arthur0391 a écrit :
Mais quelqu'un à écrit (Melle Rose tu vas reconnaître ton verbe) : Un surdoué est "une personne possédant un fonctionnement cérébral différent de la normale, en sur-régime, avec un potentiel énorme pour faire mille fois plus de liens que les autres dans sa tête, retenir plus de choses, ressentir mille fois plus fort, aller plus vite... mais aussi faire deux fois plus de bouse certaines fois, et bugger par overdose.
Les tests montrent un QI supérieur à 130... les bilans révèlent différentes caractéristiques, c'est bien tout ça........mais j'attends avec impatience que les neuro-sciences résolvent cette chose en nous disant exactement comment ça fonctionne dedans exactement."
Oui effectivement j'ai écrit ça, je parle de fonctionnement cérébral là et pas de fonctionnement de la personne tout court. Là est le hic, y'a souvent confusion. Le fonctionnement cérébral ne peut pas être objectivé là comme ça, juste en piaillant avec la personne.
On va pouvoir retrouver des conséquences logiques de ce fonctionnement cérébral dans la constitution de la personne, mais tout ce qu'on lit dans les listes de caractéristiques ne s'explique pas par un fonctionnement cérébral différent.
On ne pourra pas non plus éluder le vécu dans l'expression ou la non expression de ce fonctionnement cérébral (éléments de vie qui vont par exemple inhiber certaines de ces conséquences, pathologies développementales, etc).
Débrouiller ce qui relève de conséquences d'une certaine constitution neurologique et ce qui relève de la construction de la personnalité est complexe, et les "listes de caractéristiques" entretiennent une certaine confusion là-dessus.
Il existe des études portant sur la corrélation entre les observations anatomiques et/ou de l'activité électrique et le QI (voir site associé au forum pour exemple:
http://www.adulte-surdoue.org/2012/arti ... -imagerie/), et effectivement on ne sait pas tout et ça mérite d'être creusé, travaillé.
Il faut bien comprendre qu'à la base on est parti du QI et pas l'inverse.
A la base on a élaboré des tests de QI pour mieux dépister le retard mental, et puis du coup y'avait des gens à l'autre bout de la courbe auxquels il a bien fallu trouver un nom, on les a appelés surdoués.
On a cherché à comprendre d'où pouvait venir ce gros QI bien plus tard. Y'en a qui ont dit que c'était du surinvestissement intellectuel (théorie psychanalytique) lié à une incapacité relationnelle maternelle par exemple, y'en a qui ont creusé du côté neuro et ont trouvé des choses.
En parallèle, y'en a qui ont cherché si par hasard on ne retrouvait pas des choses dans la personnalité qui pourraient mettre la puce à l'oreille desfois que. De là sont nées les listes de caractéristiques.
En bref pour l'heure on cherche, sans avoir forcément tout saisi, de ces personnes qui se trouvent à l'autre extrémité de la courbe et qu'on dit donc "surdouées", par opposition aux premiers, tout à gauche, qu'on dit atteints de "retard intellectuel" (on cherche aussi pour ceux-là d'ailleurs mais c'est une autre histoire).
arthur0391 a écrit :
Les tests montrent un QI supérieur à 130. OK, mais sont surdoués tous ceux qui dépassent 130 ou tout surdoués à un QI qui dépasse 130 ? Ni l'une ni l'autre des affirmations n'est vrai si j'en crois ce forum. Et pour continuer sur les syllogismes, dépister le surdoué avec le WAIS en partant de l'hypothèse que beaucoup d'entre eux présentent un QI supérieur à 130, cela ne sérait pas comme dire :
98 % des chauves ont du bide (les pauvres)
Si je croise une personne enveloppée avec un bonnet il peut se considérer comme chauve
Le vrai test ne consiste-il pas à lui enlever son bonnet ?
Nan, pour des questions de définition, toutes les personnes qui dépassent le seuil de 130/132 aux échelles de Weschler et je-sais-plus-combien aux échelles de Cattell sont dites surdouées. Mais ça ne veut pas dire qu'elles présentent toutes le profil dressé par les psychologues qui ont établi les listes de caractéristiques. Justement parce que :
- ces listes ne font pas la part des choses entre éléments issus des neurones, et éléments issus de la life
- ces listes ont été dressées par des gens qui ont vu des gens qui ont consulté (biais de recrutement).
Pour les seuils inférieurs à 130 la question est tout autre. Au fil du temps on s'est aperçu qu'on pouvait être surdoué mais présenter des pathologies ou qu'il pouvait exister des éléments de vécu inhibant ou entravant le fonctionnement structurel. Et qu'en traitant, le seuil redevenait "normal pour un surdoué", c'est à dire qu'après une rééducation, un traitement, l'hétérogénéité induite par la pathologie ou l'entrave disparaissait.
Ainsi, on peut être diagnostiqué surdoué avec un seuil inférieur à 130 si on a quelque chose qui explique la sous-performance dans certains domaines.
En théorie, si on voulait être jusqu'au-boutiste il faudrait : faire un premier test > faire les bilans complémentaires en fonction des domaines chutés > faire les rééducation nécessaires > refaire un test de QI pour confirmer le diag.
Chez l'enfant, c'est ce qu'on fait, parce que chez l'enfant c'est plus simple, les pathologies/entraves sont pures, pas forcément ancrées. Chez l'adultes c'est plus complexes, il y a des adaptations qui se sont faites spontanément, les rééducations ne donnent pas toujours les résultats escomptés.
J'ai eu au cabinet par exemple un enfant pour lequel j'ai posé d'emblée cette hypothèse, cet enfant étant en échec j'ai conseillé un bilan neuropsy pour avoir aussi un bilan de l'attention et des fonctions exécutives > la psy a conclu à un fonctionnement hétérogène avec des indices chutés sur l'IMT et l'ICT (indice verbal très élevé, un peu moins bon sur l'IRP) et l'existence d'un trouble attentionnel avéré, elle n'a pas conclu pour le haut potentiel, mais a envoyé chez un neuropédiatre > après mise en place du traitement (méthylphénidate) et adaptation du traitement pendant un an le gamin a repassé un test de QI > tous les scores sont aujourd'hui homogènes, d'ailleurs le gosse n'est plus en échec et ne vient me voir que pour me dire bonjour de temps à autres. La psy a posé le diagnostic de HQI du coup.
arthur0391 a écrit :
Concernant le WAIS (et je ne parle pas d'ouvrir la tête des gens, beurk), est-on sur que l'on tend à montrer un fonctionnement différent ? Ou simplement plus efficace ?
- "J'arrive à mettre 3 cubes bout à bout."
- "Moi j'arrive à en mettre 4 ! Je fonctionne différemment, c'est tout."
Mouais..
Les chiffres te donnent une sorte d'indice d'efficacité (et donc objectivent "l'intelligence supérieure" ou pas, ce que l'on nomme plutôt le facteur G, l'intelligence ayant désormais des tas de définitions différentes), le regard clinique du psy les différences de fonctionnement (il y a plusieurs manières de répondre et de procéder face aux épreuves du test). Un bilan c'est un tout.
Là où les chiffres te donnent des indices sur le fonctionnement cognitif (= traduction du fonctionnement cérébral + de ce que tu en fais) c'est si il y a une hétérogénéité > ça va te donner par exemple une idée sur de potentiels troubles associés.
arthur0391 a écrit :Et j'en reviens du coup à ma question : Peut-on être tout ce qui fait un surdoué (selon la définition que tu en fais) avoir un QI de 100, et par conséquent se considérer comme surdoué.
Dans
tout ce qui fait un surdoué il y a le chiffre, l'efficience intellectuelle, qui est une traduction de ce qui se passe sur le plan de la structure cérébrale. On ne peux pas l'occulter.
On peut avoir un QI inférieur au seuil et être surdoué, si on a une pathologie associée ou si des entraves à l'expression du potentiel sont identifiées. Cela dit la plupart des psys préfèrent différer leur diagnostic et vérifier leurs hypothèses d'abord, pour éventuellement retester plus tard et confirmer ou pas ; ce qui paraît sage.
Parce que sans pathologie ou entrave, un QI de 100 (ou n'importe quel seuil théorique au-dessous de 130) n'est pas considéré et ne peut être considéré comme surdoué (cf définition).
arthur0391 a écrit :
Mon point (car je pense que les procès en "consommation et revente de niaiserie, charabia et verbiage" vont commencer à pleuvoir) :
Pourquoi ne pas simplement dire que à tout ce qui ont - de 132 : "Désolé mon gars tu es très malin mais pas surdoué." ? Pourquoi? parce que le mec à obtenu un score de 125 et que son animal préféré c'est le sanglier et que c'est typique du surdoué ? Et celui qui a 102 et qui a des poster de sanglier dans sa chambre ?
Parce qu'il faut tenir compte de l'efficience intellectuelle mais aussi de la manière dont ça s'exprime et du vécu du sujet, avec ses éventuelles pathologies entre autres. Parce qu'on ne peut pas résumer la douance à des éléments de personnalité en jetant la définition de base et toute l'histoire de l'exploration de l'intelligence à la poubelle ^^
Sinon, demain je décrète que finalement je décide d'appeler une pomme une poire parce qu'après tout y'a bien des pommes qui sont pas tout à fait rondes et des poires qui le sont un peu plus que les autres.
arthur0391 a écrit :que cette question mérite d'être posée et discutée, j'en suis certain.
Spour ça que je te réponds ^^