Charles Baudelaire (1821-1867) - [u]Les Fleurs Du Mal [/u] a écrit :
L'horloge
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : «Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,
Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »
Pour continuer la chaîne dans dans une humeur assez voisine à la tienne, Tails,.. Enfin je n'sais pas, ma présente humeur est en fait légèrement plus sombre, lugubre, je crois ...pessimiste, diront certains.
Quel sens donner à notre brève existence? Et Pourquoi absolument vouloir en trouver un?
Quel grand mystère que la vie. Quelle singulière sensation que de considérer que nous ne penserions, ne serions pas, en ce jour, si nos parents ne nous avaient engendré ou, si un autres spermatozoïde avait pénétré l'Ovule à notre place. Quel sentiment étrange que de se dire que, nous pouvons tous choisir de donner la vie - offrir ce cadeau (fardeau?) -, et devrons, nécessairement, rendre la notre, un beau jour, à notre mère à tous, la Nature...