Atelier d'écriture

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imot3p
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Re: Atelier d'écriture

Message par imot3p »

Un petit quelque chose composé sous le coup d'une bizarre frénésie...

Live we do and yet we die,
not having the last mobile,
not leaving a dime behind,
always eager to roll the dice,
one last time, come up with a smile,
an other day in paradise,
reaching the highest skies,
this time no more lies,
I promise, I'll be nice,
I'll think it twice.

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Givré
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Re: Atelier d'écriture

Message par Givré »

imot3p a écrit :Un petit quelque chose composé sous le coup d'une bizarre frénésie...

Live we do and yet we die,
not having the last mobile,
not leaving a dime behind,
always eager to roll the dice,
one last time, come up with a smile,
an other day in paradise,
reaching the highest skies,
this time no more lies,
I promise, I'll be nice,
I'll think it twice.
:clap:
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and the more I love it when it rhymes,
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Chocolat
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Re: Atelier d'écriture

Message par Chocolat »

+1 pour imot3p :clap:
Dans un registre un peu différent, un petit truc que j'ai pondu il y a quelques semaines...

Je n’ai que faire de toutes ces belles paroles avec lesquelles on se gargarise, ces conventions que l’on érige en dogme absolu pour protéger nos blessures.
Je n’ai que faire de cette société qui a élevé la faiblesse en pathologie et qui définit les individus grâce à sa grille orthonormée.
Tout cela, de la paille dont on se bourre les yeux pour tromper notre malheur. Au moindre coup de vent, toutes nos illusions sont balayées.
Non, le temps ne résout rien. Il met juste de la poussière sur mon mal de vivre.
Ils ont dit : Tu es devenu fou à cause de Celui que tu aimes."
J'ai dit: "La saveur de la vie n'est que pour les fous."
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arizona
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Re: Atelier d'écriture

Message par arizona »

Bonjour . Je voudrais de la colle biologique s'il vous plait.  Oui, biologique, vous en avez ? De la forte, super extra forte. Merci bien. Au revoir...
Je sors, le soleil brille mais je ne le vois pas, la ville est bien belle, mais je ne la regarde pas.  Je remonte la rue, 147 pas avant de tourner a droite. Encore 68 pas, je tourne a gauche et descend l'escalier. 89 marches. A droite de nouveau, 656 pas, je suis devant chez moi.
Chez moi. Il y a deux pièces, ma chambre et la salle de bain. Il y a encore deux autres pièces, le salon et la cuisine. Dans le salon, je colle. Et dans la cuisine, je prépare la colle et le produit aqueux pour hydrater les morceaux. J'ai aussi une terrasse où je me repose quand j'ai trop collé, trop regardé les morceaux.
Pour avoir de la bonne colle, il faut : de la colle biologique standard, la plus forte possible. De l'eau. Du blanc d'oeuf.
Pour le liquide hydratant, il faut de l'eau. Du sang. Le mien, mon sang. Des vitamines, et des sels mineéaux. 
Il m'a fallu un certain temps pour connaitre les justes proportions, pour savoir quand hydrater, pour savoir quand changer le sang, il faut qu'il soit toujours frais, aussi apprendre a me tirer du sang sans m'épuiser, mais maintenant je maîtrise tout cela parfaitement.
J'arrive dans ma cuisine, et je prépare la colle. Il est encore tôt, toute une journée de travail m'attend. J'aime le soir pour pouvoir me reposer, fermer la porte et dormir.
Je ne sais pas encore quelle musique je vais écouter aujourd'hui.... C'est important pour moi la musique, ça me détend, ça me permet de mieux me concentrer.
J'arrive dans le salon, et comme toujours lorsque j'y pénètre, je ressens quelque chose. C'est plus ou moins le seul moment dans ma journée où je ressens quelque chose. Il me faut un certain temps pour pouvoir me détacher de ce travail, pour faire comme si ce coeur n'était pas le mien, pour pouvoir travailler mécaniquement.
J'ai rangé les morceaux par forme. Il faut que je puisse trouver facilement la forme dont j'ai besoin, donc j'ai bien regardé chaque morceau longuement, et je les ai classés. Lorsque j'étais enfant j'étais très forte en puzzle. Très rapide. Et lorsque je prenais une pièce, j'avais déjà sa place, je ne devais pas essayer de la placer. Je savais où elle allait en la prenant. 
Ici c'est un peu plus compliqué. Déjà, c'est tri dimensionnel, plus difficile. Ensuite, il y a des morceaux vraiment petits petits, certains ont résisté et sont restés assez grands, mais la plupart sont forts petits. Ensuite, c'est de mon coeur qu'il s'agit, c'est assez difficile de prendre de la distance et de faire comme si on s'amusait. 
Si je ne les hydrate pas, ils se dessèchent. Et alors ils s'effritent, et disparaissent. Je n'ai pas envie que mon coeur disparaisse. J'ai envie de le recoller, que je puisse le replacer et le réutiliser si j'en ai envie. C'est à ça que sert le liquide que je fabrique avec mon sang, les vitamines et les sels minéraux. Je mouille un pinceau dedans, et je badigeonne les morceaux, pour qu'ils restent bien frais. 
J'ai commencé avec le morceau le plus grand. Et je lui ajoute les autres. Il faut que je sois bien sûre sûre que je colle le bon morceau au bon endroit. Parce que lorsque c'est fait, c'est définitif.  Pas moyen de le détacher. 
J'ai déjà bien avancé, je dois avoir reconstitué un tiers de mon coeur maintenant. Encore quelques mois de travail, et j'aurai fini. Si tout va bien, si rien ne se dessèche, si je ne me suis pas trompée dans l'assemblage. 
Si nous n'étions pas d'ici, nous serions l'infini.
D'une chanson.

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imot3p
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Re: Atelier d'écriture

Message par imot3p »

De la cuisine sentimentale? J'aime :p

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Kliban
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Re: Atelier d'écriture

Message par Kliban »

Choses anciennes, déjà :

Il disait le prix des cimes.

Cela m'a ramené dans mon corps, gifle vent de mer.

Mon dangereux amour des trop-bleu d'au dessus. Je m'y perdrais sans doute. Brouillon de diffusion photonique, d'infimes fulgurances font mentir ton monochrome, ciel reflet des intimes.

Désirer l'extrême ailleurs - c'est mon péril, il le savait, je pense, que d'aller m'enfouir au trop-loin. Tic de solitaire, et de pseudo-mystique. Je lui sais gré d'une phrase, prononcée sans y prendre garde peut-être, qui rend mon pied à la terre et la marche.

je marche... le bruissement des voix autour de mon clavier affolé se taisent. Ne demeure que l'effort, joie diffuse qui n'est d'ailleurs. Me délie des vents inconsistants de l'encyclopédie. Mélèze ou bouleau dans le flux instantané de la terre.


le papier bleu ciel
ne retient rien
de ce que dit le vent
mais délivre
tout
De main gauche à main droite, le flux des savoirs - en mes nuits, le règne du sans-sommeil - en mon coeur, ah, if only!, le sans-pourquoi des roses.

Steph

Re: Atelier d'écriture

Message par Steph »

.

Steph

Re: Atelier d'écriture

Message par Steph »

Steph a écrit :Un extrait d'un truc écrit dans l'après-midi, juste un passage:
(...)
"Étions nous le miroir l'un de l'autre, ? Il semblait. Nous reflétions de la même manière.
Nous avons brisé la glace si soudainement que le risque devenait grand de sombrer dans une faille.
Je l'ai promené sur mes terres les plus secrètes, je lui ai raconté le volcan qui battait sous la neige.
Nous aurions pu en observer l’éruption ensemble, j'aurais trouvé cela beau. Une amitié puissante débarrassée des peurs bleues.
Mais il s'est engouffré dans mes fissures jusqu'à me désigner les moindres faiblesses de ce sol infertile. Il ne m'a montré plus que ça, un territoire qui n'était pas assez verdoyant pour lui. Il m'a parlé de ces autres terres, toutes merveilleuses, de ses voyages enivrants, de sa manière de maîtriser les distances et régner en toutes places. Je n'ai plus vu que le froid, un univers insipide autour de nous, autour de moi. J'ai regagné la banquise seule, brisée.
Avec ces autres habitants du froid, ils nous faut être vigilants . Nous ne savons pas ce qui les a conduit là. Un même territoire, des chemins différents. Nous n'arrivons pas en terre de glace pour rien. Si elles ne font que m'entourer, d'autres en sont constitués. Ceux là tenteront d'éteindre ce qu'il reste de vie."
(...)

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Kliban
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Re: Atelier d'écriture

Message par Kliban »

Merci, Steph - ça me touche assez loin.
De main gauche à main droite, le flux des savoirs - en mes nuits, le règne du sans-sommeil - en mon coeur, ah, if only!, le sans-pourquoi des roses.

Steph

Re: Atelier d'écriture

Message par Steph »

Beh tant mieux..merci. :) C'est la première fois que j'écris un texte..Il est plus long en réalité...J'en ferais peut être quelque chose.

Steph

Re: Atelier d'écriture

Message par Steph »

Bon, allez, je dépose une plus grande partie du texte car j'ai décidé hier d'en faire quelque chose.
Cette nuit le plan, les personnages, la raison de leur existence et pourquoi ils sont ce qu'ils sont...ont coulé comme une rivière dans mon esprit. J'ai dormi avec cela. Ce matin tout est plus simple, ou plus compliqué pour moi. :)

"Ces personnes qui se pendent à votre cou à la première rencontre me brûlent. Je les évite Je ne vois en elles que ce feu dévastateur, celui qui ne laissera que des cendres derrière lui. A leur contact l'air devient vite irrespirable. Elles étouffent tout autour d'elles et assèchent ce qu'il y a de beau en l'autre, alimentant ainsi leur propre flamme.
Pour beaucoup leur rayonnement est pourtant si attirant, un âtre près duquel on aime se réchauffer.

Je suis prisonnière de mes glaces et ne m'en délivrerai sans doute jamais.
Ce climat me rassure. Lorsque l'on parcourt les terres enneigées on sait à quoi s'en tenir et il arrive même d'être agréablement surpris en décelant une source de chaleur. On ne s'y trompe pas, elles annoncent leur couleur comme une évidence implacable, tout est clair.

On est souvent seul sur la banquise, peu s'y risquent.
Il y a bien ces chasseurs qui pensent pouvoir revenir avec un trophée. Je l'aurai, je ramènerai sa tête, sa peau au coin du feu.
Ils n'ont pas saisi qu'ils ne s'attaquent qu'à du vent, un brouillard givrant qui ne fera que leur traverser le corps et l'esprit, qui ne leur laissera pas plus qu'une impression qu'ils ne sauront définir. Alors ils mentiront, inventeront des aventures, un personnage de légende qui en laissera perplexes quelques uns et alimentera pour un temps les histoires des autres au coin de la cheminée, la boucle est bouclée.

Puis il y a ceux dont le regard porte plus loin, ceux qui vont au delà. Mais même ceux-là n'atteignent pas certaines terres.
J'irai cependant vers eux, profiter de la douceur de leur climat. Nous respecteront nos distances, nous nous entrouvrirons, le plus souvent nous jouerons de la longue-vue ..Nous échangerons, une correspondance curieuse mais bienveillante entre personnes qui ne se correspondent pas.

Enfin il y a cette poignée d'autres un peu givrés...

...Et cette rencontre avec ce souverain des glaces.

Étions nous le miroir l'un de l'autre? Il semblait. Nous reflétions de la même manière.
Nous avons brisé la glace si soudainement que le risque devenait grand de sombrer dans une faille.
Je l'ai promené sur mes terres les plus secrètes, je lui ai raconté le volcan qui battait sous la neige.
Nous aurions pu en observer l’éruption ensemble, j'aurais trouvé cela beau. Une amitié puissante débarrassée des peurs bleues.
Mais il s'est engouffré dans mes fissures jusqu'à me désigner les moindres faiblesses de ce sol infertile. Il ne m'a montré plus que ça, un territoire qui n'était pas assez verdoyant pour lui. Il m'a parlé de ces autres terres, toutes merveilleuses, de ses voyages enivrants, de sa manière de maîtriser les distances et régner en toutes places. Je n'ai plus vu que le froid, un univers insipide autour de nous, autour de moi. J'ai regagné la banquise seule, brisée.
Avec ces autres habitants du froid, ils nous faut être vigilants . Nous ne savons pas ce qui les a conduit là. Un même territoire, des chemins différents. Nous n'arrivons pas en terre de glace pour rien. Si elles ne font que m'entourer, d'autres en sont constitués. Ceux là tenteront d'éteindre ce qu'il reste de vie.
Je suis une reine des glaces, une reine seule sans cour, ni sujets, préservant juste l'équilibre de son monde intérieur. Je suis une reine des glaces rassemblant ses morceaux, condamnée à ne trouver un bien-être que dans l'engourdissement provoqué par le froid.

......

Un pas en arrière et je reviens, un océan d'incertitudes.
Il existe des liens si rares qu'on ne souhaite pas les voir brisés. On maintient nerveusement ce qui s’effiloche alors même que l'on sait qu'une rupture imminente nous propulsera vers la chute. Il serait préférable de lâcher prise le premier, on le sait..et on ne le fait pas.

Il me sourit beaucoup, des sourires fermes, des rires secs qui ne s'attardent pas en échos.
Je lui réponds sur le même ton, deux guerriers qui se toisent.
Mais à la lueur de mon refuge, se dessine pour lui de la tendresse sur mes lèvres.
Nous aimons nous rejoindre à l'ombre des montagnes que nous avons gravies chacun de notre côté, nous n'y perdons plus notre souffle, nous devinons ce qu'il en a été du périple de l'autre.

Plus d'une fois, parcourus d'un violent frisson, nous avons repoussé l'envie de nous agripper lui et moi. Un instinct de survie, le gel prend si vite, il pourrait nous unir définitivement.
"

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ahimsa13
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Re: Atelier d'écriture

Message par ahimsa13 »

Bonjour,
Si je peux me permettre
Lorsque j'etais plus jeune j'avais ecrit ce petit texte ...

" As-tu déjà vu
la couleur du ciel ?
Oui, elle est bleue

As-tu déjà admiré
la couleur du soleil ?
oui, elle est jaune

La rosée du matin
te parait-elle colorée ?
Je pense qu'elle est rose

Et la couleur
de la vie ?
Je sais qu'elle peut être belle !

Mais la couleur
de ton ciel ?
il est gris.

Et la couleur
de ton soleil ?
Elle est sale.

Qu'est-ce qui est noir
Pour toi ?
Ma vie

Et la nuit ?
Comme dans un cercueil

Pourquoi dis-tu cela ?
Parceque j'ai ouvert les yeux.

Mais quel âge as-tu ?
Assez pour mourir ! "

j'espère que je ne vous ai pas miné :(

Au plaisir ... ( pour moi en tout cas ! :wink: , le sentiment ne sera peut-être pas partagé... :)

Steph

Re: Atelier d'écriture

Message par Steph »

Au plaisir aussi :)
C'est difficile parfois de partager ses mots mais c'est chouette d'oser le faire.

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Aluan
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Re: Atelier d'écriture

Message par Aluan »

Un court texte écrit au lycée:

Le Bouclier de Lumière

Perdus. Ils étaient perdus. Continuer à se battre semblait vain. Elle avait toujours craint ce moment : Celui où le courage et la détermination ne suffiraient plus à revêtir les armes des guerriers de cette aura de puissance qui faisait fuir leurs adversaires. Indéniablement, l’ennemi était trop fort. Cependant, elle se refusait à abandonner le combat. Mieux valait mourir sur le champ de bataille que de vivre sous le joug de l’ennemi et ainsi renoncer à ce qui faisait d’eux des hommes.

Chevauchant sur l’allée menant à la Porte Ouest, le roi criait des ordres aux archers et encourageait les guerriers. C’était un homme, mais un roi. Ses traits durcis par la bravoure ne cachaient pas l’étincelle de bonté et de sagesse qui illuminait son regard. Il émanait de lui l’essence de la grandeur des hommes, écho des héros d’autrefois imprimé dans son cœur. Aujourd’hui pourtant, son visage laissait entrevoir la fatigue, le poids des vies reposant sur ses épaules. Ses yeux croisèrent les siens :
« Majesté, demanda-t-elle, quelle est votre décision ?
_ Chevauchez avec moi, Ma Dame, je veux croire que tout n’est pas terminé, je veux croire que l’espoir peut renaître du cœur des hommes. Venez avec moi, pour la dernière charge, demain nous aurons changé le monde, par notre mort ou notre victoire. »
C’est ainsi que les derniers monarques de la Terre des Hommes s’unirent pour un ultime combat. Leur champ de vision assombri par l’armée mortelle du Seigneur Noir restait illuminé par l’Etoile des Premiers Vivants. Vers cette étoile montait la mélopée des sabots frappant le pont de la Cité Blanche. Les rois portaient le souffle de l’espoir, les rois restaient debout et fiers face aux ténèbres, les rois avaient la foi. Elle chevauchait auprès d’eux. Elle était femme, elle était reine, elle se tenait debout et fière devant les ténèbres, mais elle avait peur, elle ne croyait pas, elle était vulnérable, sans bouclier.

Un puissant cri de guerre remplit l’air et ébranla les ténèbres, tandis que l’étoile, clarté de l’ombre, enveloppait de sa lumière la chevauchée des rois. Elle se battait avec rage, faisait tournoyer sans cesse son épée, le sang noir des ombres tachant le cuir de son armure. Son esprit était au combat, son corps à son épée, son âme à la lumière. Le courage bouillait en elle tel un violent torrent, puisant sa source aux tréfonds de son âme, en cette innocence qui la composait et qu’elle avait défendu de son sang et de ses larmes.

Soudain, une douleur d’abord vive puis lancinante déchira sa détermination. Elle chancela. Elle ne pouvait plus se défendre. Elle n’avait pas de bouclier. Son armure sans faille luttait à protéger ce pourquoi elle s’était déjà tant battue. Le sang brouillait sa vue, la tentation de l’oubli manquait de la faire tomber. Alors elle pensa à l’étoile qui lui avait toujours semblé si lointaine. La source tarie de son courage en appela à la lumière. Elle ouvrit les yeux à temps pour se jeter sur le coté et éviter le trait noir d’une flèche ennemie. Elle se ferma à la douleur, frappa l’ombre de son épée, avançait encore et toujours, guidée par la lumière. Puis elle sentit un bras puissant la tirer, elle sentit qu’on l’emmenait au loin, elle sentit que le Seigneur Noir n’était plus.

Le roi contemplait le visage endormi de la Dame du Rohan. Le masque de souffrance avait laissé place aux paisibles traits de la confiance retrouvée. Son armure posée à cotée d’elle était restée sans faille, protégée par l’aura de puissance de son courage et de sa détermination, protégée par son sang et ses larmes, protégée par l’Etoile des Premiers Etres.

Le roi déposa un bouclier à côté d’elle et murmura :
« Il vous protégera, n’ayez pas peur des nouvelles batailles ».
"Yes, I'm alone, but I'm alone and free"

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isil
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Re: Atelier d'écriture

Message par isil »

Mon premier poème à sept ans :P
Papa je voudrais être...

"Papa je voudrais travailler...
Mon fils tu es encore un bébé.

Papa je voudrais être un tableau...
Mon fils tu serais trop haut.

Papa je voudrais être une armoire...
Mon fils tu serais dans le noir.

Papa je voudrais être grand.
Oui mon fils, mais attend."
" They did not know it was impossible, so they did it ! "

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Aluan
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Re: Atelier d'écriture

Message par Aluan »

Roooo c'est trop mignon Isil
"Yes, I'm alone, but I'm alone and free"

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Re: Atelier d'écriture

Message par isil »

Aluan a écrit :Roooo c'est trop mignon Isil
Merci Aluan :wasntme:
" They did not know it was impossible, so they did it ! "

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Re: Atelier d'écriture

Message par rafw6 »

Voici quelques vers, écris à l'occasion d'un crépuscule hivernale que savent nous offrir les latitudes de picardie.

au soir enfin venu où le ciel s'assombrit
telle une intime faveur de la muse au peintre
voûte de quartz offrant aux poètes l'étreinte
et la voix de crépusculaires fantaisies.

sur leurs lits de promesses, votre volonté s'éteint,
face au désir mutin, de renoncer à tout,
de laisser vos démons porter le dernier coup
D'accepter les caresses, de cette nuit sans fin

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Re: Atelier d'écriture

Message par isil »

C'est beau et ça sent le vécu rafw6 :-)
" They did not know it was impossible, so they did it ! "

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Miss dans la lune
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Re: Atelier d'écriture

Message par Miss dans la lune »

Vous êtes les bienvenues dans l’antichambre. Les velours sont doux et chaleureux, mais la température ne se prête pas à l’effeuillage de vos oripeaux. Gardez-les donc.
Des couvertures sont à votre disposition dans le coffre, là, près du fauteuil. Rapprochez-vous si vous préférer, les corps rayonnent. Tenez-vous chaud. Restez autant qu’il vous plaira … mais … pas trop longtemps. Le temps crée plus de liens qu’il n’en faut. Il en est un, lui-même. Une amarre … une ligature. Accordez-vous, je vous regarde. Si, je suis là, je me rapproche regardez… mais quelle heure est-il ? Je dois partir.
Me raccompagner ? Mais non, c’est inutile, je suis chez moi ; là derrière cette porte. Bon, avec plaisir alors… rentrez … voici mon antre ; le portemanteau est là, évidement prenez mes pantoufles, je vous en prie.
Oui, je vois que vous êtes à l’aise … vous avez raison, c’est intense, je le sens aussi … un verre de vin ? -Je suis pris au piège… plaie ! Il faudra rappeler, ou ils brandiront la bannière de la trahison. Mais qui trahit ?… un battement de cils et j’entrevois vos faiblesses, vos malices, fourberies et autres lâchetés. Mille fois vous avez manqué, félons … mille fois je me suis laissé tenter par vos justifications de bas étage … je ne souhaitais pas que vous me les asséniez, toutefois je les préfère à l’honnêteté du désamour… enfin... la faille de mon narcisse dit désamour… mon petit doigt, lui, souvent de meilleur conseil que cette passion folle, me dit méprisable humanité. Mais ma faille et mon doigt sont bornés… crient trop fort… et n’entendent pas les autres perceptions, s’il en est. Elles doivent être, mais il faudrait faire taire les deux furies.-
Alors, je vous prie de bien vouloir ne rien oublier chez moi. Dans le cas contraire, ce rien, serait alors quelque chose qui marquerait le temps qui nous sépare de cette rencontre, par sa présence. Tenez, vos gants, n’oubliez rien, moi non plus … mais rien de plus. C’est de loin que je vois le mieux, c’est de loin que mes furies se font silence.

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arizona
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Re: Atelier d'écriture

Message par arizona »

C'est triste miss !!
Si nous n'étions pas d'ici, nous serions l'infini.
D'une chanson.

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Re: Atelier d'écriture

Message par Miss dans la lune »

euh oui, un peu... mais je ne suis pas le narrateur, j'ai pas accordé au féminin... haha.

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Re: Atelier d'écriture

Message par sandrinef »

Très beau texte, MissDansLaLune :-)
"Le Monde ne te doit rien. Il était là avant toi" M.Twain

Steph

Re: Atelier d'écriture

Message par Steph »

J'ai beaucoup aimé te lire Miss dans la lune.

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Re: Atelier d'écriture

Message par Miss dans la lune »

... merci Sandrinef et Steph :-)
(C'est ton texte, Steph, et le nouveau topic que Lancelot a lancé sur l'amitié, qui m'ont donnés envie d'écrire un peu.)

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