La peur

l'Humanité, L'Existence, la Métaphysique, la Guerre, la Religion, le Bien, le Mal, la Morale, le Monde, l'Etre, le Non-Etre... Pourquoi, Comment, Qui, Que, Quoi, Dont, Où...?
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Kan
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La peur

Message par Kan »

La peur est liée à l'inconnu, au vide.
Elle est aussi lié au conditionnement. Ce conditionnement est fabriqué par nous-même et notre environnement, notre histoire.

La peur est un indicateur. Un parmi tant d'autres. Elle n'est pas simplement, où elle n'est souvent pas du tout, le signal de quelque chose qu'il ne faut pas faire. De quelque chose de dangereux.
Elle signifie que l'on est devant un choix à faire. On est devant du vide, devant un ou plusieurs chemins que l'on ne connais pas. Alors que faire ? Tourner en rond sur les sentiers qui n'ont plus de secret ?
Au début, la peur est un moment, un lieu bien précis. Cet endroit est un croisement.

Il nous appartient de nous situer dans l'espace et le temps par rapport à cet endroit.
Ce en fonction de notre propre évolution et de celui de notre société.

J'aimerais que ce topic puisse être très vaste:

- Nous pourrons évoquer ici notre propre vision de la peur, discuter de notre cas personnel, de notre vision de notre propre évolution dans notre propre vie. Où autre approche/vision/concept ! Et ce dans des cas précis comme plus évasifs.

- Nous pourrons évoquer notre propre rapport au "système", au fonctionnement de notre société. Le conditionnement ... A quel point nous l’affligeons nous à nous même, et le contraire ...
Peut-être intéressant: La posture du rebelle, en quels points cela fait-il aussi le jeux du conditionnement ...

- Au sujet de notre société: L'aspect nuisible pour l’individu ou au contraire l'aspect réussite, la paix ...
Jusqu’où la capacité d'un système à conditionner est-il une force (par exemple pour le maintient du vivre en paix) et à partir de ou est-ce nuisible...


Et enfin, il serait intéressant, au final, de réussir à avoir une vision apaisée de notre époque et de bâtir vers un futur souhaité.
Car, si il s'avère que la peur est effectivement ce croisement que je site ci-dessus, à nous d'imaginer le chemin à prendre.

Ne pas confondre peur et anxiété.

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Kan
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La peur

Message par Kan »

J’essaie d'imaginer aussi le rapport que les animaux ont avec la peur.

Et du coup, je me demande aussi si une des "maladies" de notre monde ne serait pas de vouloir la refuser. Et si le système tel qu'il a été bâti n'est pas entrain de nous entrainer à notre perte, puisqu'il permet à une quantité trop importante de la population de ne pas connaitre cette peur naturelle et vitale.

Il serait peut-être plus juste de dire que la peur a été déplacé par manipulation de la population.

Je me demande aussi si le titre de ce topic est juste. Mon but est d'essayer de faire le lien entre les bases de notre fonctionnement le plus primaire et notre vie de tout les jours et un point de vue plus global.

Et la peur me fait penser à un espèce de rayon d'énergie pur que nous pouvons habiter de tout notre corps, nous pouvons le diriger et même y héberger autrui.

J'imagine la peur comme la base dure de la vie. Une espèce de dimension de vérité commune. Sans froufrou, sans fioriture.

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Hoppy
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Re: La peur

Message par Hoppy »

Merci pour ce topic Kan. Je travaille beaucoup sur moi-même à ce sujet depuis plusieurs mois du coup ça me parle beaucoup.

Tout d'abord je trouve qu'il est difficile de différencier la peur et l'anxiété. Je dirais que pour les distinguer (attention ceci est une interprétation personnelle) que l'une découle d'une réaction à un danger clair et présent (la peur) et que l'autre serai plus une sorte de réaction à une situation prévue, imaginaire ou sens objet précis (l'anxiété).
On sait que ces émotions font partie intégrante de la condition humaine. Du coup, la première question serai de savoir si celles-ci sont innées ou si elles résultent d'un apprentissage de l'individu en interaction avec son environnement?
De mon avis, il y a un peu des deux. D'une part, je pense que la peur passe par l'instinct, à l'instar des animaux qui la rend indispensable à leur survie et d'autres part, que celle ci peut se développer en intensité voire déborder selon l'histoire, l'environnement, le vécu de l'individu.

Je pense que nos sociétés, à l'heure actuelle (et certainement depuis toujours) cultivent ce rapport à la peur. Quand tu parles d'une "manipulation de la population" je pense effectivement à cela.

Mais la peur est avant tout un sentiment individuel et son évaluation du danger est toujours subjective. Cette différence d’interprétation du danger repose sur l’inégalité de notre expérience et de nos habiletés à mener notre barque en société. Quand l'un voit dans le danger un certain défi à relever, l'autre peut y voir la catastrophe inévitable. Et ces rôles peuvent s'inverser dans une autre situation où la résultante de leur expérience va intervertir leur ressenti.

Je pense donc que l'on possède tous en nous cet instinct de survie régie par la peur, et que sous cette forme c'est inné. Sous d'autres formes, elles sont le constat de nos expériences passées, avec une fragilité avérée qui était, est ou sera.

Désolé si je suis pas très claire :violent1:
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Kan
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Re: La peur

Message par Kan »

Hopeful a écrit : Tout d'abord je trouve qu'il est difficile de différencier la peur et l'anxiété. Je dirais que pour les distinguer que l'une découle d'une réaction à un danger clair et présent (la peur) et que l'autre serai plus une sorte de réaction à une situation prévue, imaginaire ou sens objet précis (l'anxiété).
On sait que ces émotions font partie intégrante de la condition humaine. Du coup, la première question serai de savoir si celles-ci sont innées ou si elles résultent d'un apprentissage de l'individu en interaction avec son environnement?
De mon avis, il y a un peu des deux. D'une part, je pense que la peur passe par l'instinct, à l'instar des animaux qui la rend indispensable à leur survie et d'autres part, que celle ci peut se développer en intensité voire déborder selon l'histoire, l'environnement, le vécu de l'individu.
Je trouve que tu pointes parfaitement une problématique. A mon avis, tu soulèves ici le point de départ d'une réflexion sur l'importance du moment présent.
Et tu pointes aussi l'importance et la difficulté à réagir "naturellement" dans le moment présent.
A mon avis, l'expérience doit avoir ce but: Transformer le vécu en "quelque chose" qui nous fera réagir le moment venu "de la manière la plus adéquate".
C'est bien de réfléchir, c'est bien d'errer, mais il faut que le moment venu, lorsque l'on est à ce "croisement", réagir.
Et je pense que pour que ce soit naturel comme je le dit ci-dessus, le repère est de ne pas s'enfoncer dans une "anxiété" qu'on pourrait qualifiée de paralysante ou simplement parler de "trop d'anxiété".
Car je pense que ce n'est plus dans ces moments qu'ils faut commencer à trop réfléchir. Ces moments doivent être à dominante d'action.
Hopeful a écrit : Mais la peur est avant tout un sentiment individuel et son évaluation du danger est toujours subjective. Cette différence d’interprétation du danger repose sur l’inégalité de notre expérience et de nos habiletés à mener notre barque en société. Quand l'un voit dans le danger un certain défi à relever, l'autre peut y voir la catastrophe inévitable. Et ces rôles peuvent s'inverser dans une autre situation où la résultante de leur expérience va intervertir leur ressenti.
Je dirais avec des pincettes que l'on se doit de chercher à tout prix d'autres possibilités que la vision d'une catastrophe inévitable. Dans tous les cas. Peu importe l'expérience ...
Mais comme Cyrano a très bien dit dans un topic de ce forum: La souffrance ne se juge pas.
Hopeful a écrit : Je pense donc que l'on possède tous en nous cet instinct de survie régie par la peur, et que sous cette forme c'est inné. Sous d'autres formes, elles sont le constat de nos expériences passées, avec une fragilité avérée qui était, est ou sera.
Peut-être est-ce à nous de faire l'interprétation de notre passé d'une manière qu'il nous projette dans un futur souhaité.

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Re: La peur

Message par Kan »

Apprendre à connaître ses peurs et les dépasser

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Re: La peur

Message par Hoppy »

Kan a écrit :
Hopeful a écrit : Tout d'abord je trouve qu'il est difficile de différencier la peur et l'anxiété. Je dirais que pour les distinguer que l'une découle d'une réaction à un danger clair et présent (la peur) et que l'autre serai plus une sorte de réaction à une situation prévue, imaginaire ou sens objet précis (l'anxiété).
On sait que ces émotions font partie intégrante de la condition humaine. Du coup, la première question serai de savoir si celles-ci sont innées ou si elles résultent d'un apprentissage de l'individu en interaction avec son environnement?
De mon avis, il y a un peu des deux. D'une part, je pense que la peur passe par l'instinct, à l'instar des animaux qui la rend indispensable à leur survie et d'autres part, que celle ci peut se développer en intensité voire déborder selon l'histoire, l'environnement, le vécu de l'individu.
Je trouve que tu pointes parfaitement une problématique. A mon avis, tu soulèves ici le point de départ d'une réflexion sur l'importance du moment présent.
Et tu pointes aussi l'importance et la difficulté à réagir "naturellement" dans le moment présent.
A mon avis, l'expérience doit avoir ce but: Transformer le vécu en "quelque chose" qui nous fera réagir le moment venu "de la manière la plus adéquate".
C'est bien de réfléchir, c'est bien d'errer, mais il faut que le moment venu, lorsque l'on est à ce "croisement", réagir.
Et je pense que pour que ce soit naturel comme je le dit ci-dessus, le repère est de ne pas s'enfoncer dans une "anxiété" qu'on pourrait qualifiée de paralysante ou simplement parler de "trop d'anxiété".
Car je pense que ce n'est plus dans ces moments qu'ils faut commencer à trop réfléchir. Ces moments doivent être à dominante d'action.
Mais la peur par définition est une "réponse combat-fuite", la capacité de reconnaître un danger qu'il soit combattu ou fuit. Le problème c'est que fuir, à mes yeux, ne solutionne pas le danger, mais il est bel et bien une réponse naturelle de l'être humain. Il convient d'avoir les armes nécessaires pour le combattre et je pense que seul le vécu peut nous l'apporter (je ne sais pas si je suis claire... :grattelatete: ) Du coup, est-ce qu'il faut être confronter à chaque peur pour pouvoir instinctivement mieux les combattre? Certainement. D'où le:
Kan a écrit :Apprendre à connaître ses peurs et les dépasser
Le peur peut être paralysante quand on ne possède pas les armes convenues pour l'appréhender. Et c'est ce qui entretient la genèse même de la peur. Il serai intéressant d'arriver à cerner de quelle manière on peut s'armer du mieux possible sans être sans cesse confronter à nos peurs...
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Coccinelle
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Re: La peur

Message par Coccinelle »

J'ai pu identifier 2 types de peurs (il doit y en avoir bien plus), celles qui sont basées sur des faits objectifs réellement dangeureux et qu'il ne faut pas toujours chercher à dépasser, juste les écouter. Comme par exemple: je traverse la rue une voiture me fonce dessus à vive allure: la peur est saine et permettra de fuire et de faire attention la prochaine fois que je traverse la rue, je suis dans un ascenceur avec un mec bizarre qui me regarde bizarrement, je ne sais pas pourquoi mais il me fait peur....je sors au première arrêt, j'apprend le lendemain qu'un mec a été arrêté pour viol dans ce même immeuble et que c'est justement le mec qui m'a fait peur...peur justifiée j'ai bien fait de l'écouter.

D'autres peurs qui sont pas toujours basées sur des faits objectifs, la peur de la foule, la peur des araignées....ou d'autres, la peur de l'abandon etc....celles là faut apprendre à les dépasser. Pour apprendre à les dépasser il faut se conditionner doucement à la affronter, en apprenant que on peut les surpasser qu'on reste vivant...et qu'on est plus fort après.

D'autres peurs sont intermédiaires, par exemple, je suis une cavalière, plutôt très bonne cavalière, plus jeune je montais tout et n'importe quoi, avec appréhension mais j'avais appris à me dominer, à rester vigilente aussi. J'ai appris à me faire confiance que je pouvais tenir sur le cheval dans presque toutes les situations, le fait de surmonter ma peur me donnait confiance, cette confiance diminuait la peur que je pouvais ressentir. la peur de tomber est objective, l'équitation reste un loisir dangeureux, il serait idiot de le nier; pourtant avec la confiance en moi acquise progressivement sur mes compétences avec les chevaux et avec mon corps rendait cette peur moins présente, je l'avais dompté. Aujourd"hui n'ayant pas monté depuis longtemps, cette peur est là comme chez un débutant que je ne suis pas, parce que j'ai perdu ma confiance en mon corps...je vais devoir me faire confiance à nouveau quant à ma capacité à gérer la réaction inattendue du cheval pour surmonter ma peur de me faire mal. je peux dire qu'aujourd'hui cette peur est pas tout à fait proportionnelle au danger de monter mon cheval, elle est trop grande par rapport au risque....c'est mon fond d'anxieuse qui refait surface.

je ne saurais dire de façon plus général qu'est-ce qui diiférencie anxiété, angoisse et peur......peut être que la peur est ponctuelle au contraire des deux autres, de toute manière ce sont là des émotions, qui à travers le corps expriment une interprétation du monde extérieur.
La peur c'est une réaction du corps (transpiration, accélération du rythme cardiaque, tremblements, pupilles dilatées sous l'effet de l'adrénaline, hyper réactivité...) face à un stimulus. Les animaux ont les mêmes réactions physiques face à quelque chose considérée comme danger (un prédateur= vrai danger, vétérinaire= faux danger) il y a donc des peurs innées et d'autres apprises.....

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arizona
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Re: La peur

Message par arizona »

Je connais deux sortes de peur.

L’une, je ne sais d’où elle vient. Je ne sais ce qui la provoque, ni pourquoi elle disparaît. Elle n’a, d’apparence, aucune base logique, ou rationnelle. Je me réveille le matin, et elle est là, elle est une boule dans mon ventre. Je la sens, je peux la toucher, et même, elle bouge, comme si simplement être là n’était pas suffisant, comme si en ne bougeant pas, elle avait peur que je l’oublie.
Toute la journée, je suis affaiblie. Elle fait bien son travail, j’ai réellement peur. De tout. Et encore plus des choses les plus banales. Je me dis qu’il va m’arriver un truc. Et si pas à moi, à quelqu’un d’autre. Mais comme je n’aime pas être dominée par ce genre de sentiment, je fais, tout du moins, j’essaye de faire comme si de rien n’était. Quand les gens me demandent si ça ne va pas, je dis que non, que j’ai peur. Souvent, ça les fait rire, mais je m’en fiche. J’insiste, je dis que j’ai vraiment peur, et que ce n’est pas drôle, et pas très malin de se moquer de quelqu’un qui a peur. Que je n’ai pas 4 ans, pour qu’on essaye de me rassurer avec des phrases toutes faites. Comme si d’ailleurs, ça marchait avec les enfants de quatre ans. Moi, je crois que ça leur fout encore plus la trouille. Bref, je deviens agressive, et je dis que si c’est pour me sortir des conneries, je vais finir par croire que t’es vraiment con.

De mes souvenirs, une seule fois il s’est vraiment passé quelque chose. Et non pas à moi, mais à ma mère.
Il est extrêmement rare que cette peur persiste après la nuit. Enfin je veux dire après que j’ai dormi. Bref, c’est une peur d’une journée. Mais pourquoi vient-elle ? Quand ? Je n’en ai aucune idée.

L’autre peur, elle peut arriver n’importe quand, et disparaître tout aussi tôt. Ce qui me fait le plus peur avec elle, c’est que je crains qu’elle ne parte pas. Que je reste ainsi toute ma vie. Comme quand on fait des grimaces, et que les cloches sonnent.
Ca m’est difficile de la décrire vraiment.
C’est : je suis au feu rouge en voiture, une moto se gare à côté de moi, je tourne la tête, et j’imagine, je vois le motard mettre sa main dans sa veste, en sortir un flingue, et me tirer dessus. Pourquoi ne le ferait-il pas ?
C’est : je me réveille, et ce n’est pas moi. Je crois que c’est moi, mais ce n’est pas moi. Comment puis-je savoir que c’est bien moi qui suis dedans moi ? Personne ne peut me le prouver, et encore moins moi-même.
C’est : je regarde quelqu’un dont je suis proche, et je le vois se déformer. Non pas physiquement, mais mentalement. Ce n’est plus lui, lui, n’était que l’apparence de cette chose que je vois maintenant. Je n’avais vu jusque là qu’une apparence, un leurre.
C’est : je marche au bord du précipice, et si je fais un pas, je tombe, si je tombe, je meurs. Qu’est-ce qui peut m’empêcher de faire ce pas ? Et qu’est ce que cela changerait ?
C’est : le monde n’est pas réel. Il n’existe pas. Je n’existe pas non plus. Je suis part du rêve de quelqu’un d’autre. Ou de son expérience. Ou son jouet.

Heureusement pour moi, que ce soit pour l’une ou pour l’autre, elles m’arrivent de moins en moins souvent. Mais la seconde est terrifiante. C’est, à y regarder froidement, quasi de la folie. De la paranoïa. Et ce qui fait terriblement peur, c’est d’imaginer que l’on va rester bloqué dedans.
C’est pour cela que le film shining me fait si peur, et pour cela aussi que je l’ai vu un grand nombre de fois. Combattre le mal par le mal. Ca marche, je crois.
Un jour, adolescente, mon frère m’a pendant presque deux heures joué la comédie du fou. Comment il a tenu aussi longtemps, je ne sais pas. J’ai failli le tuer. Je lui en ai très longtemps voulu, de ne pas avoir vu à quel point j’étais terrifiée. Parce que je savais que ce n’était pas vrai. Mais que je n’arrivais pas à combattre tout ce que cela faisait naître en moi, ni à l'ignorer. Maintenant, je sais mieux faire, je sais quasi faire.
C’est pour cela aussi que je ne fume plus de pétards. Ou que je ne prendrais jamais de certaines substances. Trop peur d’avoir peur.

Le plus marrant, c’est que dans la vie réelle, je n’ai pas peur. C’est extrêmement rare, et je ne fuis pas, je marche dans le tas.
Si nous n'étions pas d'ici, nous serions l'infini.
D'une chanson.

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Animal
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Re: La peur

Message par Animal »

Hello !
Bon, excusez le ton docte, c'est pas le but de me la ramener.
Mais j'ai des pistes que je trouve fiables, cohérentes, solides, concernant la question.

http://www.cles.com/livre/comment-appri ... -crocodile

Où l'on apprend que la peur est une fonction vitale commune à tous les êtres dotés au minimum d'un cerveau archaïque, dit "reptilien", qui régule les fonctions vitales, la survie, et qui ne connaît pas la négation, pour qui tout est réel. Ne pensez pas à un éléphant rose... trop tard. Aussi, que cette peur provoque automatiquement une des 3 réactions sensées éviter le danger : fuite, agressivité et repli sur soi. La fuite, si on sent sa sécurité en danger, l'agressivité pour l'identité (l'image de soi, l'insulte énerve), et le repli sur soi pour la "réalité" (le sens, dont la perte fait déprimer). Tout cela est clairement expliqué et démontré dans le détail dans ce bouquin clair, simple, concis.
On y comprend que, vu que l'être humain interagit avec l'idée qu'il se fait des choses (et d'autrui), ses représentations, perçues comme des réalités par le reptilien, induisent des réponses émotionnelles automatiques.

J'ai déjà dû le citer ici, ce livre est un de ceux qui m'ont le plus éclairé. En tout cas, sur la question de la peur, y'a pas photo.

Quant au conditionnement, à mon avis c'est simple. L'adaptation à nos sociétés, l'éducation, s'apparente pour moi à du dressage (Punition/Récompense). Je ne parle pas du contenu (outils cognitifs et physiques, données consensuelles, valeurs et croyances communes...), mais m'intéresse ici au système mis en place pour le transmettre. Car il s'appuie justement sur la peur (et sur le désir). D'une manière générale, nous passons notre vie à fuir ce qui nous semble désagréable, et à poursuivre ce qui nous semble agréable. Or ce que nous fuyons ou recherchons là, ce sont des représentations mentales, des idées qu'on se fait, en fonction de ce que nous avons appris à craindre et à désirer. Et cet apprentissage se fait par le conditionnement, bien sûr. Ainsi donc, on passe sa vie en relation avec les idées qu'on se fait de la réalité, en fonction des croyances, jugements, principes et valeurs... qui entretiennent nos peurs et nos désirs.
Mais quand bien même elles se veulent un reflet fidèle, ces idées ne sont pas la réalité.
D'ailleurs, plus l'esprit est préoccupé, moins on est conscient de ce qui nous environne.Au passage, on voit aisément là un réel danger.

Nous sommes donc tous plus ou moins aux prises avec des représentations effrayantes, issues de nos expériences désagréables. Toute punition part évidemment du présupposé qu'on peut imprimer un comportement automatique dans l'individu, en l'incitant à en fuir les conséquences néfastes. Et une éducation sans punition, ça reste rare.

Point de vue personnel ; tant que les humains restent dans une relative inconscience, ignorants d'eux-mêmes, ce système est utile... pour retarder le règne total de l'enfer sur Terre. Assurément pas pour l'empêcher de se répandre. Rien d'étonnant donc, dans l'augmentation de la recrudescence :lol: . On se comprend. Mais si. On est surdoué(e)s.

Donc. Le conditionnement entretient des peurs en nous, et ces peurs nous font évoluer en mode "survie". Bref, ce n'est pas à ce stade qu'on peut décemment parler de "vie", c'est-à-dire de croissance, d'évolution, d'épanouissement... La bonne nouvelle, c'est que nos émotions expriment un besoin positif, et qu'une fois qu'on l'a identifié on peut le nourrir. On peut aussi clairement voir à quel point une émotion est irrationnelle, ce qui aide grandement à l'apaiser. Bref, y'a moyen.

Je crois, humble avis personnel qui n'engage que moi, que Krishnamurti n'a pas tout faux, loin s'en faut, et qu'on peut se tire-bouchonner du conditionnement en l'observant, en le voyant clairement. Chacun son sien, bien sûr. Hélas, les facultés intellectuelles ne favorisent pas nécessairement la simple observation. Par contre, il existe des "plans de l'esprit humain", des compte-rendus d'observation plus pertinents que d'autres, je pense. Et ces derniers peuvent aider à avoir une meilleure connaissance de soi, donc une plus claire conscience, et apaiser les troubles d'origine imperceptible au premier abord. Et puis il y a de bons thérapeutes, dans la difficulté.

À part ça, j'aime bien l'outil "respiration consciente" par exemple. Je crois par expérience que tout ce qui ramène l'esprit à "ici et maintenant", à la conscience du corps et de l'environnement, est une bonne chose.
Kan a écrit :Et enfin, il serait intéressant, au final, de réussir à avoir une vision apaisée de notre époque et de bâtir vers un futur souhaité.
Ne faudrait-il pas au préalable voir les choses telles qu'elles sont, à commencer par ce que nous sommes vraiment ? Que peut-on bâtir dans l'ignorance, dans l'inconscience ? Je crois que ce sont les pas que chacun peut faire dans cette direction qui peuvent faire avancer le schmilblick.

Bon. Je veux pas être vizir hein, je livre une vision analytique, et mes sources. Je me permets, parce que c'est très clair pour moi, et que ça va mieux, merci, grâce à un peu tout ça. :hai:
"Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade."
J. Krishnamurti

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Re: La peur

Message par dbc »

Belle question en effet. Je vous rejoins car vous lire m'a donné envie de glisser quelques lignes :
Si je comprends bien, nous pouvons parler de la peur que nous ressentons lorsque quelque chose nous surprend, lorsqu'un danger se dresse brutalement face à nous. Nous serions proche de l'instinct animal qui permet de fuir et d'agir pour nous sauver.
Et puis, il y a la peur, proche de l'angoisse qui tenaille et dont l'origine est complexe à définir. Mais elle est là et difficile à dompter.
Il y a cette peur que l'on ressent face au vide provoqué par une décision à prendre, par des changements radicaux que l'on s'apprête à affronter. L'inconnu devient terrifiant et la société ne nous aide pas à appréhender et à réagir face à ce qui est nouveau car il est plus simple de nous maintenir dans les rangs. "le changement c'est maintenant..." Hum pas sûr!
Enfin, il y a cette peur que l'on nous inculque, la peur de la sanction, de la réprimande, de la conséquence de nos actes qui sont en contradiction avec ce que la société a défini comme acceptable. Il n'y a qu'à penser aux paiements des indulgences qu'était parvenu à obtenir le clergé au Moyen-Age pour se dire que l'Homme est manipulable lorsqu'il a peur!
Et pourtant, nous en demandons encore au travers des films d'horreur qui font salle comble, au travers parfois de cette curiosité morbide qui nous pousse à regarder des vidéos de tragédie... Mais pardon, je digresse et sors du sujet!
Je ne sais pas si j'ai fait une synthèse correcte mais c'est ce que vos écrits m'ont fait penser.

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Re: La peur

Message par Méluzine »

Pardon doublon (je ne sais pas effacer un post)

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Re: La peur

Message par Méluzine »

Kan a écrit : Et du coup, je me demande aussi si une des "maladies" de notre monde ne serait pas de vouloir la refuser. Et si le système tel qu'il a été bâti n'est pas entrain de nous entrainer à notre perte, puisqu'il permet à une quantité trop importante de la population de ne pas connaitre cette peur naturelle et vitale.
Joli ! Bonne idée de sujet ! Je travaille justement là dessus en ce moment. J'aurais aimé partager un court métrage que j'ai vu mais hélas je n'arrive plus à le retrouver. Il m'a permis de commencer à voir la peur de façon positive, comme un stimulant, comme une sorte de signal d'alarme à prendre en compte. Jusqu'à présent je ne voyais que la part négative. La peur qui t'envahie et te tétanise, qui t'empêche de vivre, etc.
Mais finalement elle est un bon indicateur de ton état intérieur face à une situation. Il y en a plusieurs sortes oui DBC tu les résumes bien je trouve. Et je pense qu'il est bon d'apprendre à les connaître.
Mais tout ça signifie que nous devons apprendre à réfléchir et à être autonome... Et ça ne va pas dans le sens du système comme tu dis. Dépendant on est manipulable. Quand on ne sait pas gérer ses peurs on est dépendant... Dépendant de ceux qui réfléchissent et qui rassurent et qui dictent la conduite. La peur va avec le pouvoir.
Au delà de ça la peur est une émotion. Se couper de ses émotions est contre nature donc je pense qu'il est effectivement capital d'apprendre à apprivoiser nos peurs, à vivre avec.
S'inhiber, c'est ça qui est mauvais. Comme tu dis Animal, on fuit ce qui nous perturbe et ce qui fait mal.
Pour ce qui est de l'autonomie j'en ai un bon exemple perso :
Je suis éducatrice dans un lycée privé. J'ai un nouveau supérieur qui est censé nous apprendre l'autonomie... Il ne sait même pas ce que ça veut dire ! Et c'est lui qui représente l'équipe éducative ! ;)
Mais pour accorder de l'autonomie, il faut de la confiance. L'un ne va pas sans l'autre. La confiance c'est bien ce qui manque ! La peur l'emporte. Cercle vicieux....

Sur un plan plus "intime", depuis que je suis sur ce forum j'ai peur d'exposer mes théories/recherches/analyses... En fait j'en parle depuis très longtemps à des gens qui ne comprennent pas forcément ce que je raconte. Ici j'ai presque le sentiment d'être dans la situation inverse. J'ai peur. Mais ma peur me stimule dans ce cas à me dépasser. Elle m'a permis d'aller vers de la satisfaction.

En fait ma démarche est d'apprivoiser les émotions dites négatives. Elles n'existent pas pour rien ! En les refoulant elles nous envahissent et nous contrôlent en quelques sortes. En apprenant à les connaître on est plus à même de vivre avec en parfaite harmonie. C'est un peu comme tout en fait. Je remarque.
Pour apaiser la peur et aller au delà il n'y a rien de mieux que la connaissance !

Bonne nuit. :)

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Animal
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Re: La peur

Message par Animal »

dbc a écrit :L'inconnu devient terrifiant et la société ne nous aide pas à appréhender et à réagir face à ce qui est nouveau car il est plus simple de nous maintenir dans les rangs. "le changement c'est maintenant..." Hum pas sûr!
Peut-être que c'est plus simple parce que la peur de la mort nous incite à rechercher la permanence, la continuité. Combien préfèrent un lendemain assurément désagréable, mais connu, au risque du changement, justement ? Le changement, c'est la mort du connu, et l'entrée dans l'inconnu. Ce qu'on connait nous permet d'anticiper, et d'avoir une impression de contrôle des situations. Je dis "impression", car c'est clairement illusoire, vu que cette attitude est produite par une peur, qui donc mène la danse, ou plutôt engendre la mécanique. Pourtant, je crois la peur de la mort irrationnelle, tant qu'on n'est pas en danger de mort immédiat. Et comme on est certain qu'elle arrivera tôt ou tard, on devrait apprendre à l'accepter comme faisant partie de la vie. Et sans doute aussi, apprendre à vivre avec l'inconnu, plutôt que chercher une illusion "rassurante". Fermer les yeux et penser à autre chose n'empêche pas l'inéluctable, autant s'y préparer et voir ce qu'on peut faire en attendant.
Méluzine a écrit :J'ai un nouveau supérieur qui est censé nous apprendre l'autonomie... Il ne sait même pas ce que ça veut dire ! Et c'est lui qui représente l'équipe éducative !
Mais pour accorder de l'autonomie, il faut de la confiance. L'un ne va pas sans l'autre. La confiance c'est bien ce qui manque ! La peur l'emporte. Cercle vicieux....
L'autonomie... Veut-on vraiment la développer ? Je flaire l'imposture...
Pour qui voterait un peuple autonome ? Qui aurait le pouvoir ? La directive vient pourtant bien d'en haut, j'imagine ?
Ce qui m'inspire :

La guerre, c'est la paix.
La liberté, c'est l'esclavage.
L'ignorance, c'est la force.
La soumission, c'est l'autonomie...

Peut-on avoir confiance en soi, quand on débarque en fin de partie de Monopoly avec 100 balles ?
Et si on a quand même confiance en soi, est-ce qu'on ne risque pas de vouloir jouer à un jeu social plus équitable, plus coopératif, plus respectueux de notre nature grégaire, en un mot, plus juste ? On ne va quand même pas produire des graines de révolutionnaires !
Mais bon, c'est un autre débat, pardonnez la digression.

N'empêche, dans une société qui isole par les possessions, fondée sur la relation de pouvoir, la peur est légitime. Elle est même systémique.
Méluzine a écrit :En fait ma démarche est d'apprivoiser les émotions dites négatives. Elles n'existent pas pour rien ! En les refoulant elles nous envahissent et nous contrôlent en quelques sortes. En apprenant à les connaître on est plus à même de vivre avec en parfaite harmonie. C'est un peu comme tout en fait. Je remarque.
Pour apaiser la peur et aller au delà il n'y a rien de mieux que la connaissance !
Je suis bien d'accord.
"Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade."
J. Krishnamurti

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Méluzine
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Re: La peur

Message par Méluzine »

Animal a écrit :Peut-on avoir confiance en soi, quand on débarque en fin de partie de Monopoly avec 100 balles ?
J'adore l'image !

Je dirais... (Parce que j'ai fait le choix de l'optimisme, j'en avais marre d'être pessimiste)
Ça dépend de la valeur que l'on t'a transmise de ces 100 balles !
Ça dépend de ton objectif dans la partie... Veux-tu être sacré "Loup de Wall Street version immobilier" ou simplement pécho la rue de paradis et ses deux jumelles et installer tes maisons tranquilou sans trop faire de vague (voire un hôtel si tu as du bol) ?
Quand tu es en accord avec ton objectif (qui lui même est évolutif) c'est cela qui te donne de la force.

Je comprends ce que tu dis. Et dans mon cas perso que tu cites, je pense que c'est un problème d'interprétation et de méconnaissance. Pour moi développer l'autonomie c'est inciter à penser par soi même et trouver des solutions par soi même etc, pour mon responsable c'est intégrer les règles et se soumettre (limite corps et âme, mais ça ce sont ses habitudes de militaire je dirais). Il fait un très mauvais raccourci et il n'est pas le seul. En même temps il n'en a pas conscience !
Avant de chercher à développer des notions il serait bon de correctement les définir. Sinon on n'est pas arrivé !!!
D'ailleurs la preuve : on n'est pas arrivés. Puis t'façon on n'a pas le temps pour un brainstorming parce que le temps c'est de l'argent. Et puis la hiérarchie ça sert à ça.
Donc oui, poudre aux yeux. Et pourtant comme je suis pour l'autonomie, la vraie, je continue à faire mon boulot à ma sauce. Parce qu'il est hors de question que je renie mes valeurs.
Et je ne suis pas la seule non plus.
Maintenant je parle vraiment de mon travail. Je ne suis pas la référence en matière d'école et surtout je ne sais pas à quel point l'école publique diffère de mon école privée (qui ne reflète pas toutes les versions des écoles privées etc)

Mais je suis d'accord avec toi justement c'est ce que j'essayais de formuler : Autonomie ; oui MAIS. nous sommes bien d'accord que dans n'importe quel système hiérarchique il n'y a pas vraiment d'autonomie. J'en sais quelque chose. Ma soumission cependant est un choix. Un peu par dépit mais c'en est un quelque part. En attendant de trouver mieux...
Ma soumission est donc mille fois mieux vécue. Car c'est moi qui la "contrôle". Moi avec mes limites. Donc en partie si tu veux. Mais j'ai conscience des choses. De mes limites, de mes peurs, du fait qu'à 33 ans je ne peux que continuer à m'élever tant que je le voudrais.
Donc au final, la vraie liberté ça ne serait pas tout simplement l'acceptation ? (je dis bien l'acceptation et pas la résignation). Faire des choix en accord avec ce que tu es ? Qu'est-ce que tu en penses ?
Pardon si je m'éloigne du sujet... J'avais envie de me laisser aller à suivre ton raisonnement. (comme je peux)

► Afficher le texte
Pour en revenir quand même à la peur, "craindre la punition divine" en permanence m'a toujours mis la puce à l'oreille de toute manière. Je n'ai jamais pu adhérer à la religion. Surtout quand j'observe que beaucoup craignent au premier degré.

C'est drôle, le changement c'est la mort du connu l'entrée dans l'inconnu. La mort c'est justement l'inconnu.
Je pense que c'est pour cela que certain se sentent incapables d'affronter l'inconnu. Car il se résume à la mort pour beaucoup inconsciemment.
Je comprends en fait. Ce n'est pas mon choix à moi mais je comprends que l'on puisse vouloir se contenter de cela.
On en revient à la peur : Bon Dieu qu'est-ce que j'ai eu les pétoches grave depuis que j'ai choisi de quitter l'autoroute pour mes chemins de traverse !
Ça me rappelle une citation de Voltaire : Je me suis dit cent fois que je serais heureux si j’étais aussi sot que ma voisine, et cependant je ne voudrais pas d’un tel bonheur.

Accepter ma condition d'être humain (---> package avec peurs, limites, dépendances, besoins etc, mais aussi intellect !!) me parait être décidément une route fort sympathique.

dbc
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Re: La peur

Message par dbc »

Peut-être que c'est plus simple parce que la peur de la mort nous incite à rechercher la permanence, la continuité. Combien préfèrent un lendemain assurément désagréable, mais connu, au risque du changement, justement ? Le changement, c'est la mort du connu, et l'entrée dans l'inconnu. Ce qu'on connait nous permet d'anticiper, et d'avoir une impression de contrôle des situations. Je dis "impression", car c'est clairement illusoire, vu que cette attitude est produite par une peur, qui donc mène la danse, ou plutôt engendre la mécanique. Pourtant, je crois la peur de la mort irrationnelle, tant qu'on n'est pas en danger de mort immédiat. Et comme on est certain qu'elle arrivera tôt ou tard, on devrait apprendre à l'accepter comme faisant partie de la vie. Et sans doute aussi, apprendre à vivre avec l'inconnu, plutôt que chercher une illusion "rassurante". Fermer les yeux et penser à autre chose n'empêche pas l'inéluctable, autant s'y préparer et voir ce qu'on peut faire en attendant.


Je ne pensais pas forcément à la mort mais en effet à tout changement par rapport à ce que l'on connait et là je te rejoins. On est prêt à accepter l'inacceptable plutôt que de plonger dans ce qui s'apparente à un précipice parce qu'il n'y a pas de lumière au fond et que tout nous parait noir. On ne sait pas ce qui nous attend alors on préfère stagner. Cela nous rassure. un sentiment animal? Une forme d'instinct? Dans ce sens cela rejoint la crainte de la mort, car c'est aussi inconnu pour ceux qui croient en une vie après et pour ceux qui pensent qu'il n'y a rien"après".
Malgré tout, bien des Hommes sont parvenus à surmonter la peur de l'inconnu et de cette mort probable, sans quoi nous n'aurions jamais pu voler, plonger ni même alunir :) ;)

aur-et-ly
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Re: La peur

Message par aur-et-ly »

Bonjour, pour moi la peur c'est surtout le mécanisme qui consiste à préserver notre intégrité psychique (peur de l'abandon par exemple) ou physique (réel danger immédiat, ou anticipation d'un danger potentiel : la peur de l'araignée). Il m'est arrivé une fois de me concentrer sur une peur psychique et la décortiquer ou plutôt de l'éplucher comme un oignon. La fonction même de la peur étant de nous écarter du danger (en l'affrontant ou en le fuyant) ce fut assez terrorisant au départ. Puis j'ai pensé que la fuite ou le combat était le revers de la même médaille, que dans cet état d'esprit je me mettais en opposition, du moins que j'exerçais d'une certaine manière une pression sur cette peur qui au final l'amplifiais. Je me suis dit qu'il y avait un milieu et que celui ci était de l'accepter et plutôt de la considérer comme une amie que comme ennemie (en effet, si elle est ma projection, elle viens donc de moi, je n'ai donc pas à avoir peur de ce qui viens de moi...). Ca peut paraître étrange, mais j'ai commencé à engager un "dialogue" intérieur avec elle, en la remerciant intérieurement du rôle d'épouvantail qu'elle avait dans le but de protéger mon intégrer psychique (c'était la peur de l'abandon). Et allant jusqu'au paroxysme des images renvoyées toujours liées à des émotions mêlées puis révélées une par une, celles ci reliées à des sensations physiques décortiquées les unes après les unes on se rend compte de plusieurs choses ; la première c'est que cela fonctionne comme une suite de points. Chaque point séparé pris les uns après les autres ne font pas peur. Au niveau du détail. Ensuite chaque groupe de sensations physiques entremêlées crée une émotion, chaque groupe d'émotions crées une image, chaque groupe d'image crée une sorte d'histoires. Sachant que le theme est la peur, cette histoire, si on va au bout, (avec des questions et si....) par exemple : si je suis abandonnée, je suis seule, et si je suis seule qui va me protéger ? si personne me protège ? ainsi de suite et on arrive assez vite : à la conclusion : si je suis abandonnée = je meurs. En repartant à tout décomposer à nouveau, sensations.... reste le "je meurs" sans la peur. Bizarrement, sans le "peur" de si "je meurs", il n'y'a ni corps, ni esprit, ni relations, ni famille, il ne reste rien sauf : un sentiment parfait et entier de plénitude car il n'y aucune comparaison à rien (puisqu'il n y a rien d'autres), aucun manque, une sensation d'être à la fois tout et rien. Je vais même dire plus, il ne reste que l'amour quand plus aucune comparaison n'existe. C'est plus que synthétiser, mais je trouve que lâcher une peur, telle quelle soit, reviens assez à cesser de nourrir l'égo dont nous sommes tous pourvu et dont nous avons pour vivre. Le nourrir en réponse à ses incessantes demandes à tous les niveaux : exemple : j'ai soif, (besoin), je veux un soda (désir), dans un bar, avec des amis, qui soit sympas, que je me sente à l'aise ETC... plus tu supprime (mentalement) les désirs de façon hiérarchique (tu commence à créer des anxiété, qui se transforme en angoisse) plus tu te rapproche du noyau (le besoin : j'ai soif), celles ci se transforme en peur (intégrité physique). Si je ne bois pas je meurs : j'ai peur (donc de mourir). Inconsciemment, plus tu nourris cet égo plus tu renforce la hiérarchie du mécanisme (anxiété sous tend angoisse sous tend peur : peur primaire : peur de mourir). Ex : les publicitaires : tout le monde achete cette voiture car elle rend heureux (tout le monde : si je ne fais pas comme tout le monde : je suis exclue : si exclue : seul : si seule : abandonnée : si abandonné : je meurs = je veux cette voiture) Pourquoi : Oh elle est sympa, je l'ai vu à la télé, je l'ai vu plusieurs fois en ville, ou machin à acheté la même... Je suppose que plus nous avons des "besoins" secondaires à pourvoir, moins nous sommes intéressé à nous questionner sur les questions des besoins primaires et donc de la question de la peur de la mort et donc du sens de la vie et de sa valeur. Cela n'est pas l'intérêt je pense de la société de consommation, de la politique, de l'économie... chacun son rôle. L a suite serait pour moi : de la peur à l"égo

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