Hors-sujet
et comment l'aimez vous ? Au petit déjeuner avec du poivre ? En voiture en écoutant un peu de musique ? Ou le soir avant de dormir, à la lumière des chandelles ?
Salut la tribu.

Quelle place la douance a-t-elle pris dans votre quotidien ?
Je me pose cette question depuis quelques temps, et pour ma part les amorces de réponses restent encore un peu mouvantes.
La réponse la plus spontanée que je donnerais serait, huit mois après le diagnostic, que la douance est redevenue un petit truc insignifiant rangé au grenier du quotidien. Je ne la perçois même pas comme une différence mais tout juste, plutôt, comme un paramètre quantitatif qui fait que le terreau humain en moi, le même que chez beaucoup de gens, fait pousser ses plantes bizarres peut-être un peu plus frénétiquement que chez d'autres.
Je ne traîne pas ma douance partout où je vais. Elle est rarement présente dans mes pensées. Je doute de l'ampleur de son importance. Non pas que je doute de son existence ou que je me sente imposteur, ou que je remette en question les tests ou les récentes études sur l'activité neuronale ; je doute simplement de l'ampleur de ses effets, de l'importance d'être "surdoué" et/ou de le savoir.
Ma réponse la plus spontanée serait donc : "La douance ? J'ai conscience que mon corps fait ça, oui, tout comme j'ai conscience d'être tout poilu ou d'avoir de bons yeux. Pas de quoi fouetter un chat, et passons à autre chose."
Mais à y creuser, l'honnêteté m'oblige à admettre que la découverte de la douance a provoqué bien des choses. J'insiste sur le mot découverte comme un processus poursuivi activement, pas comme un processus subi, et moins encore sur la douance proprement dite comme une qualité.
J'ai accepté le déterminisme en moi ; le déterminisme dans les affinités qui m'entouraient déjà, dans celles qui s'offrent et dans celles qui semblent impossibles.
Et d'ailleurs plusieurs des personnes qui comptent aujourd'hui dans mon quotidien s'y sont retrouvées comme une conséquence directe de cette découverte.
Je regarde les gens un peu autrement, avec un oeil plus inquisiteur mais aussi bien moins sévère qu'avant.
J'ai accepté de revivre plus simplement, plus structuré, plus cool tout en acceptant d'être complexe, recommençant peu à peu à façonner un environnement où ma complexité ne s'accroche pas partout ; work in progress ! En même temps je suis devenu bien plus tolérant avec mes maladresses et ma bêtise quand elles surviennent encore, sans m'y complaire pour autant.
J'ai accepté de crâmer les règlements imaginaires que je violais déjà depuis longtemps, soulageant ma conscience du poids des transgressions.
Tout ça n'a, au premier abord, que peu de lien direct avec la douance. Pourtant, je doute que ce soit arrivé si vite sans la douance comme élément déclencheur.
Et vous ?
Est-ce que la douance a sa place dans votre quotidien ?
(j'ai choppé un complexe avec la position des traits d'union, aussi... j'ose plus les utiliser)