Et bien personnellement, je ne dirais pas que je me sens dans la normalité et les autres comme fou puisque j'ai toujours voulu être normal sans y arriver...(et normal voulait dire pour moi : être comme les autres...La folie, elle, me paraissant être le seul espace de liberté convenable et digne de ma petite personne...)
Je rejoins Arizona sur le fait que tout le monde possède sa propre normalité, c'est plus juste...d'abord justement parce qu'on a jamais accepté/supporté d'être jugé suivant des normes (hormis la norme HP peut-être...

), ensuite parce que c'est une manière plus sereine d'aborder l'autre en acceptant en premier lieu qu'il possède son univers, ses normes (même si les désillusions tombent trop souvent et trop rapidement quand même...Je ne sais pas trop si cela à un rapport, mais j'avais un mantra quand j'étais ado, j'arrêtais pas de me répéter :
je suis différent d'eux et je le sais, nous sommes tous différents mais eux ne le savent pas....cela m'a sauvé à pas mal de moment à l'époque...je n'avais pas repensé à ce mantra depuis une bonne quinzaine d'années !!...

)
Par rapport à la gestion du coup de folie.
L'exemple donné par Hyvain est très clairement mon pain quotidien !
Dans le cadre du boulot : explications à répétition, insistances sur des points compris depuis longtemps, le sentiment finalement que l'autre ne nous fait pas confiance, et en plus qu'il se répète donc perds du temps. Insupportable !!!
Certaines fois, cela me fait bouillonner parce que j'ai limite l'impression d'être dans une caméra caché où l'on cherche à me faire tourner en bourrique. J'ai alors le sentiment que je vais tout balancer violemment par la fenêtre : si c'est dans une réunion, je pars en syncope direct ! Si c'est au téléphone, j'allume une clope et dessine, jette un oeil sur le site Bonjour Madame et laisse déblatérer l'autre...
Mais d'une façon générale, j'ai plutôt tendance dans ces moments là à faire des blagues pourries. Mes clients connaissent mon boulot donc même si ils sont le sentiment que je n'ai pas compris leurs explications, ils savent que le résultat final sera là (d'où le fait que je me permet les blagues pourries) donc ils continuent leurs explications pendant que je cherche la blague suivante...ça fait un peu dialogue de sourd mais au final on se quitte en riant et c'est le principal en affaire je trouve.
Un autre cas est celui où je ne suis pas d'humeur à plaisanter. Et pas non plus dans l'envie de tout balancer par la fenêtre. J'ai envie d'être efficace et rapide, précis, parce que mon job est toujours dans le speed et que chaque minute compte. Donc quand mon interlocuteur tente de me réexpliquer un truc que j'avais compris avant même qu'il n'en parle la première fois, je coupe la parole et je dis juste : "c'est bon, j'ai compris." Fermement mais poliment. Mais fermement. S'il insiste, j'insiste aussi et demande à passer au point suivant. Très fermement. Mais poliment.
En résumé, mes trois options au coup de folie face aux redondances d'explications depuis longtemps comprises sont :
- syncope (pas le plus approprié)
- clope et surf internet (mais ça c'est parce que je bosse en très grande partie chez moi)
- fermeté : ce qui revient à s'affirmer (et finalement, c'est le mieux et le plus efficace...)
Sinon j'aime bien l'histoire du resto d'Arizona. Surtout les clients qui ont pris leur repas à l'envers... ça, c'est des bons ! J'ai bossé 8 ans dans les bars et la restauration, on y croise des gens absolument fascinants et...fous !
Mais je crois que ma vision de la folie est..romantique.. et pas clinique.
Tout commence aujourd'hui, tout continue demain...