Bonsoir à tous,
A mon tour de faire un retour sur ma perception du test :
La décision
Il y a bien sûr la curiosité, présente depuis toujours, de savoir si oui ou non, mon ressenti d'une intelligence différente était réelle. Pourtant, ce n'est qu'à 36 ans que j'ai sauté le pas

Trois choses ont provoqué le déclic je crois :
1) la crise de vie que je traverse suite à mon départ de la région parisienne pour m'installer à la campagne,
2) la prise en charge d'enfants précoces dans mon métier qui est venu réveiller en moi des problématiques perso liées à la douance
3) le désir de maintenant prendre aussi en charge des adultes surdoués. Et pour ça, j'avais besoin de me sentir "légitime", donc de vérifier via un test si mon ressenti était fondé.
Je rajoute une quatrième raison tout à fait pratique : je souhaitais acquérir la Wais 4 et je savais bien qu'à partir du moment où je m'y formerai, je ne pourrais plus la passer à mon tour

Donc il fallait la passer avant de l'acheter (et c'est la meilleure des formations soit dit en passant

)
Le choix du psy
Moment compliqué en ce qui me concerne car dans mon coin, il n'y avait pas grand monde qui possédait la version 4 de la Wais. Par ailleurs, je soupçonnais un trouble attentionnel chez moi et j'angoissais à l'idée de tomber sur quelqu'un qui n'y connaissait rien et qui me sortirait une moyenne toute pourrie et pas du tout représentative de mon fonctionnement. Je me suis donc dirigée vers un psy dont je savais qu'il était spécialisé en troubles attentionnels (un peu trop du coup vu qu'il en diagnostique chez tout le monde...

). Mais là, nouveau dilemme : le psy en question travaillant à 40km de chez moi, j'ai eu peur qu'il me voit comme une concurrente (ce qui est le cas, nous sommes à la fois collègues par le métier et concurrents du fait que nous nous adressons aux mêmes patients...) et donc qu'il refuse de me tester ou qu'il me juge plus mal qu'une personne lambda, bref que son jugement soit biaisé.
Du coup, je ne suis pas trop fière de moi mais j'ai menti sur ma biographie....

Je ne lui ai pas dit que j'étais psychologue, j'ai raconté que les études que j'avais reprise étaient dans un autre domaine des sciences humaines puis je me suis lamentablement emmêlée les pinceaux si bien qu'à la fin de la première séance, il a du se dire "elle est trop bizarre cette meuf, c'est qui cette mytho..."
Je m'étais dit que le jour de la restitution, je lui dirais la vérité parce que je l'avais trouvé plutôt gentil à la 1ère séance et j'ai eu envie d'être honnête. Mais finalement, je suis restée assez sur ma faim après la passation et surtout la restitution donc je n'ai plus éprouvé cette envie. Le jour où je vais - fatalement - le recroiser, dans un colloque ou autre, il va vraiment se dire "non mais c'était qui cette mytho..."
Le test
Plus que de rater, ma crainte était de me sentir en imposture étant donnée que j'étais formée au Wisc 4 (le test de QI enfant) et que cela me donnait forcément une primeure sur quelqu'un qui ne connaît pas du tout les tests de QI. Je ne savais pas comment contrebalancer cet effet pour ne pas (trop) biaiser le résultat. Mon cerveau a résolu en partie ce problème d'une façon qui m'a scotchée : à chaque fois que je suis tombée sur une question qui ressemblaient trop à une question de la Wisc, mon cerveau se mettait en off, j'étais incapable de trouver une réponse. J'ai trouvé ça incroyable
Finalement, l'ensemble de la passation m'a laissé une sensation assez désagréable. D'un côté, j'ai trouvé plusieurs épreuves vraiment trop faciles, sans aspérités (les verbales notamment ainsi que celles sur la vitesse de traitement) et je continue à avoir du mal à croire que ça puisse être raté ou même moyennement réussi par quelqu'un... De l'autre, je suis frustrée car à l'une des épreuves les plus intéressantes (compléter les suites logiques), je sentais l'impatience du psy au-dessus de ma tête, son regard, le silence lourd et je me suis sentie obligée de me dépêcher dans mes réponses. (Je lui ai même fait la réflexion qu'il avait l'air de s'ennuyer et il m'a dit "non, non", d'un ton hyper las...). Moi j'ai besoin de temps pour ce genre d'exercices et là, je ne me suis pas sentie autorisée à le prendre ce qui a fait que j'ai choisi plusieurs réponses à l'arrache, sans avoir mené ma réflexion jusqu'au bout (et ça s'est ressenti dans les résultats). Donc un conseil : ne faites pas comme moi et si vous avez besoin de temps, imposez-vous, que ça plaise au psy ou non.
Un élément qui m'a beaucoup étonnée dans mon attitude pendant la passation : je ne regardais jamais le psy. Sans le vouloir, mon regard était toujours posé à côté, par-terre, derrière, ailleurs quoi. Comme si je ne pouvais réfléchir que en regardant dans le vide. J'ai d'ailleurs été obligée de lui demander à un moment de retirer de ma vue une planche avec des mots écrits parce que ça m'empêchait de réfléchir.
Enfin, j'ai été déçue qu'il ne me fasse passer que les 10 épreuves principales et pas les supplémentaires. Même lorsqu'il n'y a pas d'épreuves ratées ou de suspicion de troubles spécifiques, je trouve ça toujours bien de faire passer l'ensemble des épreuves, ça apporte beaucoup d'éléments cliniques intéressants.
La restitution
J'étais contente et soulagée du résultat mais j'ai trouvé l'analyse de mon fonctionnement assez plaquée. J'avais l'impression qu'il faisait des phrases toutes faites et que mes vrais spécificités ne m'étaient pas expliquées. J'avais ainsi des résultats très étrange en mémoire de travail mais hormis que cela "est sans doute dû à un trouble attentionnel", il ne m'en a rien dit de plus. Par ailleurs, il s'est à moitié moqué de moi lorsque je lui ai dit que j'avais préféré plancher sur le matériel visuel. Il m'a dit "votre ressenti n'est pas bon, vous avez justement eu du mal avec les épreuves visuelles !" Ben oui, j'ai jamais dit le contraire mais je soulignais juste que je préférais le challenge à la facilité...
Enfin, j'avoue que j'aurais aimé quelques remarques cliniques et pas seulement psychométrique dans le compte-rendu.
Mais bon, je sais que je suis trop exigeante... Il a été gentil quand même et il m'a donné de la doc et des pistes pour traiter les difficultés spécifiques qui s'étaient présentées (troubles neurovisuels, troubles attentionnels).
Voilà pour mon test !
Bonne journée à vous tous,
Marie