Bon allez... je me lance... J'ai lu, relu la quasi totalité des messages (pas tout mais presque tout quand même) avant d'aller passer le bilan WAIS IV. Et HoliWais on ice IV est arrivé... (pardon pour ce manque de subtilité).
Entre le moment où j'ai osé en parlé au psy et le moment où j'ai essayé d'éviter d'en parler et le moment où il m'a invitée à y repenser et le moment où je n'arrêtais pas d'y penser et le moment où j'ai arrêté d'y penser avant d'y repenser.......... presque une année a passé. Le mois de Janvier touchait à sa toute fin. La date a été fixée. Les dates ont été fixées et là j'ai commencé à avoir peur tout en étant contente d'avoir enfin osé franchir le pas. J'ai passé un bilan de personnalité en plus. Donc, 3 séances pour tout ça + 1 pour la restitution orale donc 4 en tout !
Jour J : Je n' avais pas trop dormi, j'avais peur, j'étais tendue mais j'étais toute raplapla en même temps (nervosité particulière qui déconnecte un peu). Je me suis assise. Il m'a expliquée les choses. On a commencé par les cubes. J'ai vu que pour certains, les cubes étaient très amusant... J'ai eu beaucoup de mal surtout les 2 derniers. Il m'a aidée. J'ai voulu abandonner. Je me comportais un peu comme un(e) enfant... un peu... comme moi en fait (quand je sens que ça va être coton, je ne veux pas). Avec son aide j'ai fini par y arriver.
Il y a eu les mots et ce qui va avec, tout le verbal, je savais que ça se passait pas trop mal mais j'avais l'impression, comme à chaque fois que j'essaye d'expliquer quelque chose, que ça n'allait pas. Mais il s'avère que ça s'est très bien passé.
Il y a eu le reste. Impossible d'émettre quoique ce soit lorsqu'il a fallu calculer. Je bloque sur les chiffres depuis le cp, je suis incapable de poser une division simple... je compte avec mes doigts (au début je cachais mes mains sous la table puis je lui ai dit afin qu'il prenne cette information en compte). J'ai été un peu déstabilisée par le fait que ça se passe à l'oral. Je n'aurais pas fait mieux à l'écrit donc tant pis
Il y a eu les choses où je n'arrivais plus à voir les formes, les puzzles etc. C'était vexant, un peu, dans le sens où quand même, se retrouver en face de certaines de ses incapacités n'est jamais valorisant mais c'est comme ça. C'était comme ça. Les matrices, j'ai bien aimé mais j'en ai eu marre très vite. ça je l'ai plutôt bien réussi.
Entre tout ça, les blagues parfois, pour justifier l'état ou rebondir.
Disons que , globalement, je sais que je n'aurais pas pu être autrement ce jour là. Fatigue ou pas. Je me suis comportée comme je le fais d'habitude , avec mes embarras, mes mimiques, mon impatience (je demandais toujours combien de temps ça allait prendre). Il a pu observer un comportement récurrent en situation (situation où je suis vue en train de faire de quelque chose = angoisse, comportement décalé, second degré, autodérision critique partout pour tenter de fuir etc etc). En sortant je me suis rassurée en pensant à l'importance de l'observation et je n'ai pas regretté. Je ne dis pas que j'étais paisible. Un peu ailleurs. Coupée de mes émotions comme souvent. Les émotions sont arrivées plus tard, autrement (au moment de dormir par exemple). Me dire
'j'aurais pu dire ceci, faire comme ça, faire mieux' m'est passé par la tête mais cela n'a duré qu'un bref instant. Le plus important était qu'il ait pu me voir telle que je suis.
J'ai du attendre la fin des autres tests pour avoir les résultats. Ce fut une attente longue ponctuée par d'incessantes questions à caractère obsessionnel, mais aussi ponctuée par des lectures sur le fonctionnement cognitif du cerveau et la vie d'Hermann Rorschach. J'essayais de penser à autre chose. Quand j'allais bosser je n'y pensais plus. Quand je revenais du boulot, j'y pensais à nouveau. J'ai l'impression d'avoir 'beaucoup rêvé'. Disons que je n'ai pas rêvé plus que d'habitude mais je me suis réveillée pendant les nuits et j'ai le souvenir d'avoir rêvé que des planches de Rorschach tournaient autour de ma tête tel un mobile qui ne cesse de tourner sur lui-même. Des rêves avec des grilles de tests aussi... L'inconscient gérait tout ça comme il pouvait.
J'ai eu les résultats à la 4 ème séance. Pfiou. Qi total incalculable. Déjà, ça commence bien

Il m'explique les choses encore. C'est la restitution orale. Je suis, dit-il, dans
la zone du haut potentiel intellectuel malgré plusieurs subtests incalculables. Je serais donc dyspraxique visuo-spatiale. Ceci explique cela. Et je trouve cela intéressant et éclairant. Je comprends mieux certaines maladresses sans être pour autant une personne très maladroite. Je comprends juste mieux pourquoi je suis toujours incapable de poser une division, pourquoi je penche tout le corps quand je penche un objet et tout un tas d'autres choses dont l'impression d'être souvent à côté de mes pompes, choses qui sont devenues une manière d'être au monde. Un peu bancale, certes

. Je me demande quand même si il serait utile d'aller enquêter plus loin au sujet de cette dyspraxie. J'ai lu ici, entendu là et le psy me l'a également dit, qu'il ne servait à rien de 'rééduquer' une fois adulte. Je pense, en effet, que les compensations finissent par devenir un fonctionnement 'autonome', un équilibre à soi... Cela dit, pour ce qui est de se sentir souvent déstabilisée physiquement dans l'espace , je vais voir ce que je peux faire parce que c'est pas évident à vivre. Je ne sais pas si c'est complètement lié à la dyspraxie. A vrai dire, j'ai compris ce qu'était la dyspraxie mais pas toutes les subtilités. Il a aussi parlé d'inhibition et d'anxiété forte, de pessimisme aussi (aie aie aie) en précisant que ce genre de pensée n'aidait pas à avoir confiance et tendait à me faire mettre de côté cette bonne vieille motivation dans la vie. J'étais au courant

. L'idée maintenant c'est d'aller bosser de ce côté...
Outre la dyspraxie éclairante j'ai eu un doute sur le
'diagnostic'. C'est bête mais on se dit, comme ça a été dit ailleurs aussi, qu'un chiffre calculable, ce serait plus simple et que bon, tous ces substests pas calculables, on en fait quoi ? tout ça, comment fait-il pour savoir si vraiment je fonctionne comme une
'pile abrasive à combustion bicéphale'.. bref... je me pose encore des questions. C'est normal ... les questions...la digestion, tout ça tout ça... blurp

Mais je sais que le but d'un bilan est d'aider à orienter le travail sur soi, avec le psy aussi et donc à prendre avec toutes les questions que cette tentative de réponse pose...
C'est là qu'arrivent le bien aimé mais ô combien porteur d'impatience(s) :
"to be continued" et aussi quand même (comme souvent lu ici), le bien aimé tout court : soulagement
