écrire, écrire comme en parler on crie
Il nous restera ça
Il nous restera ça

https://www.youtube.com/watch?v=ly31Gpx73a4 (texte lu par François Morel)

[Cyrielle]

Raah... merci Cricri (et O'Rêve pour le lien) : je découvre Ridan !

[Zéphyr]

Quand j'ai vu le sujet, il y a une chanson qui m'est tout de suite venue et qui m'avait marqué à l'époque où je l'ai découverte. C'est en anglais, et j'ai eu du mal à trouver une traduction qui me convienne... du coup j'ai un peu bricolé, si il y a des bon en anglais, n'hésitez pas à rectifier.

"Any other world" de Mika

In any other world, you could tell the difference
Dans n'importe quel autre monde, tu pourrais voir/dire la différence
And let it all unfurl into broken remnants
Et la laisser se déployer en vestiges brisés
Smile like you mean it and let yourself let go
Souris comme si tu étais sincère et laisses-toi aller

'Cause it's all in the hands of a bitter, bitter man
Parce-que tout est entre les mains d'un homme amer
Say goodbye to the world you thought you lived in
Dit adieu au monde dans lequel tu pensais vivre
Take a bow, play the part of a lonely, lonely heart
Incline toi, joues le rôle d'un cœur solitaire
Say goodbye to the world you thought you lived in
Dit adieu au monde dans lequel tu pensais vivre
To the world you thought you lived in
au monde dans lequel tu pensais vivre

I tried to live alone, but lonely is so lonely, alone
J'ai essayé de vivre seul, mais la solitude fait se sentir seul, tout seul
So human as I am, I had to give up my defenses
Donc humain comme je suis, j'ai dû abandonner mes défenses
So I smiled and tried to mean it to let myself let go
Donc j'ai souri et essayé d'être sincère pour me laissez aller


I never ever, I forget my story
Au grand jamais je n’oublie mon histoire
My face is not sad
Mon visage n'est pas triste
But sometimes, I am sad
Mais parfois, je suis triste


Vidéo

► Afficher le texte

[BBvideo 425,350]http://www.youtube.com/watch?v=njQW9bAT9C0[/BBvideo]

Concernant le mot "bitter", ça se traduit par "amer", mais je pense que c'est un peu plus fort que simplement amer. Wordreference propose aussi "implacable, acharné" comme traduction dans un contexte de rivalité.

En cherchant un peu, j'ai trouvé ce texte, commentaire de Mika sur sa chanson

► Afficher le texte

In promotional materials for Life in Cartoon Motion, Mika said of this song: "There is a little spoken introduction that many people may miss. It's about a family friend of mine who lost her eye during the war in Lebanon and I realized in everyone's life their comes one point, or several points where something happens and you have to completely change the way you have lived your life because of one event. And it really makes you readjust and rethink and rejudge parts of your life all over again. That happens to some people in a dramatic way like Rafa who lost both her eye and her husband within 6 months. Or it can be in a much quieter way like when you are 22-years-old and you finally leave university after being in education all your life or when you lose your job. I wanted to put that in the song, because when you're 68 or 14, it's still the same feeling and it's still just as hard. I wanted to try to capture that quite difficult period that people have to go through at least once in their life." (thanks, E.J - Townsville, Australia)

(Traduction rapide by myself ça me fait beaucoup d'anglais pour la journée tout ça...)
Il y a une petite introduction parlée que beaucoup de personnes peuvent rater. C'est à propos d'un ami de ma famille qui a perdu son œil lors de la guerre au Liban, et j'ai réalisé que dans la vie de tout le monde, arrive un moment, ou plusieurs moments, où quelque chose se passe et vous devez complètement changer votre façon de vivre votre vie à cause d'un seul évènement. Et ça te fait vraiment recommencer à réajuster et repenser et rejuger des parties de ta vie. Ça arrive à certaines personnes d'une façon dramatique comme Rafa qui a perdu à la fois son œil et son mari en 6 mois. Ou ça peut être de façon plus calme comme quand à 22 ans, tu quittes enfin l'université après avoir été dans l'éducation toute ta vie ou quand tu perds ton boulot. Je voulais mettre ça dans une chanson, parce que, que tu aies 68 ou 14 ans, c'est toujours le même sentiment et c'est toujours aussi dur. Je voulais essayer de capturer cette période plutôt difficile que les gens doivent traverser au moins une fois dans leur vie.

[O'Rêve]

Merci Zephyr pour la traduction!

[Chacoucas]

Juste parce que ça manque un peu de 3ème degré, je ressors un classique

Green Day - Basket case

traduit à la volée:

Avez vous le temps de m'écouter geindre
A propos de tout et n'importe quoi à la fois
Je suis un de ces idiots mélodramatiques
Névrosé jusqu'à l'os, aucun doute là dessus

Parfois je me fous la trouille, (refrain)
Parfois mon esprit me joue des tours
Et ça s'empile et je crois que je craquelle
Suis je paranoiaque? Suis je juste défoncé?

Je suis allé voir un psy pour analyser mes rêves
Elle dit que c'est le manque de sexe qui m'accable
Chui allé voir une pute, il m'a dit que ma vie est chiante
Et d'arrêter de geindre parce que je la déprime

(refrain bis)

A la recherche de contrôle, alors je dois bien me tenir

(refrain ter)

https://www.youtube.com/watch?v=NUTGr5t3MoY


Et puis bon, en plus violent on a la moitié des Slipknot, Korn, Staind etc. ou quelques Placebo et Marilyn manson (avec parfois de très bonnes chansons bien pathos et cathartiques pour chialer en pogottant ou juste hurler, parce que ça fait du bien/ Pensé à mettre Goodgod, Black eyed, People=shit, ou Outside par exemple)

Et puis comme y'en a vite marre de faire de la pub aux mega clichés fm je rajoute deux poésies sans musique qui se répondent pas mal je trouve.

XI





Ce soir encore j’ ai couru

Dans le crépuscule, fourbu,

Et en retard,

Libre, en sueur.

Ce soir encore j’ ai fondu

La falaise aux blocs si chus

Les lueurs de St Denis

Et la rivière des pluies.

Puceau d’ un quart de siècle

- une Déesse passa dans mon ciel et l’ inonda-

Je baignais une jeune femme, sa mère, ses huskys

Et une institutrice aux épaules raidies.

Du haut de mon nid, dans ma course sans pli,

Je perçais l’ Océan d’ étain

Pour jouer dans l’ haleine des requins

-Qui jamais n’ auront mon sexe affûté

Comme un harpon de lunier

Dans leur sexe édenté-

A baise-qui-peut la poésie du fond des mers

Passe-impair

Je ne manque de rien

Quand je me lève de ma serviette

Et qu’ après ma douche

De ma bouche d’ airain

J’ articule quelques mots de gâteau,

Des pensées en miettes d’ absolu.





Parfois un écolier dans sa comptine

Me rappelle à moi-même

Si je que je-ne-suis-plus est caché dans le ciel d’ été:

« Je suis haineux

Je suis né un Lundi

C’ était la rentrée.

Je suis né Mercredi

Sous un signe écaillé;

Je suis d’ un pays libéré

Où j’ ai appris à pêcher

Dans le grand capital des poissons à bouffer.

J’ ai gerbé d’ une arête irrité

Je hais la lune si lointaine si prude

Elle m’ énivra souvent, me rendit à mes chiens

Dont je pleure les perdus.

Je hais les peuples noirs jaunes rouges blancs ou airains

Ceux qui ne m’ ont pas rejeté

Ont oublié leur pays, pendant que fouetté sur un grand négrier

Je regardais avancer mon aimée sur la planche… »





XIV





Seigneur, à tous ces hommes fardés de noir

Qui dans le gouffre espéraient,

Guettant à travers la flamme vacillante

Qui disait la vie restant à passer

Ton image…

Seigneur, à tous ces hommes,

Pas moins noirs, pas moins esclaves

Que les derniers, pas moins honteux

De servitude que de noirceur

Qui en venaient à prier pour blanchir

Un Dieu plus blanc que leurs tortionnaires…

Ô Seigneur, à tous ces hommes

Que l’ on dit femmes (etc.)…

Ô Seigneur, plus près de toi encore,

Je fais le verbe mon nom

Car tu as dit « Au début était la poésie,

Yhvé vit que cela était bon

Et la fit réelle… »

Que pour toi je dise ton nom

Que par ton verbe je dise

Au commencement:

« J’ aime »

[Chacoucas]

Je fais remonter ce sujet pour un texte qui m'a beaucoup touché par un groupe inconnu:

L'hémorragie de tes désirs
S'est éclipsée sous l'azur bleu dérisoire
Du temps qui se passe
Contre duquel on ne peut rien

Être ou ne pas être
Telle est la question sinusoïdale
De l'anachorète
Hypocondriaque

Mais tu dis (mais tu dis)
Que le bonheur est irréductible
Et je dis (et il dit)
Que ton espoir n'est pas si désespéré
A condition d'analyser
Que l'absolu ne doit pas être annihilé
Par l'illusoire précarité
De nos amours
Destituées
Et vice et versa

Il faut que tu arriveras
A laminer tes rancœurs dialectiques
Même si je suis con...
... vaincu que c'est très difficile

Mais comme moi, dis-toi
Qu'il est tellement plus mieux
D'éradiquer les tentacules de la déréliction
Et tout deviendra clair

Mais tu dis (mais tu dis)
Que le bonheur est irréductible
Et je dis (et il dit)
Que ton espoir n'est pas si désespéré
A condition d'analyser

Que l'absolu ne doit pas être annihilé
Par l'illusoire précarité
De nos amours
Destituées
Et vice et versa

Où allons nous?
D'où venons nous?
J'ignore de le savoir
Mais ce que je n'ignore pas de le savoir
C'est que le bonheur
Est à deux doigts de tes pieds
Et que la simplicité réside dans l'alcôve
Bleue, jaune, mauve et insoupçonnée
De nos rêveries
Mauves et bleues et jaunes et pourpres
Et paraboliques
Et vice et versa

Mais tu dis (mais tu dis)
Que le bonheur est irréductible
Et je dis (et il dit)
Que ton espoir n'est pas si désespéré
A condition d'analyser
Que l'absolu ne doit pas être annihilé
Par l'illusoire précarité
De nos amours
Et qu'il ne faut pas cautionner
L'irréalité
Sous des aspérités absentes
Et désenchantées
De nos pensées iconoclastes
Et désoxydées
Par nos désirs excommuniés
De la fatalité
Destituée
Et vice et versa

https://www.youtube.com/watch?v=ZTeqM5gciH8

Big up à tous ceux qui ont connu et chanté ^^