Super question (ie ça résonne en moi :p) !
Pour la faire courte (gageüre), j'ai abandonné mon corps très tôt : construit en carapace et donné à gérer à d'autres qui avaient l'air de mieux savoir que moi comment il aurait dû bouger, s'habiller, etc.
Mais en même temps et malgré ça, je n'en ai jamais perdu conscience. Ca a toujours été très vif en moi, la perception organique - je savais, en relaxation
sentir mon corps, pas me le représenter. Et j'ai toujours su, je sais pas comment dire, sentir l'espace autour de moi, jusqu'à très loin, sentir les murs, les objets, le monde autour - difficile à exprimer. J'ai eu la chance de faire du yoga jeune, ça a sûrement aidé - parce que le sport et moi, on est fâchés par traumatisme social (scolaire) interposé.
Je n'ai fait du yoga que jusqu'à 17 ans - un hatha yoga atypique. Après, tout dans la tête. Plus tard, j'ai eu la chance à ce moment de croiser une
thérapie corporelle. Ca m'a fait un bien fou. Je me suis rendu compte que ce corps que je croyais connaître, je le percevais bien en statique, mais de façon totalement morcelée (un bout, puis un bout, puis un bout). Pas d'unité, pas de circulation, des zones incroyables de non perception (la carapace du dos, du cou, du crâne), pas de moelleux (oh, les jambes et les bras comme des bâtons ligneux !).
Bref, j'ai commencé à me réintéresser pour de bon à "mon" corps - à moi, pour tout dire. Et je suis aussi à la recherche d'une activité que je puisse faire. Points importants pour moi :
- La possibilité d'une extrême progressivité - parce que je vais me décourager, sinon ;
- Un accompagnement d'une très grande patience, qui sait quand me pousser, qui sait quand attendre, me prend comme je suis et ne me brusque pas. Sinon effet garanti : I quit. Le traumatisme de 12 ans de cours de gym a laissé des traces assez tenaces ;
- Un milieu bienveillant, qui reconnaît les différences de niveaux, mais n'en fait pas un critère d'appréciation.
J'avais essayé la
natation : le milieu n'allait pas pourtant je nage pas trop mal - mais j'arrive pas à me motiver seul.
J'avais repris le
yoga : c'était super - yoga dynamique, ashtanga - c'est bien plus physique que le hatha, tout en conservant la dimension respiration - du coup, ça vide la tête. Las ! la prof avec qui j'en faisais a arrêté ses cours. Depuis, je cherche un bouche à oreille pour recommencer.
J'essaierais bien la
méditation - sous forme vipassana, bouddhiste ou pleine conscience, m'en fout pour commencer, mais je cherche un guide/enseignant/praticien.
J'avais fait un peu de
Qi gong : C'est chouette, mais prof narcissique, et surtout loin de chez moi. Rien retrouvé dans le genre depuis.
J'avais fait du
théâtre : expériences diverses, toujours stimulantes sinon réussies. Le plus difficile pour moi et de trouver une troupe au niveau et un metteur en scène en qui je peux avoir confiance. Je reprendrais bien, cela dit.
L'
équitation, c'est une belle idée. Mais j'ai la trouille des grosses bêtes (nan mais vrai ! Ce n'est pas une phobie, juste une peur physique - les gros chiens, tout ça - un peu moins les vaches, mais en temps ordinaire, c'est placide, une vache - je pourrait essayer la bovitation...).
L'
escalade aussi, mais quand on est doté de mes vertiges au premier étage...
Aujourd'hui, je fais juste un peu de
muscu, dans une petite salle, avec un coach super. Pas du tout pour prendre de la masse musculaire. Plus 1. pour dessiner ce que l'âge commence subtilement à laisser s'affaisser

et 2. éprouver la résistance dans les musssles - bien plus que me vider la tête, même si ça y contribue.
Mais ce n'est pas satisfaisant. Je me réfugie trop souvent encore dans le cérébral -
escapism, mais oui Monsieur ! on ne change pas facilement une recette qui marche depuis plus de trente ans ! Et du coup : nervosité, anxiétés, insomnies, paniques - cooool.
Bref, je cherche encore. Vos avis sur ce topic sont bien intéressants.
De main gauche à main droite, le flux des savoirs - en mes nuits, le règne du sans-sommeil - en mon coeur, ah, if only!, le sans-pourquoi des roses.